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Economie

RAPPORT - Conclusion de l’Ocde : L’immigration, une force pour les pays développés

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RAPPORT - Conclusion de l’Ocde : L’immigration, une force pour les pays développés

Les pays développés attirent toujours plus les ressortissants des pays pauvres en quête d’une vie meilleure. Angel Gurría, secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde), témoigne : «Depuis les années 1960, les migrations vers les pays de l’Ocde ont triplé.» Avec les fortes croissances démographiques auxquelles vont être confrontés les pays émergents dans les années à venir, le constat n’est pas près de s’inverser. Pour mieux appréhender ces arrivées nombreuses, l’Organisation, qui rassemble trente pays développés et démocratiques, étudie les caractéristiques -économiques, sociales,…- de leurs populations immigrées. Les données obtenues sont répertoriées dans une publication intitulée A Profile of Immigrant Populations in the 21st Century (Ndlr : Un Profil des Populations Immigrées au 21e siècle).

«Nous nous trouvons face à deux défis majeurs : attirer des immigrants dont les compétences correspondent à nos besoins tout d’abord, puis les intégrer au mieux dans nos économies et nos sociétés», annonce Angel Gurría. Les situations des différents membres de l’Ocde sont très diverses et leurs rapports à l’immigration également. L’Espagne, le Portugal ou l’Irlande, qui étaient historiquement des nations d’émigration, accueillent désormais de plus en plus d’immigrés. La France et l’Allemagne, dont les économies s’appuient depuis longtemps sur l’immigration, ont maintenant plutôt du mal à contrôler ces flux. Enfin, le Danemark et la Suède accueillent surtout des réfugiés, ce qui pose des problèmes particuliers liés aux traumatismes vécus et à des difficultés linguistiques accrues.

Si toutes ces situations diffèrent, on peut tout de même cerner quelques spécificités communes. La question de la surqualification en est une. «Dans les pays d’Europe méditerranéenne et d’Europe nordique, la part d’actifs surqualifiés pour leur poste est deux fois plus élevée chez les immigrés que chez les autochtones», analyse Angel Gurría. C’est d’autant plus dommage que les populations immigrées représentent une vraie force vive pour leurs pays d’accueil. En effet, les statistiques de l’Ocde montrent qu’ils ont en moyenne un niveau d’éducation supérieur à celui des populations nées dans ces pays. «Un quart des personnes nées à l’étranger ont suivi des études supérieures quand seulement un cinquième des autochtones ont fait de même», renchérit le secrétaire général de l’Ocde.

Mais alors, pourquoi ne parvient-on pas à exploiter ces compétences ? «Le problème dans nos pays, c’est qu’on ne reconnait pas assez les expériences acquises hors de nos frontières», explique John Martin, directeur chargé de l’Emploi, du travail et des affaires sociales au sein de l’Ocde. Et d’ajouter : «On constate également une discrimination contre les immigrés, en particulier ceux qui viennent de certains pays ou ceux qui ont certains noms à consonances marquées.» Une autre problématique entre aussi en compte : la maîtrise de la langue des pays d’accueil. «Les pays investissent inégalement pour l’apprentissage linguistique. La plupart n’investit pas assez, mais il y en a aussi qui investissent trop. Dans l’idéal, il faudrait que chaque immigrant puisse participer en moyenne à 500 heures de cours», affirme John Martin.

La question de l’immigration vers les pays développés pose un autre problème : la fuite des cerveaux, qui handicape les pays d’origine des émigrants. Le fléau touche plus ou moins les Etats, selon Angel Gurría : «Dans les grands pays émergents comme le Brésil, la Chine et l’Inde, moins de 5 % des populations hautement qualifiées émigrent. Au contraire, dans les petits pays comme la Jamaïque, Haïti, ou les îles Fidji, ils sont plus de 40 % à s’en aller.» Cela s’explique par le fait que les opportunités d’emploi à haute qualification sont bien plus rares dans ces Etats. «Les gens agissent de manière rationnelle. Quand ils ont l’occasion de multiplier leur salaire en partant à l’étranger, ils y vont», constate Angel Gurría.

Un secteur d’activité est tout particulièrement touché : le domaine de la santé. Selon les chiffres de l’Ocde, 11 % des infirmières et 18 % des médecins exerçant dans ses pays membres sont nés à l’étranger. «L’Afrique et les Caraïbes sont principalement affectés. Dans certains cas, le taux d’expatriation des professionnels de la santé atteint 50 %», précise le Secrétaire général. C’est d’autant plus tragique que ces territoires ont justement un besoin vital de personnels médicaux. «On estime que ces pays auraient besoin d’effectifs de santé huit fois plus fournis pour subvenir aux besoins de leurs populations», ajoute-t-il. John Martin conclut : «Il est maintenant nécessaire de travailler en vue de mieux distribuer les bénéfices de l’immigration entre les pays d’origine et les pays d’accueil.»



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