STOCKAGE DES PRODUITS PETROLIERS : Senstock installe ses bacs

Le stockage privé est relancé, après un vide enregistré depuis 1992. Des bacs de stockage indépendants de produits pétroliers au Sénégal. C’est devenu une réalité. La société Petrosen et Diprom, Groupe privé dirigé par Ahmadou Mbacké Sèye, viennent de matérialiser leur volonté d’assurer au pays un approvisionnement correcte en produits pétroliers en scellant un protocole de pacte d’actionnaires qui va proclamer la naissance de Senstock, une société qui va gérer les dépôts de stockage indépendants, en cours de réalisation à travers le pays. Il faut dire que Diprom n’a pas attendu pour se lancer car, déjà, elle a achevé un stockage de 29 000 m3 sur le site de Yarakh, pas très loin de ses propres installations, sises au km 18, route de Rufisque, où le mariage avec Petrosen a été immortalisé, hier jeudi 12 juin, en présence du ministre en charge de l’Energie, Samuel Sarr.

Comme l’ont rappelé les responsables des deux structures, cet acte entre en droite ligne avec la stratégie édictée par les autorités et dont les objectifs visent à garantir la libre concurrence, en permettant l’accès des tiers aux installations existantes de stockage et aux installations portuaires d’importation des produits pétroliers. Ce qui, selon le ministre de l’Energie, Samuel Ahmet Sarr, passe par la « disponibilité de capacités de stockage suffisantes pour accueillir des stocks-outils des opérateurs et le stock de sécurité réglementaire de 35 jours de consommation nationale par produit. »

Pour le ministre, la création de Senstock dont le capital sera, dans un premier temps, détenu à hauteur de 66 % par Petrosen et 34 % par Diprom, vient pallier très justement ce déficit. Avant de préciser que l’ouverture du capital aux acteurs intéressés par le projet est déjà envisagée. « Toutes les sociétés intervenant dans le sous-secteur des hydrocarbures sont invitées à participer à l’actionnariat de Senstock ». D’ores et déjà, le Directeur général de la Société africaine de raffinage (Sar), Carmélo Sagna, a fait part de l’intérêt de la structure qu’il dirige à entrer dans le capital de cette société à créer.

Revenant sur la première phase de 29 000 m3 à Yarakh, l’opérateur privé indique que cela comprend quatre cuvettes dont une de deux mille mètres-cubes d’essence, une de mille mètres-cubes de pétrole, de 20 mille mètres-cubes de gasoil et cinq mille mètres-cubes de diesel.

Le ministre de l’Energie quant à lui, précise que le projet de construction d’un dépôt de stockage d’une capacité totale de 167 mille mètres cubes par Diprom, sera transféré à la société Senstock.

Déjà, le Directeur général de Diprom indique que le début de l’approvisionnement des produits hydrocarbures à partir de ses réalisations va débuter d’ici à un mois.

Outre la phase 2 du projet de 167 000 m3, le ministre, dans son propos, a aussi indiqué qu’une capacité additionnelle de 366 mille mètres-cubes sera réalisée à Sendou, dans le cadre du projet de Port Minéralier de Bargny. Selon Samuel A. Sarr, « ces capacités additionnelles destinées au marché sous-régional visent à faire de Dakar un hub pétrolier. » A l’en croire, la réalisation d’un tel projet prévoit des investissements de 75 milliards de FCfa répartis pour 25 milliards de FCfa sur le site de Mbao et 50 milliards de FCfa sur le site de Bargny Sendou. Dans le même contexte, le directeur général de Oil Libya, présent à la cérémonie, pense que « ce projet est venu à point nommé. »

Selon lui, « les principaux dépôts existants n’ont plus la possibilité d’étendre leur capacité ». Ce qui, ajoute-t-il, rend « problématique » le stockage de la totalité des produits d’hydrocarbures importés ou raffinés au Sénégal. Quant au Directeur général de la Sar, Carmélo Sagna, il estime que cette initiative de Diprom est un « soulagement » pour le secteur. M. Sagna informe que « beaucoup d’investissements ont été faits en termes de sécurité pour le stockage des produits d’hydrocarbures, mais la capacité est très limitée ».

Cependant, il déplore la floraison des maisons autour des dépôts de stockages qui, selon lui, constitue un réel danger pour les capacités de stockages, mais aussi pour les habitants.