Tambacounda, 16 août (APS) - L’adjoint au gouverneur chargé des affaires administratives, Ahmadou Bamba Koné, a invité les populations à consommer le lait local et à participer, de ce fait, au développement de la filière et de la région.
‘’Il est temps d’opérer un changement gastronomique. Manger local contribue au développement’’, a-t-il lancé, samedi en présidant la cérémonie d’ouverture du ’’Week-end du lait’’.
La manifestation s’est déroulée en présence d’un public composé d’éleveurs et de personnes issues d’autres couches socioprofessionnelles.
M. Koné avait à ses côtés l’adjoint au gouverneur chargé du développement, Abdourahmane Ndiaye, l’inspecteur régional des services vétérinaires Bernard Faye, le président de la Fédération régionale des acteurs de la filière lait (FERAFIL), El Hadji Amadou Agne, le maire de la commune Amadou Woury Bâ, entre autres.
‘’Pourquoi nous n’utilisons pas le lait local ?’’, s’est demandé l’adjoint au gouverneur. La ‘’maladie’’ des pays sous-développés, dont le Sénégal, c’est de ‘’consommer ce que nous ne produisons pas et à produire ce que nous ne consommons pas’’.
Il a déploré cette faiblesse qui consiste à ‘’penser que tout ce qui vient d’ailleurs est bon et à rejeter tout ce qui est local’’. Prêchant la ‘’pédagogie par l’exemple’’, M. Koné a appelé les leaders à consommer local. Il a noté avoir récemment acheté du lait à une dame qu’elle a désignée dans l’assistance. ‘’Le lait est un élément indispensable à notre équilibre (…) Le lait est l’aliment le plus complet qui existe, surtout quand il est local’’, a-t-il dit.
L’adjoint au gouverneur s’est montré convaincu qu’ ‘’il est possible de trouver une alternative au lait importé’’. ‘’L’année dernière, nous avons échappé de peu aux dangers du lait frelaté’’, a-t-il rappelé, ajoutant que ‘’plus de 45 milliards’’ sont engloutis dans l’importation de produits laitiers chaque année
Tout en invitant les acteurs de la filière à ‘’travailler davantage l’emballage, la présentation’’ à travers un ‘’marketing agressif’’, et à améliorer l’environnement de production du lait, il a salué les efforts faits dans le secteur avec l’aide de partenaires.
‘’Il faut être compétitif, (…) on a beau vouloir soutenir la production locale, si on voit un produit de meilleure qualité, on ne peut s’empêcher de l’acheter’’, a-t-il dit aux éleveurs venus en masse.
‘’Au Sénégal, plus de 350.000 familles vivent de l’élevage’’, soit 3 millions de personnes en moyenne vivant des revenus du lait. Il a toutefois déploré ‘’beaucoup de perte de lait en hivernage’’, faute de moyens de conservation et de transformation. Les contraintes du lait local sont d’ordre génétique, technique et sanitaire, a-t-il relevé.
Avant lui, le responsable du Projet croissance économique de l’USAID Dr Arona Diaw, avait indiqué que l’agence américaine de développement a choisi la région de Tambacounda pour ce projet d’appui à la filière lait qui a démarré depuis environ 10 mois, ‘’du fait de ses potentialités’’. ‘’Du lait pur de vache durant toute l’année, c’est le fruit d’un effort’’, a-t-il noté.
L’organisation de ce week-end du lait était destiné, a souligné M. Diaw, à amener les populations à ‘’prendre en compte’’ le lait local dans leur consommation. ‘’Sans les consommateurs, on ne peut pas aller loin’’, a-t-il précisé.
Le projet vise à aider les populations à ‘’trouver du travail à travers ce qu’ils savent déjà faire’’, a noté le président de la FERAFIL, El Hadji Amadou Agne.
‘’En termes de sécurité alimentaire, le lait local est, à n’en plus douter, un levier puissant à activer’’, avait pour sa part déclaré le maire de Tambacounda, Amadou Woury Bâ qui avait exprimé sa disponibilité à aider cette filière.
La région de Tambacounda compte ‘’700.000 bovins et près de 2 millions de petits ruminants’’, a indiqué l’inspecteur régional des services vétérinaires, Dr Bernard Faye, d’après qui ces chiffres peuvent atteindre des pics beaucoup plus élevés à certaines périodes de l’année avec l’arrivée des transhumants.
0 Commentaires
Participer à la Discussion