Au-delà des préoccupations suscitées par la persistance de la subvention du secteur de l’Energie, ainsi que de la hausse des marchés par entente directe du fait des inondations et de la campagne agricole, le Fmi a tenu à demander aux autorités d’accorder au nouveau Code des impôts tout l’appui qu’il mérite.
Le président de la République Macky Sall a reçu hier la mission du Fonds monétaire international venue lui faire ses adieux avant de quitter le Sénégal, à l’issue de la 5ème revue de l’Ispe, qui a été bouclée le même jour. L’audience, qui s’est tenue en présence du Premier ministre Abdoul Mbaye et du ministre de l’Economie et des Finances (Mef) Amadou Kane, du coté sénégalais, ainsi que de Mme Valeria Fichera, la représentante-résidente du Fonds au Sénégal, a été une occasion pour échanger sur les grandes lignes de la revue qui venait d’être bouclée, et sur les perspectives du gouvernement. Hervé Joly et ses collègues se sont, au sortir de cette rencontre, félicités d’avoir trouvé un dirigeant tout attentif aux défis posés à son gouvernement, et bien décidé à mettre en œuvre les réformes majeures qui s’imposent à lui. Ils ont également relevé sa volonté de jouer à fond la carte de la transparence dans ses rapports avec ses partenaires, ainsi que dans la conduite des affaires du pays.
Subvention énergie
Ce satisfecit de la mission du Fmi, n’a toutefois pas empêché de relever les points noirs de la Mission. Et le tout premier a été une fois de plus, les subventions à l’Energie, tarif de l’électricité ainsi que prix des hydrocarbures confondus. La mission du Fmi a indiqué au chef de l’Etat, quasiment dans les mêmes termes qu’elle a indiqué dans son communiqué publié dans la foulée de ses entretiens : «Les subventions aux prix énergétiques (électricité et produits pétroliers) ont coûté aux contribuables sénégalais plus de 160 milliards de francs Cfa en 2012 et resteraient élevées en 2013, bien qu’en baisse. La mission considère qu’il s’agit là d’un fardeau difficilement supportable pour les finances publiques et peu justifiable dans la mesure où seule une faible part de ces subventions profite aux plus démunis.»
A ces 160 milliards, il faudrait bien entendu ajouter les 40 milliards de moins-values de recettes dues à l’incapacité de la Senelec de s’acquitter de ses redevances fiscales. Hervé Joly et cie ont instamment demandé au président de la République et à ses collaborateurs, de tout faire pour trouver une solution à cette question. Parmi les solutions envisagées, il y aurait ainsi une réduction graduelle des subventions et leur remplacement par ce qui a été appelé, «protection sociale mieux ciblée». Et sur ce point, les fonctionnaires de Washington indiquent «Une baisse durable des subventions électriques nécessitera l’entrée en service de centrales utilisant des technologies plus efficaces et moins coûteuses ainsi que des gains substantiels d’efficacité de la Senelec. La mission a donc encouragé les autorités à accélérer la mise en œuvre de leur stratégie de réforme du secteur.»
Défense du Code des impôts
L’autre sujet de préoccupation pour le Fmi, a été la hausse notable des marchés de gré à gré, qui a faussé l’objectif indicatif sur les marchés publics. Mais la mission a noté elle-même le caractère urgent de ces dépassements, dont elle attribue les causes aux achats nécessaires pour la lutte contre les inondations, ainsi qu’à la préparation de la campagne agricole.
Néanmoins, au-delà de ces couacs, le Fmi a fortement encouragé les dirigeants sénégalais à veiller à la mise en œuvre du nouveau Code général des impôts (Cgi), dont la mission s’est félicitée de l’adoption. Le Fmi qui avait grandement encouragé l’élaboration de ce nouveau Code, qui est presque son bébé quelque part, juge que toutes les autorités sénégalaises ne lui accordent pas toute leur sollicitude et ne font pas leur priorité de sa mise en œuvre partout et en toutes circonstances. Or, ce Code est une réforme majeure dont les effets ne devraient pas tarder à se faire sentir dans la recherche de la stabilité fiscale et budgétaire, estiment les fonctionnaires du Fonds monétaire.
C’est hier dans la soirée que la mission devait quitter notre pays.
1 Commentaires
Pepes
En Avril, 2013 (17:02 PM)Participer à la Discussion