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Economie

PERCEPTION 2008 DE LA CORRUPTION : Une alternance pour rien au Sénégal

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PERCEPTION 2008 DE LA CORRUPTION : Une alternance pour rien au Sénégal

Le Sénégal reste scotché à la 85éme place du classement proposé par l’indice de perception de la corruption (Ipc). Un score de 2008 qui correspond exactement à celui d’il y a dix ans, de 1999 donc. À y regarder de près, notent certains observateurs, on y a réalisé une alternance politique pour rien.

Les 25 mesures des deux Abdoulaye du ministère de l’Economie et des finances pour se sortir du déséquilibre actuel de nos finances publiques, mesures que le Parti socialiste (Ps) juge même insuffisantes et inopérationnelles, prévoient la cession d’actions et/ou de biens mobiliers de l’Etat. Les deux argentiers se démènent pour trouver de l’argent quitte à être des épiciers, comptant piécette par piécette. C’est ainsi qu’ensuite de la vente d’actions flottantes ici et là, de l’Etat, on prévoit de « céder » à plus offrant le Méridien Président et d’autres actions qui tendent tous à renflouer les caisses du pays si vide à force de dépenses immodérées et inconsidérées.

Cependant, invitent des observateurs avertis du droit international, « pourquoi ne pas tirer utilement profit de l’initiative de rapatriement de l’argent volé que permet désormais l’Onu-Dc et la Banque mondiale ? » Une disposition du droit international contre la corruption et la concussion que notre pays a ratifiée depuis 2005. La ratification par le Sénégal des conventions de l’Union Africaine (Ua) et de l’Organisation des Nations Unies (Onu) de lutte contre la corruption avait été bien saluée à l’époque.

Pour l’heure et pour ces mêmes observateurs, « c’est aujourd’hui le crépuscule des salopards dans le monde avec les nouvelles dispositions qui consentent au rapatriement de tout l’argent volé dans un pays et planqué ailleurs. C’est ce qui explique tous ces procès intentés aujourd’hui en Europe contre des dirigeants africains à la moralité et à la respectabilité plus que douteuses. En ce qui concerne notre pays, si en 1999, l’unité de compte était encore le million de Fcfa, il se chiffre actuellement en milliard de Fcfa. Il suffirait donc de rapatrier quelques milliards de responsables qui, seulement en 2000, éprouvaient toutes les peines du monde à satisfaire une dépense quotidienne de 2000 Fcfa et qui aujourd’hui, exhibent fièrement des relevés de compte de plus d’un milliard de Fcfa, planqués dans des paradis fiscaux »

En attendant de telles mesures hardies pour soulager les pauvres gardiens des sous-nationaux, réconforter la trésorerie nationale et assainir en même temps les mœurs politiques et la pratique sociale du pays, on constate au regard de l’indice de perception de la corruption (Ipc), que l’on piétine au Sénégal depuis dix ans. Le score de 2008 correspond exactement à celui de 1999. Le Sénégal continue à se vautrer quelque que soit le régime considéré dans la zone rouge des pays les plus corrompus au monde.

Obstacle majeur

Pourtant, le phénomène de la corruption agit comme un obstacle majeur à la réalisation des stratégies de développement du Sénégal, notait récemment le responsable du Forum civil, Mamadou Bodj. Pis, a-t-on suffisamment quantifié ses impacts financiers et sociaux ? Quelle est la part de la corruption dans les morts du « mbek-mi » ?Ces désespérés jusqu’au suicide qui, faute d’avenir, bouché par des corrompus sans vergogne ont préféré offrir leur vie et leurs affamées carcasses à la mer ? Dans ceux du Joola ? Il n’y a pas encore des études qui en permettent la perception, mais l’on peut avancer sans grand risque de se tromper à la suite de Mamadou Bodj, « qu’en générant un surenchérissement du coût des infrastructures qui se trouve alourdi par les charges des transactions liées à la corruption, à des taux usuels compris entre 10 et 20% ; en accroissant de manière factice le poids de l’endettement dans un pays ; en entraînant la dépréciation des qualités techniques des ouvrages réalisés dans un pays et en hypothéquant leur durabilité ;en accroissant la pauvreté dans un pays ; en modifiant le système des valeurs dans un pays par la promotion de contre-modéles,en tuant le goût de l’effort chez les jeunes citoyens qui y voient un mode d’enrichissement rapide sans cause », on déstructure une nation, spolie un Etat et hypothèque le futur des générations nouvelles.

L’omerta de la classe politique

S’il fallait noter que des actes ont été posés ces dernières années par les autorités de ce pays pour infléchir la tendance ; notamment avec la création de la commission nationale de lutte contre la corruption depuis 2003, force est de reconnaître que ces actes sont de portée limitée face à l’ampleur du phénomène. Il s’y ajoute que cette commission tarde à apporter la preuve de son efficacité relativement à sa mission malgré quelques modifications intervenues dans la loi créant cette institution.

Les conventions internationales ratifiées par le Sénégal attendent en outre toujours, dans certaines de leurs dispositions à être harmonisées avec les textes précédents pour pouvoir produire tous leurs effets escomptés dans le droit interne. Ces faibles avancées dans la lutte contre la corruption interviennent dans un contexte global d’impunité dans le pays et qui a eu comme point de départ, les audits post-alternance, en 2000. Ces audits ont connu tous un traitement politicien dans le but de copter au pouvoir un segment significatif de l’opposition défaite. Cette expérience a révélé le manque de volonté de l’autorité politique d’utiliser l’institution judiciaire comme un levier efficace dans la lutte contre la corruption, souligne Mamadou Bodj.

A sa suite, on peut également noter que le phénomène jouit au sein de la classe politique d’une omerta « coupable ». Très peu de partis politiques et de dirigeants dénoncent publiquement la corruption et la concussion qui gangrènent le pays. Au fait de quoi et comment vivent nos formations politiques qui croissent comme des champignons ? En stagnant voire en reculant dans un classement qui le place parmi les pays les plus corrompus du monde, le Sénégal aurait pu s’épargner une alternance politique et ainsi faire l’économie des « loufoqueries » de ces neuf dernières années.



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