Dakar, 14 oct (APS) - Les sommes transférées par migrant résidant en France se situeraient en moyenne annuelle entre 1,3 million et 1,6 million de francs CFA pour les ressortissants du Sénégal et du Maghreb, souligne une étude française consacrée à ‘'l'intégration économique des migrants et la valorisation de leur épargne''.
Ces sommes transférées (2000 à 2500 euros) sont ‘'un peu moins'' élevées pour les ressortissants venus de Turquie, ‘'et moitié moins pour l'Asie du sud-est et le Mali'', précise le rapport présenté par Charles Milhaud, président du directoire de la Caisse nationale d'épargne des caisses d'épargne.
‘'Il est possible de parler de générosité collective puisque 7,95 milliards d'euros sont envoyés annuellement par les migrants dans leur pays d'origine''.
Ce chiffre ‘'est à comparer avec l'ampleur de l'investissement américain en Europe au sortir de la seconde Guerre mondiale, soit 1 pour cent de leur PIB pendant 4 ans'', selon l'étude.
‘'En proportion donc, et pour avoir un ordre de grandeur en tête, la générosité des migrants représente un demi plan Marshal chaque année'', note le rapport qui avertit cependant que ces chiffres doivent être analysées ‘'avec prudence tant les montants sont difficiles à appréhender''.
En effet, ajoute l'étude, une ‘'partie significative'' de ces transferts financiers, ‘'variable selon les pays, emprunte des voies non officielles'' : valises apportées par le migrant ou une de ses relations, la remise d'espèces à un intermédiaire en France avec perception de la contre-valeur (diminuée d'une commission) par un bénéficiaire désigné par le migrant dans le pays d'origine, etc.
‘'La proportion des migrants qui envoient de l'argent dans leur pays d'origine est de 41 pour cent pour l'ensemble des migrants, et d'environ 60 pour vent pour les migrants issus d'Afrique subsaharienne'', selon le rapport.
Il ressort par ailleurs des statistiques citées par l'étude que 96 pour cent des migrants possèdent des comptes-chèques, ce taux étant très proche de la moyenne nationale française évaluée à 98 pour cent.
‘'Ainsi, sur 4,9 millions d'immigrés présents en France, 200.000 seulement demeurent à l'écart du système bancaire, cette situation étant imputable à la précarité des revenus ou à l'arrivée récente des personnes concernées'', poursuit le rapport.
Cette étude met cependant en avant la faible importance du patrimoine détenu par les ménages des migrants.
‘'Pour 57 pour cent d'entre eux, ce patrimoine est inférieur à 15.000 euros. Les perspectives de progression en ce domaine paraissent en outre peu favorables, dans la mesure où une proportion importante des ménages immigrés vit actuellement au dessous du seuil de pauvreté''.
Economie
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