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Economie

Politiques économiques et financières : Mamadou Sidibé met les pieds dans le plat

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Politiques économiques et financières : Mamadou Sidibé met les pieds dans le plat

Le ministre du Plan et du Développement durable, Mamadou Sidibé, a formulé des critiques à l'endroit du Fmi et du gouvernement pour avoir mené des politiques qui ne profitent pas aux populations.

Un ministre de la République qui critique publiquement son propre gouvernement, c'était du jamais vu. Jusqu'à hier, lors du séminaire gouvernemental sur la gestion des programmes économiques et financiers et les relations avec le Fonds monétaire international (Fmi).

Intervenant lors des débats, le ministre du Plan et du Développement durable, Mamadou Sidibé, a en effet adressé de vives critiques aux représentants du Fmi ayant pris part à la rencontre. Il leur reproche de ne pas impliquer son département dans la conception et l'évaluation de la mise en œuvre des programmes économiques et financiers du Sénégal. "Je regrette, avec tout le respect que je vous dois, de constater que le Fmi et même la Banque mondiale n'aient jamais mis les pieds dans mon département. Ces deux organisations ne m'ont jamais impliqué officiellement dans leurs travaux. Je regrette profondément cette marginalisation", a-t-il déploré sur un ton ferme.

Mais ces bailleurs de fonds n'étaient pas sa seule cible. Le gouvernement dont il est membre, en l'occurrence le ministre d'Etat, ministre de l'Economie et des Finances et son collègue du Budget ont, eux aussi, reçu leur dose de critiques. Pour avoir réalisé des performances au niveau des programmes économiques et financiers 2003-2006 au Sénégal qui ne se sont pas traduites sur le panier de la ménagère. "Ces performances n'ont pas permis de régler les problèmes sociaux du pays. Les questions de l'emploi, de l'éducation, de la justice, de la nutrition demeurent entières. Vous êtes à la recherche effrénée de croissance qui n'a pas beaucoup donné. Ce qui veut dire que cette approche doit être revue", a lancé Mamadou Sidibé en direction de ses collègues Abdoulaye Diop et Aguibou Soumaré.

Le ministre du Plan et du Développement durable reproche aussi à ces derniers de marginaliser la filière arachide. Tout comme il leur reproche de ne rien faire pour améliorer les exportations. Accablé par ces critiques qui devenaient de plus en plus acerbes, le ministre de l'Economie et des Finances qui présidait les travaux au nom du Premier ministre, tentera d'arrêter de manière diplomatique et amicale son collègue. "S'il vous plaît M. le ministre, je vous prie d'arrêter", lui demandera-t-il. Et Mamadou Sidibé d'accéder à sa demande.

Pourtant, les acteurs économiques et sociaux ont abondé dans le même sens que le ministre du Plan. Président du Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds), Mbagnick Diop regrettera que les performances économiques n'aient pas d'incidence sur le panier de la ménagère. Il trouve même une certaine contradiction à ce niveau. "Nous nous rendons compte que le taux de croissance ne fait pas le panier de la ménagère. Il y a une contradiction entre la croissance et la pauvreté qui existe au Sénégal", a-t-il dit.

Mody Guiro, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), a plutôt déploré la non prise en compte de la dimension sociale dans le programme. "Il faut que ces performances prennent en compte la dimension sociale, les préoccupations des populations en matière d'éducation, de santé et surtout énergétique. L'électricité et l'eau coûtent cher", a-t-il déploré, avant de demander au Fmi de faire le bilan des différentes politiques de privatisation en terme d'impact sur les populations.

Conçu par le gouvernement au titre de la Facilité de réduction de la pauvreté et de la croissance (Frpc), le programme économique et financier qui a été approuvé par le Fmi, le 28 avril 2003, a produit des résultats jugés "relativement bons" par le ministre de l'Economie et des Finances. En terme de performances macro-économiques, Abdoulaye Diop en a énuméré un certain nombre. Parmi celles-ci, figure en première ligne le taux de croissance annuel moyen qui s'est établi à plus de 6 % sur la période 2003-2005, puis l'inflation annuelle moyenne qui a été de 0,7 % et se situe ainsi en dessous de celle enregistrée par les pays partenaires. La liste des résultats n'étant pas exhaustive.

Autant de performances qui ont permis au Sénégal d'atteindre, selon le Fmi, un degré élevé de stabilité macroéconomique. Avec comme conséquence immédiate, l'indépendance financière vis-à-vis de cette organisation financière internationale.



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