Dans les universités publiques sénégalaises, celle de Dakar en tête, les étudiants ne décolèrent pas contre l’augmentation des frais d’inscription qui sont passés de 7500 FCFA à 25 000 FCFA.
A l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) où semble se mener le plus grand front contre cette hausse des droits d'inscription, les étudiants disent décidés de « ne pas faire cour toute l'année » afin d'amener l'Etat à revenir sur sa décision.
« C'est déjà décidé. Le combat va se poursuivre. Il n'y aura plus cours ni inscriptions à l'UCAD au retour des vacances de Noël. Les combats vont s'intensifier», déclare Lamine Diouf, l'un des meneurs du combat pour le compte de la Faculté des lettres et sciences humaines.
Ici, le nouveau mode opératoire des grévistes est de perturber toute manifestation publique, parapublique ou encore privée organisée au centre de conférence de l'UCAD 2 Innovation.
« Nous l'avons fait le 17 décembre en chassant le ministre de l'Enseignement supérieur, Mary Teuw Niane, venu présider le lancement du forum UCAD-Entreprises. Nous avions empêché la manifestation de se tenir. Le 19 décembre, nous avons fait échouer la conférence de la Fondation Léopold Sédar Senghor», se vante Mor Talla Kane, un des étudiants très remonté contre les autorités.
Le courroux des étudiants est né de la décision qu'ils jugent unilatérale du gouvernement qui a décidé, lors du Conseil présidentiel sur l'enseignement supérieur, le 14 août dernier, de revoir à la hausse les frais d'inscription dans toutes les universités publiques du pays, conformément aux recommandations de la Concertation nationale sur l'avenir de l'enseignement supérieur du Sénégal (CNAES).
Ainsi, les frais d'inscription sont désormais fixés entre 25 mille et 75 mille francs, de la première année d'étude au doctorat, contre moins de 7500 F CFA pour les inscriptions administrative et pédagogique avant la réforme LMD (Licence, Master, Doctorat).
En clair, l'étudiant de L1 (licence 1) va payer 25.000 francs CFA dont 10.000 francs consacrés aux droits d'inscription administrative et 15.000 aux droits d'inscription pédagogique.
L'étudiant de L2 (licence 2) va payer 30.000 francs CFA, là où celui de L3 (licence 3) va débourser 35.000 francs FCFA.
L'étudiant de M1 (master 1) devra désormais débourser 50.000 francs CFA pour les besoins de son inscription administrative, tandis que celui de M2 (Master) va s'acquitter de 60.000 francs. Si l'étudiant est dans une formation doctorale, il lui est demandé de donner 75.000 francs CFA.
«Cela ne va pas passer», avertit Lamine, rappelant les attaques de novembre contre le Rectorat.
A l'université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) aussi où l'actuel ministre de l'Enseignement supérieur Mary Teuw Niane était Recteur jusqu'à son entrée dans le gouvernement, le combat est déclenché avec récemment une marche contre la hausse des frais d'inscription.
Aussi en colère contre le professeur Souleymane Bachir Diagne, qui présidait la CNAES, les étudiants l'ont déclaré tout simplement persona non grata à l'UCAD.
A côté des étudiants, le Syndicat autonome de l'enseignement supérieur du Sénégal (SAES) ouvre le front contre l'orientation en ligne des nouveaux bacheliers par le moyen d'un logiciel utilisé à l'UGB depuis l'ère Mary Teuw Niane, mais seulement testé cette année sur l'ensemble du territoire.
«C'est un logiciel qui était expérimenté et marchait bien à Saint-Louis (UGB) mais ne permettait pas de fixer les quotas des UFR (Unités de formation et de recherche) encore moins des sections ou départements comme il l'a fait aujourd'hui», déplore le SAES qui souligne des dysfonctionnements.
La colère des étudiants est née de l'orientation en ligne de plus de 30.000 nouveaux bacheliers sur la 1ère liste et l'exigence qui leur était faite de payer les 25.000 F CFA de frais d'inscription avant le 21 novembre.
Se réjouissant du taux d'inscription en ligne de plus de 84%, le ministre Mary Teuw Niane avait estimé que ces nouvelles procédures permettaient «un gain de temps et de papier, et épargnait les étudiants d'incessants va et vient entre les services de scolarité».
16 Commentaires
Maureen Truth
En Décembre, 2013 (21:52 PM)1- Veulent payer des tuitions de 4500 FCFA /an et espèrent à la fin de la formation des salaires de 450 000 FCFA/mois;
2-acceptent des frais pédagogiques fixés unilatéralement par des profs et gérés par les seuls profs (avec 1 ristourne à une minirité de dirigeants des amicales);
3- refusent une augmentation pédagogique fixée, après concertation, par les pouvoirs publics et à gérer par les étudiants;
4- préferent payer le dernier IPHONE ou SAMSUNG dont le prix est supériieur au triple du montants des nouveaux des tuitions fixés;
5 acceptent de payer à AFRICATEL le double du montant des tuitions fixés pour uniquement pour avoir 1RV à l' ambassade
6 accepent les 150 000FCFA/mois de frais d'inscription fixés unilatéralement par des profs pour des cours dispensés à lUCAD.
Ce type d' etudiant helas ne se rencontre que dans le third word.
,HELAS!
Contre L'anarchie
En Décembre, 2013 (22:03 PM)Jojo
En Décembre, 2013 (22:04 PM)Samset6
En Décembre, 2013 (22:19 PM)Kani
En Décembre, 2013 (00:19 AM)La gratuite est l'une des causes de la degradation de la qualite de l'education a l'UCAD. Si chaque studiant supporte le cout de son education il n y aura plus de greve. Ceux qui n'ont pas les moyens de payer pourront prendre un pret de l'etat a rembourser.
Il faut que le bordel cesse, que l'ordre, la discipline et la qualite soient retablis.
Ndongo Dara (rien)2
En Décembre, 2013 (01:11 AM)Supprimons les frais pédagogiques fixés par les profs et maintenons cette augmentation qui sera gérée par les étudiants themselves.
Bouki Sine
En Décembre, 2013 (10:19 AM)Est-il possible de concevoir que dans des pays dits "riches", comme la France ou les USA, les étudiants boursiers ou pas, passent tout leur cursus universitaire en bossant comme des malades, à livrer des pizzas, vendre du muguet dans les rues, allant même jusqu'à créer eux-même, toutes sortes de petits boulots, après leurs cours ou pendant le week-end, pour pouvoir payer leurs études ou emmener un petit plus à leurs besoins, alors qu'au Sénégal, pays dit pauvre, un étudiant doit juste se contenter de calé confortablement son cul dans un fauteuil et attendre que l'état fasse tout pour lui sous peine d'aller brûler des pneus dans la rue ? FAUT PAS EXAGÉRER !!!
Personne ne me fera croire que toutes ces "revendications" n'ont pas un but caché.
Se servir des étudiants, les pousser à l'émeute pour provoquer les forces de l'ordre, et installer le chaos !
La méthode nous est familière et le style nous est connu, étant loin d'être amnésique, nous en devinons même les auteurs.
Peuls,,
En Décembre, 2013 (11:52 AM)Doud5
En Décembre, 2013 (12:07 PM)L'université publique doit rester publique et les étudiants semblent être prêts à y contribuer pour garantir une certaine qualité mais cette privatisation rampante n'est pas juste surtout venant de la part de ceux qui sont passés par l'université publique même si maintenant ils ont les moyens d'amener leurs enfants étudier à l’extérieur.
Diop
En Décembre, 2013 (12:10 PM)Rafitou
En Décembre, 2013 (15:26 PM)Ancien
En Décembre, 2013 (16:15 PM)si l'etat recule il est foutu a jamais. les étudiants dicteront les lois désormais.
Voila l'une des conséquences de la non décongestionnement de l'UCAD qui comme a devenir de par leur nombre un état dans un état.
L'état peut recenser les étudiants "tres tres pauvres" et prendre en charge une partie de leur inscription mais la majorité doivent payer.
Mane Moussa
En Décembre, 2013 (20:31 PM)Wuet
En Décembre, 2013 (23:52 PM)Le rapport de l’audit des ressources et des dépenses de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis 2011-2012 a épinglé l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mary Teuw Niane, alors recteur de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
Paco
En Décembre, 2013 (00:02 AM)Revoyez votre copie m. le ministre ainsi que votre politique. En ce moment vous ramez vers le précipice qui peut vous être fatal.
Konzen
En Décembre, 2013 (11:48 AM)Participer à la Discussion