La formule qui s’annonçait être la plus adéquate pour l’Etat du Sénégal dans le but de se refaire une bonne santé financière, c’était de réduire ses dépenses. C’est du moins l’avis de l’économiste Moubarak Lô qui ne trouve pas du tout pertinente cette transaction qui n’enrichit en rien l’Etat du Sénégal. Car, selon lui, c’est uniquement de la naïveté dont la partie sénégalaise a fait montre, en cédant ses 9 % à France Télécom. Surtout qu’en réalité, poursuit-il, il ne s’agit que de 137 milliards de francs Cfa versés par ce groupe si l’on inclut les dividendes et autres. Une procédure qui, selon le journaliste Abdou Latif Coulibaly, fait que le groupe français de télécommunication s’est arrogé l’essentiel des actions de la Sonatel, sans débourser presque de l’argent. Selon lui, ce sont ces dividendes en réserve qui auraient servi en partie de montant permettant à l’Etat du Sénégal d’encaisser de l’argent dans cette transaction.
Mieux, poursuit Moubarak Lô, il aurait même été plus judicieux et rentable de s’adonner à un endettement à hauteur de 137 milliards de francs Cfa ou augmenter les recettes fiscales. Cela, non sans préciser que, même l’endettement allait être un choix difficile, compte tenu des sommes déjà dues par l’Etat du Sénégal à ses partenaires. Pourtant, c’est moins l’acte de vente que la procédure qui semble décriée par l’économiste. Pour lui, quoi qu’il en soit, le retrait de l’Etat du capital de la Sonatel s’impose à long terme, car sa vraie position demeure celle consistant à définir des politiques et stratégies visant à améliorer l’espace des télécommunications au Sénégal. Car, en définitive, ce retrait suppose l’existence d’un secteur privé capable d’assurer le relais.
Mais, au-delà de la vente ‘inopportune et précipitée’, il convient de revisiter le mode de fonctionnement et de taxe d’une société comme la Sonatel. Une mission que compte déjà se fixer l’expert économique qui projette de mettre bientôt en place un observatoire citoyen des télécommunications au Sénégal. ‘Cet outil technique va beaucoup veiller sur les tarifs et la qualité des services avec des études et des publications périodiques’, fait-il remarquer avec une ferme volonté d’alléger les charges des populations. En effet, ‘les sociétés de télécommunication, de la même manière qu’elles participent à la croissance du Pib et des richesses, maintiennent en retour la quasi totalité de la population dans la pauvreté, compromettant même le premier objectif du millénaire fixé pour 2015 dans la lutte contre la faim’, soutient-il.
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