RETOMBÉES DE L’AIBD : L’ambition d’un nouvel aménagement du territoire

Il n’est « pas possible de développer un pays sans des infrastructures de qualité ». Cette conviction du président Wade a motivé le lancement de projets d’envergure dont le centre est l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass. Située à 45 kilomètres de Dakar, cette infrastructure qui sort de terre entraîne dans sa réalisation toute une cohorte d’infrastructures structurantes comme l’autoroute à péage Dakar Diamniadio et la Zone économique spéciale intégrée de Diass (Disez). Il met aussi davantage en valeur les sites touristiques de la Petite Côte.

Plusieurs projets d’infrastructures s’intègrent à la Zone économique spéciale intégrée de Diass (Disez). Parallèlement à la réalisation de l’Aéroport international Blaise Diagne, « il est apparu nécessaire de sécuriser des superficies devant permettre une bonne fonctionnalité de l’infrastructure et des autres entités dépendantes », lit-on dans le décret 2007-1336 du 6 novembre 2007 portant déclassement d’une partie de la forêt classée de Diass, région de Thiès. En vertu de l’article premier de ce décret, une zone d’une superficie de six cent cinquante hectares (650 ha) est consacrée à la Disez. A cet effet, l’Etat du Sénégal a signé avec le groupe Jebel Ali Free Zone authority (Jafza) « Jafza International » de Dubaï, une convention relative à son développement pour une valeur de 800 millions de dollars, soit 400 milliards de francs Cfa. La Disez « offrira aux investisseurs des infrastructures de classe internationale, consistant à la viabilisation de terrains, de bureaux, de bâtiments logistiques et industriels », expliquait lors de la signature M. Chuck Heath, directeur général de Jafza International. La Disez a pour ambition d’offrir un environnement propice au développement des activités industrielles, commerciales, logistiques et de services. Le projet devrait générer pour le Sénégal 30.000 emplois directs à court terme, et 100.000 à long terme. Elle comprendra une zone industrielle et une zone franche commerciale, avec d’importantes infrastructures. La Disez devrait accueillir 400 entreprises au cours des cinq prochaines années, 40.000 salariés en emplois directs et 100.000 en emplois indirects. Elle fait partie d’un projet intégré de plus grande envergure de 10 mille hectares et qui inclura des développements résidentiels, touristiques et commerciaux réalisés par d’autres entités du Groupe Dubaï World. Et au bout de 20 ans, le projet vise la création de 1000 entreprises qui vont générer 100.000 emplois salariés. Il faut ajouter que Dubaï Port World (Dpw) a obtenu une concession pour réaliser le Terminal à conteneurs du Port autonome de Dakar (Pad) et la construction du Port du Futur, pour un investissement de plus de 654 milliards de francs Cfa, y compris un port minéralier à Bargny-Sendou. Selon la Directrice de l’Agence pour la promotion de l’investissement et des grands travaux (Apix), Aminata Niane, les autorités ont déjà prévu, par ailleurs, un programme spécial d’accompagnement de la zone, qui va prendre en charge la création d’écoles, de cases de santé, ainsi que la distribution de l’eau et de l’électricité.

Emergence de nouvelles zones d’investissement

Outre la Disez, il y a la construction d’une autoroute à péage entre Dakar et Thiès (60 Km) desservant également le nouvel aéroport international situé à 45 km de Dakar (Ndiass). A travers la réalisation de ce projet, l’objectif visé par le gouvernement, outre la mobilité urbaine, est de restaurer, au niveau du transport, les conditions nécessaires à la consolidation de la croissance et de favoriser l’émergence de nouvelles zones d’investissement et de développement économique sur l’axe Dakar-Thiès (horticulture, textile, confection, nouvelles technologies, etc.). Le projet est scindé en deux phases. Il y a le tronçon Malick Sy Pikine d’un coût de 50 milliards, qui est financé sur ressources propres. Le second tronçon Pikine-Diamniadio est financé dans le cadre d’un partenariat public privé. L’Etat et les partenaires au développement vont assurer 60% du financement et le secteur privé 40%. Le coût total de l’autoroute est de 200 milliards de francs Cfa. Les principaux objectifs spécifiques visés sont : d’assurer un déplacement rapide des biens et des personnes pour sortir et entrer dans Dakar et d’améliorer la mobilité urbaine dans l’agglomération dakaroise ; de permettre une connexion entre le nouvel aéroport de Ndiass, le centre de Dakar et la future Cité des Affaires prévue sur le site de l’aéroport actuel et de favoriser une politique de développement urbain à l’extérieur des zones saturées de la presqu’île du Cap-Vert.

Un coup de fouet pour le tourisme de la Petite cote

Toujours dans le cadre des infrastructures structurantes, on peut citer le projet touristique de Mbodiène. En marge du salon du Tourisme, des industries culturelles et de l’artisanat d’art (Ticaa) 2010, la Société d’aménagement et de promotion des cotes du Sénégal (Sapco-Sénégal) a signé une convention de partenariat avec le groupe espagnol Adonis, en vue de réaliser une nouvelle station touristique de Mbodiène. Le coût de cette station est estimé à 195 milliards de francs Cfa. L’exploitation du site de Mbodiène sur 300 hectares va permettre d’attirer de nouveaux investisseurs dans le secteur touristique, d’accroître les capacités d’accueil et de créer un standard international de qualité dans une perspective de développement d’un tourisme durable. Ce projet prévoit la création de 6 mille chambres, un golf de 27 trous, une école de formation aux métiers du tourisme, un centre omnisport, un parc d’attraction et des espaces commerciaux. A terme, Adonis va générer plus de 38.000 emplois directs et indirects. Son nouveau label « destination Sénégal Sa » propose, selon le directeur d’Adonis, Bernard Lonis, « de réaliser les infrastructures nécessaires à la construction d’une ville touristique capable de recevoir plus d’un million de touristes par an (...). Tous les atouts sont réunis pour convertir le Sénégal en destination touristique internationale de premier ordre. » D’autant plus que la station de Saly Portudal, qui constitue aujourd’hui la première station touristique aménagée au Sénégal et de loin la plus importante, est dans la même zone géographique que les autres infrastructures susmentionnées. En effet, la proximité de l’Aibd avec ces sites touristiques rapproche davantage la destination Sénégal.