Les enseignants du supérieur ne sont pas prêts à accepter la promulgation de la loi sur le fonctionnement des universités publiques. En conférence de presse hier, le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement supérieur et de la recherche (Sudes/Esr) a réitéré son rejet de cette loi qui porte «atteinte à l’autonomie des universités sénégalaises».
L’unanimité semble se dégager autour du rejet de la loi sur le fonctionnement des universités publiques votée à l’Assemblée nationale à la fin du mois de décembre. Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/ Enseignement supérieur et de la recherche a confirmé (Sudes/Esr) hier son rejet de cette loi qui «porte atteinte à l’autonomie des universités sénégalaises».
En conférence de presse hier, ces syndicalistes, qui ont «rencontré le ministre de l’Enseignement supérieur il y a 48 heures (Ndlr : mercredi)», informent que les arguments avancés par Mary Teuw Niane ne les ont pas convaincus. Selon eux, il a soutenu que l’université doit être ouverte à des managers avec la constitution d’un conseil d’administration composé à 50% de personnes issues de milieu extérieur aux universités. «La loi met un terme au caractère autonome des universités sénégalaises en instaurant un conseil d’administration tout puissant composé de vingt membres, les 10 sont non seulement des personnes extérieures à l’université, mais elles sont choisies de manière discrétionnaire par l’autorité», ont-ils fait remarquer.
D’après Oumar Dia membre du Sudes/Esr, l’ouverture de l’université est nécessaire. Mais, il soutient que «la gouvernance de celle-ci ne doit pas être gérée par des personnes qui lui sont extérieures. Le savoir n’a pas de mesure qui lui est extérieure, il a sa propre mesure. Donc l’université qui est un lieu où la base est le savoir ne peut pas être gérée par des personnes qui lui sont extérieures», pense-t-il. A l’en croire, «le prétexte de faire participer des acteurs de la société et notamment d’ouvrir l’université à l’économie ne justifie nullement les orientations contenues dans la nouvelle législation».
Selon les syndicalistes, qui n’ont pas cessé de démontrer l’inadéquation de la loi avec la réalité des universités, «aucune garantie de l’intérêt pour l’université ou la recherche n’est exigée pour être nommé même à la tête des conseils d’administration». «Le recteur lui-même se trouve dans une position de subalterne dans l’instance dirigeante de sa propre université. Les universitaires étant en minorité dans ce conseil d’administration, ce sont des personnes n’appartenant pas à l’université et dont les préoccupations ne sont pas nécessairement académiques qui vont avoir la haute main sur toutes les questions concernant l’université y compris celles académiques», ont-ils déploré.
«Le recteur dans une position de subalterne»
Moins modéré que le Saes qui exige le départ du ministre de l’Enseignement supérieur, le Sudes demande, quant à lui, au président de la République et au gouvernement de prendre «toute initiative utile afin de sauvegarder la définition d’un instrument de gouvernance garantissant l’autonomie des universités publiques sénégalaises dans un cadre concerté». Dans la même veine, les syndicalistes demandent aussi aux autorités de «s’engager à garantir un véritable financement public de l’enseignement supérieur et de la recherche à hauteur des enjeux actuels».
«Le Sudes appelle, également, le gouvernement à tout entreprendre notamment à instaurer un dialogue dans l’enseignement supérieur par des mécanismes adaptés pour éviter la perturbation de l’année universitaire qui commence à s’installer dans un si fragile équilibre. Notre syndicat considère que cette loi est porteuse de dangers pour l’avenir de l’université sénégalaise et qu’il importe de la rendre compatible avec le respect de la défense de l’autonomie de l’université», rappellent-ils.
10 Commentaires
Diotna
En Janvier, 2015 (18:07 PM)Ils veulent gouverner a la place de ceux que nous avons élus et ceci a été valable sous Wade, hier, comme cela l'est, aujourd'hui, sous Macky.
Ils veulent gouverner ce pays et cependant ne se présente pas a des élections.
Leur combat est strictement corporatiste, et leurs dirigeants ne sont élus que par leurs mandats, et par leurs actions, ils bloquent ou retardent le pays et prennent tous les Senegalais!
Et évidemment cela n'est pas acceptable, il faut front et prendre des mesures, légales mais coercitives sévères.
1- Comment peut on imaginer qu'un groupe d'individus veuille empêcher la promulgation d'une Loi, votée a l'unanimité des Représentants du peuple Senegalais, majorité comme opposition , Loi visant à un meilleur fonctionnement de nos Universités !
On désavouerait non seulement la Représentation nationale, pour donner raison, à un groupe d'individus qui ne représente que lui meme mais en meme désavouera le ministre de l'Enseignement Supérieur qui devrait , logiquement présenter sa démission, ce qui peut être le but recherché, car c'est lui défend la promulgation.
2- Or cette Loi n'est pas récente, son projet a été prépare par le précédent régime, par le Ministre de l'enseignement de l'époque, Tidiane Ba , et le Saes a bien été associé et le Secrétaire Général du Saes a bien participé à la validation du contenu du projet.
Qu'est qui donc a changé pour que le Saes ait fait volte faceour demander aujourd'hui le départ d'un ministre qui n'est pas à l'origine de cette Loi votée, alors qu'il était encore Recteur, avant donc qu'il ne soit ministre.
Je le répète, on ne peut, de bonne foi et au nom des interets du Senegal et de l'ensemble des Senegalais, accepter l'imposture des Syndicats déjà cites : ceci doit être fortement dit !
Boyscott
En Janvier, 2015 (20:42 PM)Auxsouteneursde-mtn
En Janvier, 2015 (23:56 PM)Tomsank
En Janvier, 2015 (01:05 AM)Droit Au But
En Janvier, 2015 (01:40 AM)Vous avez entre vos mains l'avenir de l'enseignement supérieur du Sénégal. De grâce, en aucun moment, ne cédez pas. Cette loi, j'ai été pour au début mais depuis qu'on m'a clairement expliqué les enjeux politiques qui se cache derrière, j'ai aussitôt viré à gauche.
Le malheur au Sénégal est que les politiciens déforment tellement les choses que le citoyen lambda les croit aveuglément.
Tous ce qui cautionnent cette loi ne l'ont pas LU. Je vous assure que c'est une bombe qui ne fera qu'éclater le système éducatif.
Dans
En Janvier, 2015 (12:13 PM)@tomsank
En Janvier, 2015 (15:57 PM)Quel manque d'éducation, quelle ignorance, quelle intelligence pour prétendre , là où vous êtes, qui a ou non fait un cursus!
Je vous plains vraiment !
Doctorant
En Janvier, 2015 (20:11 PM)@@@tomsank
En Janvier, 2015 (20:56 PM)Or et vous le savez certainement, ce n'est pas la même chose!
Dire de quelqu'un, tout simplement parce qu'il pense autrement que vous que c'est un idiot, est une insulte !
Il y a bien longtemps que nous avons quitté l'université mais nous savons que les mots ont un sens et on ne peut les galvauder, comme cela, "sans coup férir".
Un idiot est quelqu'un de dépourvu d'intelligence, quelqu'un qui manque d'intelligence : c'est un enfermement, on ne revient pas de l'idiotie !
Ce serait totalement différent si vous aviez qualifié leur propos d'absurde, de farfelu voire meme de débile, ce serait un propos du moment, qui n'affecte pas nécessairement celui qui le tient, car on le sait , on peut être intelligent toute une vie , être idiot une seconde.
Alors , qualifier définitivement des gens que l'on ne connaît pas, que l'on a jamais, d'idiots, quel toupet!
Wuet
En Février, 2015 (23:52 PM)Participer à la Discussion