La Senelec, de son côté, n’est pas encore sortie de la nuit. La journal Le Populaire a écrit hier que le fuel que le navire Bro Elizabeth avait livré à la Société nationale d’électricité (Senelec) était inutilisable pour la boîte de Samuel Sarr, du fait d’un taux de soufre supérieur à la norme. Ce qui fait que le combustible est dans les cuves, mais ne peut servir à personne. Cette situation ne fait rire que les pétroliers, dont certains tournent en dérision les nouvelles velléités de se muer en importateur de combustible : «Il pensait qu’il suffisait de l’argent et de connaissances au Maroc pour obtenir du gasoil. Le voilà qui se retrouve avec une marchandise payée plus de 9 milliards, et qu’il ne peut utiliser qu’après avoir dépensé encore de l’argent !»
Car la Société africaine de raffinage pourrait retraiter le combustible pour réduire la teneur en soufre, mais pour cela, la raffinerie demande d’abord que la société d’électricité paie d’abord les créances contractées, et qu’elle paie cash le service qu’elle demande. A la Senelec, personne n’est disposé à s’exprimer sur la question. Contacté hier par Le Quotidien, le responsable de la communication, M. Corréa a esquivé les questions en déclarant être en réunion. Il n’en reste pas moins que les délestages continuent, comme bien avant l’arrivée du tanker venant du Maroc.
Ce qui démontre, à tout le moins, que le combustible marocain n’a pas résolu tous les problèmes de distribution d’électricité. Les soucis de la Senelec s’accentuent par le fait qu’elle comptait payer les stocks réquisitionnés chez les pétroliers par un échange avec le combustible qu’il a acheté. Mais cette histoire de teneur en soufre réduit d’autant la valeur de la cargaison que les pétroliers, qui sont aussi actionnaires de la Sar, cherchent déjà tous les moyens pour en minimiser la valeur. Reste, comme l’a dit hier la presse, à la Senelec de prendre le risque d’utiliser ce carburant tel quel. Et assumer les éventuelles conséquences.
Economie
0 Commentaires
Participer à la Discussion