Pour mettre fin aux pénuries d’eau en milieu rural: Le ministre de l’hydraulique rurale annonce la création d’agences pour la gestion de l’eau et de l’électricité rurales

Une agence pour la gestion de l’eau rurale et une autre pour la gestion de l’électricité rurale. Tels sont les projets que le ministère de l’agriculture et de l’hydraulique rurale, sous l’injonction du Président de la République, compte réaliser dans les plus brefs délais pour mettre définitivement un terme aux pénuries d’eau qui touchent fortement le monde rural.

La journée internationale de l’eau a été célébrée hier. Dans notre pays, cette fête intervient à un moment où cette denrée vitale se fait de plus en plus rare surtout dans le monde rural. Les pénuries d’eau qui ont émaillé, cette année, le grand Magal de Touba, sont encore fraîches dans les mémoires des milliers de pélerins qui avaient rallié la capitale du mouridisme. C’est d’ailleurs cette situation qui avait motivé la décision du chef de l’Etat de lancer, prochainement, la construction du canal du Baol qui va prendre source au lac de Guiers pour rallier la ville de Touba. Mais, Me Abdoulaye Wade compte aller bien plus loin. C’est ainsi qu’il aurait donné son autorisation pour la création d’une agence de gestion et de distribution de l’eau rurale. L’annonce a été faite par le ministre de l’agriculture, de l’hydraulique rurale et de la sécurité alimentaire, M. Farba Senghor. «Nous devons, et le chef de l’Etat l’a déjà autorisé, créer une agence de distribution et même de gestion de l’eau rurale. Nous connaissons parfaitement nos difficultés et il nous revient de gérer cette eau rurale» dira-t-il. Par ailleurs, une autre agence, mais cette fois-ci, de gestion de l’électricité rurale serait aussi en gestation. Il faudrait dire que l’eau et l’électricité sont intimement liées puisque les forages fonctionnent avec de l’électricité.

Pour revenir au manque d’eau noté lors du dernier magal de Touba, M. Senghor a tenu à dégager la responsabilité du ministère qu’il a en charge. Et le ministre de l’hydraulique rurale ne s’est pas limité là. En effet, M. Senghor ne s’est pas fait prier pour désigner celui qu’il considère comme étant le véritable fautif. Et, à ses yeux, il ne s’agit de personne d’autre que du directeur général de la Senelec, en l’occurrence, M. Samuel Sarr. «Il était convenu pour l’alimentation en électricité des 16 forages, que le ministère de l’agriculture allait mettre en place 8 groupes électrogènes et que la Senelec allait prendre en charge les 8 autres. Mais, jusqu’à la veille du magal, la Senelec n’avait pas rempli sa part du contrat. On a cru que notre ministère était le principal coupable. Ce qui n’est pas le cas. Ni le ministère de l’agriculture ni le ministère de l’énergie ne sont comptables des manquements observés lors du magal. J’ai entendu, moi-même, Me Madické Niang (ministre de l’énergie et de mines) donner des instructions fermes à M. Samuel Sarr dans ce sens. Il est même allé jusqu’à lui signifier qu’il était prêt à mettre la main à la poche pour louer des groupes électrogènes» dira-t-il en substance.

Si M. Senghor a tenu à éclairer la lanterne des populations sur la question, c’est parce qu’il dit s’inscrire en faux contre «cette solidarité gouvernementale qui accepte tout». «Je ne suis pas pour cette solidarité gouvernementale qui accepte tout et qui couve tout. Je suis pour l’efficacité gouvernementale. Nous devons nous dire la vérité. Un ministre doit être un ministre pôle de décision, un ministre fort dans les limites qui lui sont consenties par le Premier ministre et le gouvernement. On n’a pas besoin d’avoir des ministres qui ne savent pas prendre des décisions» martèlera-t-il.
Pour finir, M. Senghor a lancé un appel à l’endroit de tous les techniciens pour que les travaux concernant la construction du canal du Baol puissent démarrer le plus rapidement possible.