Le champ pétrolier offshore de Sangomar a franchi un nouveau cap en mars 2025. Selon les données publiées lundi par le ministère de l’Énergie, la production a atteint 3,08 millions de barils de pétrole brut au cours du mois écoulé. Des performances qui n'ont pas encore d'impact majeur sur la vie des Sénégalais.
Le champ pétrolier offshore de Sangomar continue d’afficher des performances en nette progression. Selon les chiffres publiés lundi par le ministère sénégalais de l’Énergie, la production a atteint 3,08 millions de barils de pétrole brut au mois de mars 2025.
Durant cette période, trois cargaisons — SAN024, SAN025 et SAN026 — ont été exportées, représentant un volume total de 2,85 millions de barils écoulés sur les marchés internationaux.
Des résultats qui confirment la montée en puissance du site, présenté comme un levier stratégique pour l’économie nationale.
Les perspectives pour l’année en cours restent ambitieuses. Le gouvernement table sur une production annuelle de 30,53 millions de barils, avec un objectif de stabilisation à 100 000 barils par jour.
Opéré en partenariat avec plusieurs acteurs internationaux, le champ de Sangomar est au cœur de la stratégie énergétique du Sénégal, qui entend renforcer sa présence sur le marché mondial du pétrole.
Une baisse de l'électricité… à l’horizon 2050 ?
Malgré ces performances, les retombées pour la population tardent à se faire sentir. Intervenant récemment sur les ondes de Radio Sénégal, le ministre du Pétrole, Birame Souleye Diop, a annoncé une baisse du coût de l’électricité : « Le prix du kWh va passer de 117 à 60 F CFA », a-t-il déclaré.
Mais prudence. Cette baisse ne sera effective qu’après des réformes structurelles encore à venir. Une annonce qui a suscité de nombreuses réactions, mais dont l'application ne se profile pas à court terme.
En réalité, cette diminution du coût de l’électricité s’inscrit dans une vision à long terme, détaillée dans l’Agenda Sénégal 2025-2050. Selon ce document stratégique, la baisse du prix moyen de vente de l’électricité à moins de 60 F CFA/kWh est programmée à l’horizon 2050.
Le processus se fera par étapes. D’ici 2034 : baisse à moins de 80 F CFA/kWh et accès universel à l’électricité. En 2050 : prix inférieur à 60 F CFA/kWh, avec une capacité installée estimée à 10 000 MW.
La vérité des contrats en chiffres
Le ministre Birame Souleye Diop a apporté des précisions sur les bénéfices attendus de l’exploitation du pétrole et du gaz au Sénégal. Trois projets majeurs sont en cours : le projet GTA (Grand Tortue Ahmeyim), centré sur le gaz, en partenariat avec BP, Kosmos Energy et la Mauritanie, pour un investissement de 4 879 milliards FCFA ; le projet Sangomar, consacré au pétrole, mené avec Woodside, pour 3 800 milliards FCFA ; et le projet de Gadiaga, plus ancien, axé sur le gaz avec Fortesa.
Concernant GTA, le gaz est déjà extrait mais aucune exportation n’a encore eu lieu. Le Sénégal et la Mauritanie se partageront 70 millions de pieds cubes de gaz par jour, soit 35 chacun. Ce volume permettrait d’alimenter une centrale de 250 mégawatts, jugée insuffisante pour les besoins nationaux. Des négociations sont en cours pour tripler cette quantité à 300 MMscfd, mais les discussions restent difficiles.
Pour Sangomar, la production initialement prévue à 11 millions de barils entre juin et décembre 2024 a finalement atteint 16 millions de barils. Comme le veut le principe du cost oil, 75 % de cette production sert à rembourser les investissements. Les 25 % restants sont partagés : Woodside reçoit 64,6 %, Petrosen 14,8 % et l’État du Sénégal 20 %.
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