Des déclarations du principal actionnaire de Crédit Suisse ont entraîné un plongeon en Bourse du groupe bancaire helvétique.
Le groupe bancaire Crédit Suisse s'est effondré en Bourse après les déclarations de son principal actionnaire, qui a affirmé qu'il ne comptait apporter de l'argent frais à la banque helvétique en cas de besoin. Mais les difficultés de Crédit Suisse, qui accumule les revers depuis plusieurs mois, ne sont pas nouvelles.
• Qu'est-ce que Crédit Suisse ?
Crédit Suisse est un groupe bancaire suisse basé à Zurich. Numéro deux du secteur bancaire helvétique derrière son grand rival UBS, et l'une des plus grandes banques européennes, Crédit Suisse est notamment spécialisé dans la gestion de fortune et la banque d'affaires. Le groupe, qui emploie 45.000 personnes dans le monde, comptait 1294 milliards de francs suisses (1331,4 milliards d'euros) d'actifs sous gestion fin 2022.
• Que se passe-t-il aujourd'hui ?
Crédit Suisse, déjà en difficulté depuis longtemps, accumule les mauvaises nouvelles depuis le début du mois de mars: perte de l'un de ses actionnaires de long terme, report de la publication de ses résultats, départ de l'un de ses plus hauts responsables de la conformité, publication d'un rapport annuel reconnaissant des "faiblesses substantielles" dans ses contrôles internes, sans oublier une action à un plus bas historique. La faillite de la banque américaine SVB a ajouté un peu plus d'incertitude.
Crédit Suisse, déjà en difficulté depuis longtemps, accumule les mauvaises nouvelles depuis le début du mois de mars: perte de l'un de ses actionnaires de long terme, report de la publication de ses résultats, départ de l'un de ses plus hauts responsables de la conformité, publication d'un rapport annuel reconnaissant des "faiblesses substantielles" dans ses contrôles internes, sans oublier une action à un plus bas historique. La faillite de la banque américaine SVB a ajouté un peu plus d'incertitude.
L'interview donnée ce mercredi à Bloomberg du président de la Banque nationale saoudienne (SNB), Ammar al-Khudairy, a été la goutte d'eau de trop. Car il s'agit du plus gros actionnaire de Crédit Suisse depuis une augmentation de capital en novembre dernier. Ammar al-Khudairy que la SNB n'allait "absolument pas" soutenir la banque suisse en montant davantage au capital. Concrètement: si Crédit Suisse a besoin d'argent en cas de problème, son principal actionnaire ne compte pas lui en donner.
• Pourquoi s'inquiète-t-on depuis longtemps ?
Les inquiétudes au sujet de Crédit Suisse, considéré comme le maillon faible du système bancaire helvétique, ne sont pas nouvelles. Dans le sillage de la faillite de la société financière britannique Greensill en mars 2021, une succession de scandales a fragilisé le groupe. Son action a perdu plus de 80% de sa valeur et la société d'investissement américaine Harris Associates, longtemps son plus gros actionnaire, a même fini par jeter l'éponge en vendant entièrement sa participation dans la banque.
Les inquiétudes au sujet de Crédit Suisse, considéré comme le maillon faible du système bancaire helvétique, ne sont pas nouvelles. Dans le sillage de la faillite de la société financière britannique Greensill en mars 2021, une succession de scandales a fragilisé le groupe. Son action a perdu plus de 80% de sa valeur et la société d'investissement américaine Harris Associates, longtemps son plus gros actionnaire, a même fini par jeter l'éponge en vendant entièrement sa participation dans la banque.
"Tous les indicateurs sont au rouge", confirme François Chaulet, président de Montségur Finance, sur BFM Business. Ses revenus sont en chute libre: Crédit Suisse a perdu 7,3 milliards de francs suisses (7,51 milliards d'euros) en 2022, en raison de retraits massifs de ses clients, après avoir déjà affiché de lourdes pertes l'année précédente. Un vaste plan de restructuration comprenant la suppression de 9000 postes d'ici 2025, soit plus de 17% de ses effectifs, a été présenté en octobre dernier.
• Est-ce la panique en Bourse ?
Les déclarations du principal actionnaire ont suscité un vent de panique sur les marchés. L'action de Crédit Suisse s'est effondrée ce mercredi, entraînant une forte baisse des grandes banques européennes. Les marchés craignent notamment une "ruée bancaire" des grandes fortunes qui ont placé leurs avoirs au Crédit Suisse. Crédit Suisse est une banque systémique, c'est-à-dire une banque dont la faillite aurait de lourdes conséquences sur le système financier en raison de sa taille et de ses activités.
• Quel risque pour les banques européennes ?
La situation de Crédit Suisse n'est pas rassurante mais, depuis la crise financière de 2008, les régulateurs "ont demandé énormément d'excès de capital aux différentes banques européennes", souligne Amandine Gérard, présidente de Financière de l'Arc, sur BFM Business. "Des banques comme BNP Paribas ou Société Générale "sont très fortement capitalisées", précise-t-elle. Par ailleurs, contrairement à SVB, le mauvais état de santé de Crédit Suisse n'est pas une nouvelle inattendue.
La principale problématique réside du côté du système interbancaire (plus concrètement, lorsque les banques se prêtent de l'argent entre elles). "S'il commence à y avoir une défiance, on rencontre un problème de liquidités", explique Amandine Gérard. La réaction de la Banque centrale européenne (BCE), qui tiendra une réunion ce jeudi, et de sa présidente Christine Lagarde est attendue avec impatience. Les marchés guettent aussi la banque centrale suisse (BNS), dont dépend Crédit Suisse.
La situation de Crédit Suisse n'est pas rassurante mais, depuis la crise financière de 2008, les régulateurs "ont demandé énormément d'excès de capital aux différentes banques européennes", souligne Amandine Gérard, présidente de Financière de l'Arc, sur BFM Business. "Des banques comme BNP Paribas ou Société Générale "sont très fortement capitalisées", précise-t-elle. Par ailleurs, contrairement à SVB, le mauvais état de santé de Crédit Suisse n'est pas une nouvelle inattendue.
La principale problématique réside du côté du système interbancaire (plus concrètement, lorsque les banques se prêtent de l'argent entre elles). "S'il commence à y avoir une défiance, on rencontre un problème de liquidités", explique Amandine Gérard. La réaction de la Banque centrale européenne (BCE), qui tiendra une réunion ce jeudi, et de sa présidente Christine Lagarde est attendue avec impatience. Les marchés guettent aussi la banque centrale suisse (BNS), dont dépend Crédit Suisse.
1 Commentaires
Zurich
En Mars, 2023 (17:33 PM)The day the dollar dye chantait l'autre
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