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Economie

RECAPITALISATION SOCIALE : Les Marocains pour sauver les Ics

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RECAPITALISATION SOCIALE : Les Marocains pour sauver les Ics

Le président Abdoulaye Wade a annoncé jeudi dernier à Dakar, le "sauvetage" des Industries chimiques du Sénégal (ICS), la plus grande entreprise du pays confrontée depuis quelques mois à d’énormes difficultés de trésorerie et de fonctionnement. C’était à l’occasion d’une rencontre au Palais de la République, avec les correspondants de la presse étrangère basés au Sénégal.

Le président de la République, Maître Abdoulaye Wade a tenu à rappeler que le "sauvetage" des ICS a été rendu possible grâce à la décision du partenaire indien IFFCO d’augmenter ses parts dans les actions et d’injecter des fonds pour la relance. Mieux, souligne le chef de l’Etat, ’’selon les dernières nouvelles d’une mission qui a été conduite en Inde, je crois savoir que les ICS vont être sauvées. La société IFFCO a accepté d’augmenter sa part dans le capital et de fournir les fonds nécessaires pour la continuation de l’activité de l’usine", a-t-il déclaré. Dès lors, les Industries chimiques du Sénégal seront, en tout état de cause, sauvées. Car, ’’ nous avons d’autres repreneurs qui sont prêts à acheter les actions de l’Etat du Sénégal et d’IFFCO pour relancer l’usine", a poursuivi le président sénégalais, qui avait mis en place un comité interministériel pour trouver une solution aux difficultés du fleuron de l’industrie sénégalaise, en arrêt d’activités depuis quelques mois. "Aujourd’hui, des Marocains sont en train d’être actionnaires, ils ont une très grande expérience dans le domaine des phosphates, je pense qu’au total, les Industries chimiques du Sénégal vont être sauvées", a-t-il assuré.

L’arrivée de l’Office chérifien des phosphates (OCP), si elle se confirme, place les ICS dans une meilleure perspective de sortie de crise du fait des capacités managériales des Marocains appréciés et bien connus du marché indien. D’autant plus que leader mondial sur le marché du phosphate et des produits dérivés, l’OCP réalise un chiffre d’affaires à l’export de l’ordre de 1,3 milliard de dollars et détient à l’international 38% des parts de marché sur les phosphates, 43 % sur l’acide phosphorique et 12% sur l’engrais. Faut-il le rappeler, les principaux actionnaires des ICS sont : le Sénégal (47,4 % du capital), IFFCO (14,3 %), l’Inde (9,97 %), la Scpa (Société commerciale des potasses et de l’azote, France, 4,8 %), la Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Cameroun s’adjugent les 5% restant.

Dès lors, il est clair que l’arrivée d’un nouveau partenaire ne remet pas en cause le contrôle par Iffco de la société d’autant plus que l’Etat sénégalais a décidé de lui céder des parts. Qui plus est l’entrée du Groupe marocain dans le capital des ICS, en lieu et place des Chinois, résulte d’une démarche concertée entre le partenaire indien, Iffco, et l’Etat sénégalais. Car, au plus haut sommet de l’Etat, les autorités se sont fait un point d’honneur de trouver une solution pleine et durable à la crise qui secoue les ICS, malgré les diverses tentatives d’éviter une faillite généralisée de ce fleuron de l’économie sénégalaise. Pour preuve, lors de son dernier séjour parisien, le Premier ministre Macky Sall a plaidé le dossier des ICS auprès des partenaires au développement, à l’image de l’Agence française de développement qui a décidé d’accompagner les efforts de notre pays pour sauver les ICS du gouffre financier. Dans ce même ordre d’idées, la Banque Ouest-africaine de développement (Boad) s’est engagée à accompagner le processus de recapitalisation, seul gage de la pérennité de l’entreprise.

Démarche concertée

Aujourd’hui, il reste simplement à espérer que les contentieux commerciaux avec Offnor et la Stc qui plombent le redémarrage effectif des activités des ICS, puissent trouver une issue heureuse. Sous peine d’annihiler tous les efforts du gouvernement qui, faut-il le rappeler, au plus fort de la crise, n’avait pas hésité à injecter 10 milliards de F Cfa pour permettre à la société de faire face à ses obligations financières. Dans cette perspective, l’Etat sénégalais s’était porté garant auprès des banques pour plus de 60 milliards F Cfa.

Actuellement, les Industries chimiques du Sénégal qui emploient plus de 2.500 travailleurs et font fonctionner des dizaines de petites et moyennes entreprises (PME) du pays, sont en difficulté depuis quelque temps à cause d’un déficit financier estimé à plus de 90 milliards de F CFA et d’une dette évaluée à plus de 242 milliards de F CFA. La situation de l’entreprise avait empiré à la suite du blocage, à l’étranger, précisément en France et aux Etats-Unis, des comptes des ICS. Avec un capital de 130 milliards de F CFA, la société a plus de 700 milliards de F CFA d’investissement. La recapitalisation annoncée depuis avec les Indiens, les plus gros actionnaires des ICS avec le groupe IFFCO et l’Etat indien, n’a pu avoir lieu jusqu’ici. La réunion du conseil d’administration de l’entreprise d’hier, devait décider de la nouvelle orientation des ICS, qui ont comme nouvel administrateur général Alassane Diallo, qui remplace depuis la semaine dernière à ce poste Ousmane Ndiaye, démissionnaire.

 



1 Commentaires

  1. Auteur

    Allons Y Molo

    En Octobre, 2010 (18:37 PM)
    --
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