Le centre de perfectionnement agricole de Kéreouane dans la région de Kolda, tombé en léthargie depuis longtemps, devrait renaître de ses cendres grâce à un ambitieux programme de partenaires français. Les protocoles d'accord ont été signés le week-end. Sa réhabilitation vise entre, diront les initiateurs, à freiner l’immigration clandestine des jeunes en leur fournissant outil de travail et d’épanouissement.
La mobilisation sans pareille des populations du Fouladou pour accueillir leurs hôtes français de Blois le vendredi 30 septembre illustre la joie des habitants de Kéreouane et donne la-juste mesure de l'événement qui les a réunis. Crée en 1969 par l'Etat du Sénégal, le centre de perfectionnement agricole de Kéreouane (Cpa) est tombé en désuétude depuis 1994 faute de suivi et de financements adéquats. Jadis considéré comme un exemple de réussite de la politique agropastorale et d'autosuffisance alimentaire des populations, la mort clinique du centre et avec lui ses dizaines d'hectares de terres emblavées avait fini de plonger la localité dans le désarroi depuis 12 ans maintenant.
Sa réhabilitation annoncée a fait renaître l’espoir des populations du Fouladou. Grâce aux partenaires français au développement, de l'association « Pamm-consulting » dont le président Fernand Andreol Miaka se trouvait le vendredi à la tête d'une forte délégation comprenant entre autres, le directeur général Mbemba Tambedou pour visiter les lieux et se rendre compte de la situation. Les hôtes français ont été reçus par, outre le préfet du département, le préfet de Kounkané,le président de la communauté rurale de Kandia El-Malick Dia et les populations venues nombreuses. Sur place, un accueil digne de la mobilisation des grands jours, témoin de l'ampleur de l’évènement et de l'attachement des « Fouladis » à cet outil développement local.
Se succédant au micro, la présidente du groupement des femmes, le président du foyer des jeunes, le chef de village El hadji Mama Sané ont pris la parole pour non seulement souhaiter la bienvenue à la délégation française mais surtout insister sur la nécessité de viabiliser le centre qui est à leurs yeux le seul moyen pour abréger les souffrances des populations et fixer les jeunes dans le terroir. Et c"est dans la même lancée que le président des jeunes Ibrahima Baldé dira que "la meilleure manière de fixer les jeunes du Fouladou et de leur éviter l'immigration clandestine en empruntant les pirogues, c'est de rentabiliser le plus rapidement possible le centre qui va former en techniques sanitaires et agropastorales plusieurs dizaines de jeunes". Ibrahima Baldé poursuit, "nous ne voulons pas de l'immigration périlleuse, mais nous y allons faute de mieux chez nous au Sénégal".Un cri de détresse qui est sans doute allé droit au cœur du président de "Pam-consulting" qui a tout de suite, annoncé la construction d'un centre hospitalier haut de gamme avec un plateau technique très relevé et une capacité d'accueil d'au moins 200 lits en sus du matériel agricole. Il a ajouté "la balle est dans le camp des autorités supérieures du Sénégal notamment les ministres de la santé et de l'agriculture de qui dépend du reste le centre"."Nous nous sommes prêts et pour tout de suite" a indiqué Fernand Andreol Miaka. Au terme de cette randonnée, plusieurs protocoles d'accord ont été signés par les différentes parties en présence sous la conduite du préfet du département et des différents techniciens. A noter que les hôtes français avaient été reçus jeudi 29 septembre dernier à Dakar par le ministre de l’Assainissement et la prévention, Issa Mbaye Samb. Ainsi après le Congo Brazzaville, le Burkina Faso et Madagascar, le Sénégal sera le quatrième pays africain ou s'installera Pamm-consulting dans le cadre de la coopération Nord-Sud et pour une économie solidaire entre peuples des pays développés et sous-développés
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