L’exclusion financière est loin d’être une réalité au Sénégal où il n’existe que 2 points d’accès aux services financiers pour 10 mille habitants dans un tiers des départements. Soit 4,3 millions de Sénégalais dans les communes rurales sans accès aux institutions de microfinance.
4,3 millions de Sénégalais vivent sans accès à la moindre institution de microfinance, selon une étude sur la cartographie des points de services financiers au Sénégal réalisée par le Fonds des Nations unies pour le développement du capital (Uncdf). Le manque de routes et la faible densité de la population dans les zones rurales sont les principales raisons de cette présence limitée des infrastructures de microfinance. Selon l’étude, l’inclusion financière est loin d’être une réalité au Sénégal où il n’existe que 2 points d’accès pour 10 mille habitants dans un tiers des départements. «Bien que le Sénégal compte plus de 9 000 points d’accès aux services de mobile money dont 83% gérés par les opérateurs de téléphonie mobile. Ceux-ci sont concentrés principalement à Dakar du fait d’une couverture réseau limitée dans les zones rurales rendant ainsi difficiles le développement et la maintenance de ces services», révèle l’étude présentée hier par Felipe Martin, analyste Afrique du cabinet Mix.
Pourtant, l’inclusion financière pourrait être source de transformation car elle donne aux populations pauvres la possibilité de faire des transactions financières en toute sécurité. «Ils peuvent épargner et emprunter pour investir dans des services de base comme l’éducation ou la santé ou faire de l’entreprenariat», analyse-t-on. «Si une grande partie de ces individus pouvaient avoir accès aux outils de mobile money, de services microcrédit et de prêt, cela améliorerait sans doute significativement leur condition de vie», estime Felipe Martin.
La réalisation de la cartographie des services financiers au Sénégal offre en outre une opportunité aux opérateurs et acteurs financiers d’exploiter un potentiel sous exploité en se basant sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication. La cartographie révèle qu’à Bambey, Nioro, Vélingara et Mbacké, malgré une population rurale de plus de 200 mille habitants par département, ces zones ont encore un faible taux de pénétration des points d’accès aux services financiers et représentent des opportunités de développement pour les institutions de microfinance.
«Pour créer les conditions d’une meilleure inclusion financière au Sénégal, il est important pour les acteurs financiers et non financiers d’avoir une bonne connaissance du paysage financier sénégalais et des nouvelles opportunités qu’offre la finance digitale», lit-on dans le document de l’Uncdf.
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