SUCRE - Face aux attaques des consuméristes et des commerçants : La Css assure travailler pour une baisse de ses prix

Les responsables de l’entreprise déclarent qu’ils vont veiller à la couverture totale des besoins des Sénégalais, et à des prix raisonnables.

L’augmentation de 2,5% intervenue dernièrement sur le prix du sucre a soulevé beaucoup de polémique, obligeant quasiment la direction de la Compagnie sucrière sénégalaise à sortir de son mutisme. C’est ainsi qu’hier, le Directeur chargé de la communication de cette entreprise, M. Louis Lamotte, est monté au créneau pour rassurer les consommateurs sénégalais, en affirmant que la hausse qui est intervenue est une «situation conjoncturelle, qui est juste un ajustement, qui répercute une faible partie de nos charges sur les consommateurs». Le responsable de la Css se veut toutefois rassurant : «Nous sommes dans une logique de baisse de nos prix. Parce que nous ne voulons pas proposer aux Sénégalais, un produit qui soit hors de leurs capacités d’achat.»

Cette logique de baisse des tarifs de la Compagnie sucrière a été, à en croire M. Lamotte, contrariée par les facteurs exogènes tels que les charges générales liées à la hausse de l’énergie de manière générale. Il explique que, depuis l’année dernière, la facture de pétrole a augmenté, pour la Css, de 280%, alors que celle du gasoil uniquement a crû de 105%. Alors que la dernière augmentation de prix sur le sucre a eu lieu il y a 8 ans. «Dans la même période, la masse salariale a augmenté encore de manière considérable», ajoute-t-il. Plus précisément, de 17%, affine-t-il. En somme, 35% des coûts de revient du sucre, sont du fait de l’augmentation de l’énergie et de la masse salariale, dit Louis Lamotte.

Néanmoins, c’est toujours dans cette logique de mission de service public que la compagnie n’a pas voulu appliquer la réalité des prix depuis longtemps, assure-t-il en faisant remarquer que, depuis huit ans, les Sénégalais connaissent des hausses encore plus considérable sur quasiment l’ensemble des produits de consommation courante. «Et on n’a pas entendu les commerçants, ni les organisations de consommateurs, élever la voix», note-t-il.

A ceux qui pensent que la compagnie du sucre cherche plutôt à augmenter ses marges bénéficiaires, Louis Lamotte signale que tout au contraire, la Css est en train d’investir pour se diversifier et augmenter ses capacités, afin de satisfaire totalement les besoins des consommateurs sénégalais en sucre. Pour ce faire, elle a, des années durant, rogné sur ses marges bénéficiaires, pour permettre à tout le monde de disposer du sucre.

S’agissant des commerçants, en particulier de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois), qui s’en prennent à sa société et la critiquent sur cette dernière augmentation, Louis Lamotte répond vertement : «Depuis 25 ans, tout le monde voit les attaques de l’Unacois contre la Css. Tout est pour eux l’occasion de chercher à porter un coup mortel contre nous. Mais nous sommes dans une économie libérale de marché. On ne peut empêcher qui que ce soit de créer de l’emploi et de la valeur ajoutée. Ce n’est pas un langage de responsable que de chercher à acculer à la ruine ceux qui créent des emplois dans ce pays.»

La même volée de bois vert est lancée aux consuméristes qui «utilisent des attaques des commerçants pour s’en prendre à la Css». Pour rappel, dit le dirigeant de la Css, il leur a été plusieurs fois lancé l’invitation de «voir les conditions dans lesquelles nous travaillons, ils n’ont jamais accepté. Leur discours va-t-en-guerre ne se justifie pas. Etre consumériste, c’est plutôt veiller à ce que les capacités du marché soient adaptées au pouvoir d’achat des populations».

Enfin, dernière pique, M. Lamotte pense que ceux qui veulent que son entreprise coule, ceux-là ne feront pas que «demain, les jeunes gens qui cherchent à voyager sur les pirogues restent au pays pour y travailler».

Quant aux «vrais consuméristes, qui travaillent pour l’intérêt des consommateurs, qu’ils soient assurés de notre voloté d’augmenter nos capacités pour satisfaire graduellement les besoins des populations, à des prix raisonnables». Cette année, la Css a produit 90 000 tonnes de sucre, qui se sont rapidement écoulées.

Elle compte, l’année prochaine, passer à 100 000 tonnes et l’année suivante, à 125 000 tonnes. «Nous commençons à mieux maîtriser la structure des consommateurs au Séné-gal», assure-t-il.