Peste équine : La situation presque maîtrisée à Tivaouane

Au bout de six semaines de lutte, la peste équine est presque maîtrisée dans le département de Tivaouane où s’est rendu hier le ministre de l’Elevage. Selon l’inspecteur départemental du service vétérinaire, ce résultat n’a été possible que grâce à la systématisation et à la généralisation de la vaccination.

(Correspondance) - Le ministre de l’Elevage, Oumou Kaïry Guèye Seck, était hier dans le département de Tivaouane. Cette visite entreprise par le ministre en compagnie du Programme d’action pour un développement rural juste et durable (Pader) entre dans le cadre de la campagne de sensibilisation sur la vaccination contre la peste équine, un mal qui commençait à prendre des dimensions épidémiologiques, dans la région de Thiès où il est présent dans l’ensemble des trois départements. Comme souligné par l’inspecteur départemental du service vétérinaire, Cheikh Thiam, la peste équine a sévi pendant au mois quarante-cinq jours dans le département de Tivaouane où elle a causé cinquante-deux morts dans le cheptel. Mais, rassure-t-il, la situation est presque maîtrisée à Tivaouane puisqu’au bout de six semaines de lutte et de présence sur le terrain, 3 366 chevaux ont pu être vaccinés. Il s’y ajoute, précise-t-il, que le département connaît aujourd’hui une certaine accalmie qui fait qu’il est possible de passer des journées entières sans qu’aucun cas de mort ou même d’attaque ne soit signalé à ses services, contrairement au début, quand la barre était d’au moins 20 morts par jour au niveau départemental.

Cette accalmie, Cheikh Thiam estime qu’elle n’a été possible que grâce à la systématisation et à la généralisation de la vaccination. Et, poursuit-il, si le programme d’urgence mis en place par l’Etat se maintient, il sera possible, dans un ou deux mois, de vacciner au moins 70 % du cheptel, pour dire que la zone sera définitivement sécurisée. Et s’agissant des dégâts enregistrés, l’inspecteur tient à les relativiser. Puisque, même si toute perte est lourde, il faut reconnaître que 52 morts rapportés à 20 330 chevaux au niveau départemental représentent un faible pourcentage. Ces déclarations seront de nature à rassurer le ministre qui a eu à assister, sur les différents sites visités à Keur Samba Yacine, dans la communauté rurale de Mont Rolland, à Mékhé commune et à Ndiassane, à des séances de vaccination. Aussi a-t-elle tenu à attirer l’attention sur le fait que, bien que le mal soit présent avec ses ravages sur le cheptel, tous les cas de mort de chevaux n’ont la peste équine comme cause. Un point de vue qui sera d’ailleurs admis par les éleveurs et paysans des différentes localités visitées.

La principale doléance du milieu rural concerne sans conteste l’insuffisance d’aliments pour le bétail en cette année exceptionnelle faite d’une installation tardive des pluies et de leur cessation prématurée. La conséquence en est que le cheptel souffre plus de faim que de maladie. Une doléance qui n’a pas laissé insensible la tutelle qui s’est voulue rassurante en renseignant que le président de la République les avait instruits de prendre toutes les mesures appropriées. C’est ainsi, dira le ministre, que plusieurs programmes sont déjà proposés pour le prochain budget. Il s’y ajoute, si l’on en croit Oumou Kaïry Guèye Seck, le programme d’intensification de la culture fourragère accouplé à celui de la réserve fourragère mis en œuvre par l’Etat et qui devrait permettre de nourrir le cheptel pendant les périodes difficiles. C’est pour diligenter ce dernier programme que l’Etat a acquis une cinquantaine de motofaucheuses qui seront mises à la disposition du réseau de producteurs de fourrage qui va bientôt voir le jour. Un accent particulier devrait aussi être mis sur la production d’aliments concentrés de bétail à partir des sous-produits agricoles et agro-industriels pour constituer un stock important en aliments de bétail.

La visite du ministre de l’Elevage a aussi été pour elle l’occasion pour réceptionner officiellement le centre d’élevage inter-coopérative de Keur Samba Yacine que le Pader a cédé à l’Etat via son ministère. Le centre avait été installé par le Pader dans la localité pour faciliter aux éleveurs l’accès à l’insémination par monte à chaleur naturelle. La pertinence d’une telle structure se trouvait, à l’époque, dans le fait que l’insémination artificielle n’était très répandue et était, par conséquent, inaccessible à la grande masse des éleveurs. Aujourd’hui que son accès est des plus faciles, le Pader a mis à la disposition de l’Etat toute l’installation, équipement y compris. La seule absence notée a été celle des deux géniteurs ainsi que leurs trois progénitures, des femelles qui trônaient fièrement sur les lieux au moment de notre dernier passage dans ce centre. Ils auraient été tous vendus, renseigne une responsable du programme.