La Pointe de Sangomar, l'avion de commandement du président de la République est en panne. Et il devrait en toute vraisemblance retourner en Perpignan en France. L'avion présidentiel a été obligé de faire un atterrissage à Palma de Majorque dans les Iles Canaries en Espagne. L'incident s'est passé samedi dernier dans les airs vers 5 heures du matin.
C'est le cockpit de l'appareil qui a eu des problèmes techniques apprend-on. Il se trouvait dans l'espace aérien espagnol alors que le Président Wade se rendait dans les pays du Golfe. Déjà au lendemain de l'alternance, les moteurs de Sangomar ont été à Perpignan, car disait-on à l'époque qu'ils n'étaient pas dans un meilleur état. D'ailleurs, le président avait affirmé qu'aucun sou du contribuable sénégalais n'a été dépensé pour la réfection de la Pointe de Sangomar.
Mais le journaliste Abdou Latif Coulibaly avait affirmé tout à fait le contraire. Dans son retentissant brûlot "Wade, un opposant au pouvoir, l'Alternance piégée?", il affirmait que le "montant global et final" de l'ensemble des opérations de la révision de l'avion s’élève à 28 millions de dollars . Prenant le contre-pied de Wade, le journaliste écrivain a révélé que la "facture salée" a été payée à partir du fonds routier sénégalais. Un montant de 10 milliards de Fcfa aurait été transféré par l'État, explique Latif. Selon lui, cette somme n'a pas fait l'objet d'enregistrement au Secrétariat général du gouvernement, ni publié au journal officiel. Ce qui est considéré comme une violation flagrante des règles de la bonne gouvernance et de la transparence. Une enquête parlementaire avait été ouverte pour mettre la lumière sur tout cela.
Des journalistes même ont été dépêchés à Perpignan pour constater de visu l'état des moteurs en réparation. Puis, plus rien. Et Sangomar à repris son envol. Depuis tout se passe comme "dans le meilleur des mondes" jusqu'à cet atterrissage en "catastrophe" de samedi dernier à Palma de Majorque en Espagne pour des ennuis techniques. Aujourd'hui, encore, des proches du président secouent l'idée d'achat d'un avion tout neuf après « 30 ans de service ». Wade aurait fait un tel vœu aux premières heures de l'alternance. En tout état de cause, ces ennuis techniques de l'avion présidentiel suscitent des interrogations.
L'appareil réparé à coup de milliards a-t-il déjà atteint un stade si piteux pour mériter d'être remplacé par un autre ? Si c'est le cas, la réparation s’était-elle faite dans les règles requises en pareilles circonstances ? La société qui en était le maître d’œuvre ne serait-elle pas responsable de ces ennuis techniques qui pouvaient provoquer une catastrophe ?Dans tous les cas, selon l'auteur de "Wade un opposant au pouvoir l'alternance piégée?", il n'y a pas eu d'appel d'offre pour la réparation de Sangomar.
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