Le ministre Farba Senghor en compagnie d’une forte délégation brésilienne a présenté hier aux opérateurs économiques sénégalais les contours du programme spécial de biocarburant. Il a annoncé l’achat à partir de janvier prochain de toute la production sauvage de Jatropha et de ricin pour la production.
Devant une panoplie d’opérateurs économiques sénégalais et des membres de la délégation brésilienne, le ministre conseiller, Christian Sina Diatta, a décliné la place du biocarburant dans les relations entre le Brésil et le Sénégal. Il a rappelé l’ambition des deux présidents, Inacio Lula Dasilva et Abdoulaye Wade de faire du biocarburant un des axes majeurs de leur coopération pour faire face aux conséquences de la fluctuation du prix du pétrole sur le marché mondial. En se dotant de ce programme, le Sénégal pourra réduire de façon considérable l’argent dépensé pour l’importation du pétrole. Il aura aussi une certaine autonomie énergétique. « Ce programme de biocarburant va permettre au Sénégal d’alléger sa facture d’importation pétrolière et beaucoup de ménages auront accès à l’énergie à moindre coût », explique le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique rurale, et de la Sécurité Alimentaire, Farba Senghor. Au Brésil, selon, Daniel Ingold, de Agrobuiness, les énergies de biocarburant alimentent les villes de 10.000 à 15.000 habitants. La délégation a montré toute sa disponibilité à accompagner le Sénégal qui détient tous les atouts aussi bien pour la culture de la matière première que pour la production du biocarburant. D’ailleurs une parcelle de 1000 ha a été déjà identifiée pour la culture des plantes. L’objectif étant toutefois la mise en valeur de 50.000 ha dans les prochaines années.
Le Gouloumbo et l’Anambée sont parmi les zones d’expérimentation ciblées pour la culture de Jatropha et de ricin. « J’ai demandé à tous les gouverneurs, préfets et sous-préfets et les commissions locales d’identifier tous les périmètres pouvant accompagner ce programme. Nous allons lancer cet important programme à partir de cette année et nous pensons qu’il pourra connaître un succès avec l’appui du Brésil et du secteur privé », indique Farba Senghor.
Ce dernier a déroulé une série d’initiatives devant concourir à la mise en place de ce programme à partir de cette année. Au mois de Juillet dernier, une délégation du ministère s’était rendue au Mali pour s’imprégner de l’expérience de ce pays en matière de biocarburant. Avec la mise en place d’un dispositif pour l’achat de la production sauvage de Jatropha, de Ricin, « Tabanani », le Sénégal va franchir une étape décisive dans la mise en œuvre de ce programme. « Le commissariat à la sécurité alimentaire va acheter à partir du mois de janvier prochain toute la production sauvage de Jatropha, de Ricin à raison de 100 francs le Kg », fait savoir Farba Senghor.
Des mesures ont été prises afin d’inciter les populations à s’adonner à ces cultures et les opérateurs économiques à investir le créneau. Il s’agit entre autres de l’encadrement technique, et l’assistance en intrants aux agriculteurs, la fixation de prix suffisamment rémunérateurs pour susciter l’intérêt des paysans, la constitution d’une société anonyme dont 51 % du capital seront détenus par des Sénégalais. Le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar, Mamadou Niang s’est dit convaincu que des opérateurs économiques sénégalais vont s’engager dans ce programme. Mais faudrait-il leur créer des conditions pour la commercialisation de leur production.
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