Le rapport de la Société financière internationale (Sfi), Doing Business 2007, montre que le Sénégal a gagné quelques places dans le classement des pays favorables aux affaires, mais le détail des indicateurs montre exactement où les choses ne bougent pas, si elles ne se détériorent pas encore plus.
Le Sénégal devrait faire un effort important dans l’allègement des procédures qui alourdissent son environnement des affaires, si l’on en croit le rapport 2007 de Doing Business, publié par la Société financière internationale (Sfi) l’organe de la Banque mondiale chargé du secteur privé. S’il est vrai que le pays a gagné six places dans le classement de ce rapport, sur son classement de l’année dernière, il n’en reste pas moins que des efforts restent encore à faire pour que les indicateurs mis au point par le rapport puissent être atteints par le pays.
Il faut aussi reconnaître que si la position du Sénégal s’est améliorée grâce aux efforts des pouvoirs publics pour mettre en œuvre des reformes, elle est redevable également à l’introduction d’autres indicateurs de classement ainsi qu’à l’augmentation du nombre de pays contrôlés, qui sont passés de 155 l’année dernière, à 175 dans le dernier rapport. Au cours d’une vidéoconférence de présentation du rapport, en liaison avec Washington, les auteurs du rapport, parmi lesquels Michael Klein, le Vice président de la Banque mondiale et de la Sfi, chargé du développement des secteurs privé et financier, se sont félicités de voir deux pays africains, le Ghana et la Tanzanie, parmi les dix pays qui ont réalisé les meilleures réformes susceptibles de favoriser la pratique des affaires.
Sur 175 pays, le Sénégal occupe la 146ème place, alors que dans un précédent rapport il figurait à la 152e position. En plus, ce qui ne gâte rien, on l’a dit, le nombre de pays classés a été revu à la hausse.
Pour cette année, Doing Business a pris en compte 175 économies, ce qui donne 20 économies de plus que l’année dernière en fonction de la facilité d’y faire des affaires. Le rapport a pris en compte principalement les Petites et moyennes entreprises (Pme).
Cependant, le détail des dix indicateurs retenus par Doing Business ne montre pas que le Sénégal ait accompli des progrès notables dans ses indicateurs par rapport à l’année dernière. Sur certains même, c’est un recul qui a été enregistré, comme on peut le voir dans les conditions de création d’entreprise, la protection des investisseurs, les coûts et les procédures nécessaires pour importer ou exporter dans ou hors du pays, ou l’exécution des contrats. Sur les points positifs, comme la gestion des permis administratifs, les facilités d’embauche, le paiement des taxes, les progrès ne sont pas extraordinaires. Les indicateurs ne sont franchement positifs que sur l’indicateur qui étudie les possibilités de mise en faillite des entreprises, qui ont augmenté de plus de 30 points. Deux autres indicateurs pour leur part, n’ont nullement varié. Ce sont les conditions d’enregistrement d’une propriété et l’accès au crédit.
Si l’on prend que le premier indicateur, dans l’ordre, retenu par le rapport de la Banque mondiale, sur la création d’entreprise, on se rend compte qu’il faut toujours beaucoup de patience et d’argent pour monter une affaire au Sénégal. Mais le rapport considère que le Sénégal a fait des progrès sur ce point. Comme il en aurait également accompli sur les taxes à payer. Prenant pour référence les taxes payées par une entreprise aux Philippines, le rapport enregistre 59 taxes à payer au Sénégal, représentant plus de 47% du bénéfice. Et cela, pour près de 700 heures par an. Sur ces données, le Sénégal est très en retard par rapport à la moyenne de l’Uemoa ou des pays de l’Ocde. L’on comprend que Mme Ouedraogo, qui assure l’intérim du directeur de la Sfi au Sénégal, ait préféré diplomatiquement, mettre l’accent sur le besoin d’aider à l’amélioration des procédures, hier, à l’issue de la vidéoconférence.
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