Les femmes d’affaires du Sénégal s’estiment exclues des différentes politiques économiques du pays. Aussi dénoncent-elles la persistance des marchés, le clientélisme érigé en règle par certaines sociétés nationales, la promotion des produits étrangers au détriment des ressources locales.
Au cours d’une rencontre hier, entre le Conseil économique et social et les organisations patronales, Mme Fatou Kiné Diaw, membre de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) et présidente de l’Organisation des femmes d’affaires du Sénégal, s’est indignée de constater que «les femmes ne sont jamais prises en compte dans les différentes politiques économiques du pays». Pis, déplore-t-elle, «beaucoup de structures étatiques ne font jamais d’appel d’offres. Elles procèdent à des marchés de gré à gré. Un clientélisme qui consiste à refuser la part des marchés à d’autres couches de la société au moment où on nous dit que l’entreprise est le moteur du développement, on n’exclut une frange de la société». Dans la foulée, la présidente des femmes d’affaires du Sénégal relève, pour s’en désoler, que le Sénégal reste éternellement un pays importateur de tous les produits. «On enrichit la Chine ou la Thaïlande avec, chaque année, 130 milliards de FCfa pour importer du riz pendant que la denrée est là dans la Vallée. Cette somme aurait permis de créer des emplois. L’Etat importe le mobilier alors que nous avons du bois en Casamance, avec des ouvriers hautement qualifiés», regrette-t-elle. Cela est suffisant pour marteler : «Tant que le Sénégal restera un dépotoir, tant qu’on ne valorise pas les produits locaux, ce pays ne sera jamais un Etat émergent». Tous les intervenants ont tour à tour décrié l’envahissement du marché national par les Chinois, la mauvaise politique économique qui mine la production dans tous les secteurs d’activité, le casse-tête des transporteurs, le manque de suivi et de respect des engagements des pouvoirs publics, entre autres. Le président du Conseil économique et social, Ousmane Masseck Ndiaye, a promis de mettre sur la table du chef de l’Etat et des ministres compétents les complaintes du secteur privé. Aussi rassure-t-il qu’un cadre de concertation sera mis en place pour le suivi des recommandations.
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