Le Directeur général de la FAO, Jacques Diouf a annoncé hier un programme national d’appui à la maîtrise de l’eau et à la sécurité alimentaire au Sénégal. D’un montant de 602 milliards de Fcfa, ce projet couvre la période 2006 - 2010.
Entre 2006 et 2010, il sera exécuté au Sénégal un programme de 602 milliards de Fcfa pour appuyer notre pays dans la maîtrise de l’eau et la sécurité alimentaire. L’annonce a été faite hier par le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Jacques Diouf au sortir d’une audience avec le Premier ministre, Macky Sall.
Hormis, le ministère de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, les départements chargés de l’élevage, la pêche, de l’environnement sont impliqués dans la mise en œuvre de ce programme d’appui. M. Diouf a souligné qu’au de-là de ces ministères techniques, il y a eu l’implication du ministère de l’Economie et des Finances, ceux du budget, des transports, du commerce et de l’Intérieur.
Jacques Diouf a précisé que, dans ce budget, 320 milliards ont pu être inscrits au programme triennal d’investissement public. « Il restera à trouver le complément dans le cadre des discussions avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux », note le patron de la Fao. À cet effet, le projet devrait permettre de toucher 14 102 villages centres et 1 050 sites urbains pour l’agriculture au niveau des micro-jardins, a révélé M. Diouf. Selon lui, « sans maîtrise de l’eau, on a une agriculture aléatoire ». Avec aujourd’hui, 3 % des terres arables irriguées au Sénégal, il faudrait, de l’avis de Jacques Diouf, ’’ arriver à tripler voire quadrupler ces quantités dans un premier temps pour avoir le chiffre de l’Asie avec ses 40 % de terres arables irriguées’’.
Dès lors, il s’agit de mettre l’accent sur les petits ouvrages de collecte d’eau, d’irrigation et de drainage dans les villages ; qu’il s’agisse des puits, des forages, des canalisations, des fleuves et des lacs ou les petits barrages et les bassins de rétention. « Cela permettra à la fois de développer l’aquaculture et l’irrigation des terres. Mieux, il s’agit de les faire à des coûts qui soient raisonnables et qui permettent de toucher l’ensemble des villages du Sénégal’’, a-t-il précisé.
Diversifier les productions
Le Directeur général de la Fao s’est réjoui de la manière dont le projet a vu le jour. Selon lui, le travail a été fait avec les cadres nationaux sous l’impulsion des responsables gouvernementaux. Les organisations paysannes et les partenaires au développement ont été aussi associés. Ainsi, une réunion de restitution a eu lieu au mois de février dernier. Et en juillet prochain, les autorités sénégalaises vont organiser une rencontre de finalisation et d’approbation du projet. . « Une fois la maîtrise de l’eau assurée, il devient possible de faire travailler les paysans pour toute l’année. Mais aussi, de diversifier les productions », a martelé le DG de la FAO qui ajoute que l’aquaculture pourrait se développer. D’autant plus que cette activité fournit 30 % de l’offre mondiale de poisson. Mieux, elle devrait, à l’horizon 2050, fournir 50 %. Et fort heureusement, le Sénégal a tous les atouts pour que cette activité se développe’’.
Le ministre de l’agriculture, Farba Senghor a affirmé que ce programme est important pour le gouvernement du Sénégal. Il a été élaboré dans la plus grande concertation avec tous les services intéressés. Les avis et les compétences nationales ont été pris en compte’’, selon M. le ministre. Pour lui, « c’est une nouvelle stratégie qui est à même de porter l’Afrique en avant dans le cadre de sa production et de sa compétitivité’’. Et M. Senghor de dire que « les programmes mis en œuvre vont permettre trouver des solutions à la maîtrise de l’eau et à la sécurité alimentaire ».
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