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Saisies des comptes des Ics : Plus de 8 milliards bloqués à Paris et New-York

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Saisies des comptes des Ics : Plus de 8 milliards bloqués à Paris et New-York

 

Les comptes des Industries chimiques du Sénégal logés dans des banques à Paris et à New York font l'objet de saisies conservatoires. Ces saisies portent sur un montant de 15 millions de dollars américains, soit plus de 8 milliards de francs Cfa.

C'est un montant cumulé estimé à 15 millions de dollars américains (environ 8 milliards 400 millions de francs Cfa) qui est aujourd'hui sous saisines conservatoires dans les comptes des Industries chimiques du Sénégal à Paris et à New York. A l'origine, une plainte d'un groupe d'hommes d'affaires français très influents. Ces derniers avaient signé un contrat avec les Ics. Et comme la direction de l'entreprise n'a pas respecté ses engagements vis-à-vis de ses contractants, les saisines conservatoires sont tombées. Les dommages et intérêts réclamés par les plaignants sont chiffrés à 75 millions de dollars américains, soit près de 42 milliards de francs Cfa.

L'information n'a pas été démentie auprès de la direction générale des Ics. Mieux, un collaborateur du directeur général soutient que le Dg Ousmane Ndiaye a été roulé dans le... soufre. "Ousmane Ndiaye est aujourd'hui dans tous ses états. Il s'est rendu compte de l'erreur qu'on lui a fait commettre, car c'est bien lui qui sera finalement l'unique responsable dans cette affaire qui s'est greffée aux difficultés auxquelles sont confrontées les Ics", regrette-t-il. Ces saisines conservatoires ne seraient pas du goût des Indiens. En effet, Iffco qui voulait recapitaliser (voir Walf quotidien n° 4138) la société, a posé comme condition préalable de renflouer les caisses et de résoudre ce "traquenard" dans lequel est tombée la nouvelle direction des Industries chimiques du Sénégal.

Le contrat aurait été préparé par le cabinet Herbert Smith qui compte des amis dans les hautes sphères de l'Etat sénégalais. "Nous assistons aujourd'hui à une destruction programmée des Ics. Le contrat signé avec ces hommes d'affaires français est des plus léonins", souligne notre source. Celle-ci refuse cependant de livrer les détails de ce contrat. Une signature de contrat assimilée par d'aucuns à de l'amateurisme. Ce qui va coûter cher aux Ics d'autant plus que ce sont les comptes bancaires phares de la société qui ont été bloqués. Des comptes par lesquels transitent toutes les ventes à l'export (libellées en dollars américains) du fleuron de l'industrie sénégalaise. Qui plus est, les 75 millions de dollars américains (42 milliards de francs environ) réclamés par la partie civile à titre de dommages et intérêts, représentent plus que le déficit accumulé au cours du premier semestre 2005. Un trou estimé finalement à 38 milliards de francs.

Le péché de la direction générale des Ics a été d'avoir signé des contrats contradictoires avec des fournisseurs et armateurs concurrents. Le directeur général des Ics a signé deux contrats d'affrètement maritime, dont un à long terme pour le transport des matières premières avec un armateur grec qui jouit d'une bonne réputation sur la place d'Athènes depuis 1927. Il semblerait que l'un des contrats était assorti de clause d'investissements en bateaux, machines de déchargement, etc., et était, d'une certaine manière, viable économiquement pour les Ics, puisqu'il lui aurait permis de faire baisser les coûts de transport, de chargement et de déchargement au port de Dakar.

Le nouveau Dg avait-il l'ambition de casser d'anciens monopoles existants ou de vieilles habitudes ?, s'interroge-t-on. "La seule certitude est qu'Ousmane Ndiaye a obtenu l'accord de son Conseil d'administration en date du 13 mai 2005 quant à la signature desdits contrats, ce qui semble étayer l'hypothèse selon laquelle cette transaction a été effectuée sans pression aucune sur le directeur général, puisque approuvée par son Conseil d'administration", renseigne une source proche de la direction générale des Ics.

Des informations qui circulent au siège des Ics, divergent sur le fait que le Dg ait subi des pressions pour signer les contrats, ce qui paraît peu probable au vu de ce qui précède. Néanmoins, Ousmane Ndiaye aurait pu subir des pressions après la signature des contrats pour que ceux-ci ne soient pas respectés et que l'ancien système de commissions perdure. Sous ce rapport, le cumul général sur la route des Indes et celui du marché des engrais de la sous-région est estimé à 36 millions de dollars (environ 20 milliards 160 millions de francs). Ce qui représente la perte annuelle enregistrée par la boîte (voir Walf quotidien n° 4144). Les Ics étant désormais sous poursuites judiciaires à Londres et de saisies conservatoires de leurs comptes bancaires à New-York et à Paris, tout porte à croire que le Conseil d'administration des Industries chimiques du Sénégal n'entendra pas laisser faire ce qui est assimilable à une aliénation de la force productive au profit de puissances occultes tapies dans l'ombre. Ces puissances proches de la haute sphère de l'Etat du Sénégal sont dans une implacable logique de contrôler toutes les forces productives du pays, notamment les secteurs de la télécommunication, de l'électricité, de l'agriculture, des banques et enfin l'industrie du phosphate et des engrais. "Le président du Conseil d'administration des Ics, l'Indien Us Awasthi, exige le règlement de cette affaire avant de verser un sou. Les Indiens seront d'ailleurs là, la semaine prochaine, pour étudier avec les autorités sénégalaises cette affaire", nous apprend-on.

Par ailleurs, selon des sources concordantes, deux agents des renseignements généraux ont intégré le personnel des Ics en septembre 2005, avec pour objectif d'infiltrer le personnel de la société et d'enquêter sur d'éventuels détournements d'actifs au profit d'Idrissa Seck, ancien Premier ministre incarcéré. Ces deux taupes devraient aussi informer le chef de l'Etat des détournements d'actifs sur les routes de l'Inde et de l'Afrique de l'Ouest.

Les Ics ont pour principaux actionnaires l'Etat sénégalais (47,4 % du capital), Iffco (Indian farmers fertilizer cooperative, Inde, 14,3%), le gouvernement indien (9,97 %), la Scpa (Société commerciale des potasses et de l'azote, France, 4,8 %), la Côte d'Ivoire, le Nigeria et le Cameroun.



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