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Economie

Sénégal Airlines : Un expert doute du montage financier

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Sénégal Airlines : Un expert doute du montage financier

Sénégal Airlines la nouvelle compagnie de transport aérienne nationale, serait elle une niche à bénéfices au détriment de l’Etat et du contribuable ? C’est si ce n’est une conviction du moins une interrogation d’un expert sur les questions aéronautiques interrogé par le journal ‘’Populaire’’ de ce mardi.

Capital 17 milliards, parts du Sénégal 34 %, le reste à savoir la majorité des actions pour le privé national. Ainsi est décrit le montage financier du projet de création d’une compagnie aérienne nationale Sénégal Ailines qui doit prendre son envol en début d’année prochaine.

Seulement, selon l’expert Thierno Alassane Sall ancien représentant du Sénégal à l’Asecna, il s’agit là d’une arnaque, l’état mettant en théorie plus d’argent que les privés mais se retrouvant avec moins de parts dans l’actionnariat. 

Le Sénégal dispose en tant que pays de destination et départ de compagnie aérienne d’une masse financière virtuelle de 55 milliards de francs Cfa représentant ce que l’on appelle dans le jargon de l’aviation civile et commerciale « le droit de trafic ». 

Ce droit qui est selon l’expert cité par le journal le Populaire « la valorisation du potentiel commercial du trafic aérien entre deux pays » était estimé en 2005 à 55 milliards de francs Cfa compte non tenu des hausses et autres taxes additives qui grèvent aujourd’hui le prix du billet d’avion à destination ou au départ du Sénégal. 

Autrement dit, le Sénégal d’où partent des avions et où atterrissent des avions d’autres compagnie, qui ne peuvent exploiter la ligne Dakar reste du monde qu’avec l’accord de l’Etat, bénéficie de ces droits de trafic et en créant une compagnie aérienne, les lui rétrocèdent pour permettre à celle-ci de pouvoir négocier des destinations étant entendu que toute compagnie d’un pays tiers qui dessert Dakar permet de facto à Sénégal Airlines d’en faire de même. 

Théoriquement, si l’Etat s’engage dans la création d’une compagnie aérienne, il met sur la table de facto ses droits de trafic donc il contribue à hauteur de 55 milliards. Comment s’explique t-on donc que Sénégal Airlines ne soit la propriété de l’Etat qu’à hauteur de 34 % ? 

Cette question est d’autant plus lancinante selon l’expert Tall, qu’en plus de ces droits de Trafic, l’Etat s’est investi en faisant appel à ses ressources de toutes sortes pour créer la compagnie, sans oublier sa caution auprès d’avionneurs pour doter la compagnie d’une flotte et la mise à disposition de la plateforme aéroportuaire au profit de la compagnie. 

Majoritaire en apport, minoritaire en action 

Cet engagement de l’Etat auprès de privés sénégalais ressemble simplement à un parrainage soutient Thierno Alassane Tall pour qui le principe de l’égalité de privilège de tout citoyen devant l’Etat, une des bases de l’esprit républicain ne devrait pas militer vers un tel schéma de création de l’entreprise même si le contexte n’est peut-être pas trop favorable à une réponse des capitaux pour le projet d’une compagnie aérienne après l’échec d’Air Sénégal International. 

Ce manquement de l’Etat sénégalais qui semble offrir sur un plateau d’argent ses droits de trafic fut il à un capital privé national, n’est pas une première puisque pour le cas de la défunte compagnie Air Sénégalais International, c’en était de même. 

Au moment de la création de cette compagnie, l’apport du Sénégal dans le capital en relation avec la compagnie Royal Air Maroc était constitué uniquement des droits de trafic qui ne prenaient en compte que le voisinage immédiat du Sénégal c'est-à-dire la sous région. 

Cela s’expliquait par le fait que les droits de trafic à l’international (Amérique, Europe, Asie) étaient détenu par Air Afrique, une compagnie qui volait encore et dont le Sénégal était membre au point de lui confier ses droits en question. 

Mais, se désole Thierno Alassane Sall par ailleurs auditeur externe de profession, en 2003 lorsque Air Afrique a disparu, l’Etat n’a pas revu à la hausse ses intérêts dans Air Sénégal International alors que de facto un rééchelonnement des droits de trafic s’imposait. 

Le résultat de cette générosité est que aujourd’hui, après avoir utilisé les droits cédés par le Sénégal et usé de la compagnie pour tester des dessertes et les rentabiliser par la suite avec la Ram, les Marocains ont simplement plié bagage, laissant le Sénégal et ces centaines d’employés dans le désarroi total. 



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