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Education

Mary Teuw Niane, ministre de l’Enseignement superieur et de la Recherche : « La deuxième université de Dakar sera installée sur le site de l’Ufa à Sébikotane »

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Mary Teuw Niane, ministre de l’Enseignement superieur et de la Recherche : « La deuxième université de Dakar sera installée sur le site de l’Ufa à Sébikotane »

Comme tous les ordres d’enseignement du secteur de l’Education, l’enseignement supérieur traverse une crise liée à des questions multiples, dont les plus frappantes sont le manque criant d’infrastructures (pédagogiques, d’hébergement, bureaux) et l’insuffisance des budgets alloués. Cependant, la situation est en train d’être prise à bras le corps avec le soutien des partenaires comme la Banque mondiale. Le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le Pr. Mary Teuw Niane, dévoile les différents projets en cours et à venir qui feront du secteur le moteur du développement socioéconomique du pays.

Vous venez de signer un contrat de performance avec l’Université de Ziguinchor qui emboîte le pas à celles de Thiès et Bambey. Pourquoi l’Etat a-t-il décidé de signer de tels contrats avec les institutions universitaires ?
«Il s’agit d’instaurer une gestion axée sur les résultats (Gar) dans les universités. C’est aussi permettre aux universités, en plus des ressources que leur donne l’Etat et celles qu’elles génèrent elles-mêmes, d’avoir des ressources supplémentaires mais contractualisées autour d’un certain nombre d’objectifs fixés par l’Etat. Chaque université en choisit un certain nombre. Ici, à Ziguinchor, il y en a 5. Des objectifs permettant de tenir compte de la spécificité de l’université, de son plan stratégique et des axes qu’elle a choisis pour s’améliorer. Ziguinchor a opté pour la gouvernance, la qualité, les Tic, l’efficacité interne et le renforcement des relations avec le marché. Dans le choix de Ziguinchor, on se rend compte qu’une place importante est accordée aux Tic, particulièrement à leur utilisation dans l’enseignement à distance et leur accès par les étudiants, à travers l’ordinateur portable, et les enseignants aussi. Une place particulière est également accordée à l’efficacité interne, spécialement l’abaissement du taux de redoublement et l’accroissement du taux de réussite en 1ère année au 1er cycle».

La réussite du Cdp requiert un espace universitaire apaisé. Ce qui ne semble pas le cas dans nos universités. N’avez-vous pas de crainte ?
«Je crois qu’il faut une prise de conscience collective des parties prenantes de l’espace universitaire (enseignants-chercheurs, étudiants, Pats). Sur une période de 5 ans allant de 2012 à 2016, il y a une vision et des ressources mises en place par l’Etat et d’autres partenaires, comme la Banque mondiale et l’Usaid. Des équipements, qu’ils soient pédagogiques, scientifiques et techniques, seront acquis. Egalement, de nouvelles infrastructures, en plus du Budget consolidé d’investissement (Bci), seront construites dans les universités : 3 milliards de FCfa à Ziguinchor, autant à Saint-Louis et Thiès, 2 milliards à Bambey et la même somme à Dakar. Ces améliorations donneront la possibilité de produire des enseignements de qualité, d’avoir des étudiants plus compétents, avec l’arrivée et le renforcement du Lmd, donc, plus aptes à intégrer le monde du travail. De ce fait, c’est une grande responsabilité et responsabilisation des acteurs de faire en sorte que l’enseignement supérieur soit perçu comme essentiel au développement économique et social. C’est aussi une responsabilisation de la société. C’est ainsi que, dans le cadre de cette tournée, j’ai invité la Fédération nationale des parents d’élèves et étudiants du Sénégal (Fenapes). Les parents d’élèves ont un rôle à jouer, parce qu’ils sont les premiers à investir dans les études de leurs enfants, accompagnés par les pouvoirs publics et les partenaires. Ils ont intérêt à ce que cet espace soit pacifié pour que l’enseignement supérieur public, à l’instar de l’enseignement supérieur privé, puisse être un espace de paix, afin de produire des diplômés qui ont les mêmes niveaux de compétences et capables de remporter les compétitions par rapport à ceux formés à l’extérieur, et ainsi valoriser la formation dans nos institutions nationales, qu’elles soient publiques ou privées ; ce qui va encourager les parents d’élèves, qui étaient de plus en plus tentés d’envoyer leurs enfants à l’étranger, à faire confiance à notre enseignement supérieur».

Est-ce une des raisons du lancement prochain de la concertation nationale sur l’enseignement supérieur ?
«Absolument ! Le président de la République a compris tout cela. Avant même son élection, il a lancé l’idée des Assises de l’école. Dès qu’il a pris fonction, il l’a réitérée. Récemment, il a rappelé cela en Conseil des ministres. C’est pourquoi il a signé le décret de mise en place du Comité de pilotage de la Concertation nationale pour l’avenir de l’enseignement supérieur (Cnaes). Ce comité comprend 15 membres. Il est présidé par le Pr. Souleymane Bachir Diagne. Les 15 membres proviennent de tous les secteurs de la nation et de l’enseignement supérieur (enseignants-chercheurs, Pats). Ils sont choisis pour leur connaissance de l’enseignement, leur indépendance d’esprit, leur capacité à réfléchir, à s’adjoindre une expertise externe nationale ou internationale, leur capacité à capitaliser les expériences réussies, leur ouverture d’esprit, leur écoute pour discuter avec les partenaires de l’école (syndicats, mouvements associatifs, chefs d’entreprise, partenaires au développement, partenaires potentiels, le monde du travail). Nous pensons qu’à l’issue, le comité fera des propositions concrètes et pertinentes permettant à l’Etat de prendre les grandes mesures et de réaliser le vœu du président de la République, qui consiste à faire de l’enseignement supérieur le moteur du développement économique et social du pays et donc, d’accompagner son émergence».

Vous avez annoncé que les conclusions de cette concertation feront l’objet d’un Conseil présidentiel. Donc, on peut s’attendre à ce qu’elle ne soit pas une concertation de plus.
«C’est la volonté du président de la République, qui a pris l’importante décision, pour la première fois dans ce pays, que juste après les concertations et le rapport général qui devra être déposé le 31 mars 2013, de convoquer un Conseil présidentiel. Ainsi, le gouvernement aura une feuille de route que les différents ministres, en particulier celui de l’Enseignement supérieur, vont appliquer. C’est une volonté de tenir promesse des engagements. C’est pourquoi le gouvernement attend beaucoup de cette concertation nationale. Nous savons que tout le Sénégal est conscient que l’enseignement supérieur est un secteur en crise, mais aussi un secteur indispensable au développement économique et social. On ne peut pas penser aux projets à mettre en œuvre sans des ressources humaines de qualité. Et c’est parce que nous auront ce consensus, que nous arriverons à un accord de stabilité et de paix sociale que les grandes ruptures seront prononcées et que l’envol de l’enseignement supérieur aura lieu au grand bénéfice de la société sénégalaise».

Vous avez trouvé sur votre table les plateformes revendicatives des différents syndicats. Avez-vous démarré la concertation avec ces syndicats ?
«J’ai déjà rencontré le Saes, le Sudes, section université. Je vais, la semaine prochaine, rencontré le Satuc et le Stesu au niveau des travailleurs. Pour ce qui est des enseignants-chercheurs, nous allons rapidement, sous la houlette du ministre de la Fonction publique, du Travail et des Relations avec les institutions, discuter, au sein du gouvernement, des différentes plateformes déposées et qui ont fait l’objet d’accord, et revenir rapidement rencontrer les syndicats pour arriver à un consensus. Il en sera de même avec les autres syndicats. C’est pour vous dire que nous n’avons pas attendus le courrier traditionnel de prise de contact des syndicats. C’est le ministère qui a pris l’initiative pour qu’on ait la même compréhension du point d’achoppement et qu’il soit traité en toute connaissance de cause par le gouvernement, et que les accords auxquels nous parviendront, soient appliqués par le gouvernement et les syndicats».

Le Pgf-Sup prévoit un réseau d’Isep dont le premier démarre à Thiès. A quand l’extension dans les autres régions ?
«En effet, le Projet de gouvernance financière de l’enseignement supérieur axée sur les résultats (Pgf-Sup) prévoit et les Cdp et la construction du premier Institut supérieur d’enseignement professionnel (Isep) de Thiès. C’est un prototype de formation professionnelle Bac +2 (donc courte) mais immergée dans les préoccupations des entreprises. Les étudiants seront, en grande partie, formés par des professionnels. Ils travailleront sur des plateformes techniques similaires à celles des entreprises. Ils feront beaucoup de stage en entreprise voire des formations en entreprise. C’est une innovation majeure qui devra permettre à l’enseignement supérieur de mettre des techniciens compétents et utilisables immédiatement à la disposition des entreprises. Le choix du site de Thiès vise à rapprocher les étudiants du grand potentiel industriel de cette zone et Dakar et en même temps expérimenter cette nouvelle institution de formation. Cet Isep démarrera, cette année, avec environ 300 étudiants. Lorsque les infrastructures financées aussi par le Pgf-Sup seront terminées, l’Isep recrutera, chaque année, 3.500 étudiants. Evidemment, dans le cadre de la Cnaes, l’accent sera mis sur la carte universitaire. D’ores et déjà, le président de la République a choisi de démarrer les constructions de la 2e université de Dakar, avec le soutien du Pgf-sup, et celle du Sine-Saloum à Kaolack. Comme vous le savez, le chef de l’Etat veut développer des pôles de développement. Dans chacun de ces pôles, il y aura des structures de formations supérieures, des universités de métiers et des Isep. La concertation nous aidera à planifier le déploiement de ces Isep, mais aussi à définir leur champ de formation».

La mise en place de la 2e université entre dans sa phase active avec la nomination de son coordonnateur. Où sera-t-elle construite ?
«Elle sera basée exactement sur le site de l’Université du futur africain (Ufa). C’est un choix d’efficience économique, puisqu’un certain nombre de bâtiments ont été construits sur le site. On en dénombre 4 : administration, bibliothèque non encore achevée et 2 bâtiments pédagogiques. La superficie est de 380 ha, donc largement suffisante pour accueillir une université de cette ampleur. Cette institution aura une orientation scientifique et technologique. Elle est également destinée à la formation des métiers, des Tic, des sciences économiques, de gestion et sociales. Elle ambitionne d’être une université d’excellence qui va tout de suite se placer au niveau des standards internationaux. C’est aussi une université qui devra être de taille suffisante pour répondre aux besoins de formation de qualité des étudiants qui seront de plus en plus nombreux à avoir le baccalauréat. C’est une institution qui sera ouverte sur l’international et qui va aider le Sénégal à se placer dans la compétition internationale d’offres de formation et d’accueil d’étudiants étrangers, en même temps qu’elle fournira l’opportunité, à beaucoup d’étudiants issus de filières littéraires, de pouvoir assurer une transition vers celles de métiers et des sciences, et aux scientifiques d’avoir des formations de très haut niveau qui, sans doute, va encourager les parents d’élèves à faire confiance à l’enseignement supérieur sénégalais».

A quand le démarrage ?
«Elle ne peut pas démarrer cette année. On peut la situer dans 2 ans. C’est une université ambitieuse et de grande taille. Elle va tirer profit des infrastructures existantes. Nous voulons mettre tous les atouts ensemble pour que nous démarrions quelque chose qui fera tache d’huile. Pas seulement au Sénégal, mais aussi dans toute la sous-région. C’est pourquoi, avec notre partenaire, la Banque mondiale, qui a déjà mis 34 millions de dollars, soit 17 milliards de FCfa, (les bâtiments de l’Ufa seront capitalisés aussi), et la démarche de partenariat public-privé entamée, nous travaillons pour qu’elle ait de meilleures infrastructures. Ce faisant, les jeunes sénégalais seront formés au niveau le plus élevé et ils n’auront aucun complexe par rapport à ceux formés dans le reste du monde».

Où en est-on avec la création de l’université de Kaolack ?
«Je pense que très rapidement, le décret de création sera pris et le recteur sera nommé. Le président de la République, lors du Conseil des ministres tenu à Kaolack, a défini la vision de cette université tournée vers l’agriculture et les métiers connexes à l’agriculture. Ce qui permettra au Sénégal de bénéficier d’une formation de masse et de qualité autour des métiers de l’agriculture et à hauteur des potentiels de cette zone qui englobe Kaolack, Kaffrine et Fatick. C’est une zone extrêmement riche en agriculture, en écosystème marin, en traditions et en cultures, mais également en connaissances endogènes. Elle devra être porteuse de tout cela. Rapidement, le recteur et le comité de pilotage pourront définir son organisation, sa structuration au niveau des Ufr et le projet pédagogique, de recherche et d’innovations. Je peux vous assurer que, dans le cadre du Budget consolidé d’investissement (Bci) 2013, il est prévu 1,5 milliard de FCfa pour démarrer les constructions de l’université de Kaolack. Des partenaires seront sollicités pour appuyer l’effort de l’Etat».

Il y a environ 32.000 nouveaux bacheliers qui frappent aux portes des universités. Seront-ils tous orientés ?
«L’Etat fera un effort important pour l’orientation de ces bacheliers. Les universités publiques et les établissements d’enseignement supérieur privé seront concernés. Nous travaillons avec tous nos partenaires sur l’orientation, et le gouvernement, comme à l’accoutumée, fera le maximum. Pour 2013-2014, l’Etat prévoit de nouvelles structures et la création d’une nouvelle université virtuelle sénégalaise qui va rapprocher l’enseignement supérieur des étudiants et de leur lieu d’habitation. La création de cette université virtuelle a été une des recommandations du Conseil interministériel tenu le 13 novembre dernier sur la rentrée universitaire. Cela doit permettre de réduire au maximum les déperditions, en évitant à beaucoup d’étudiants de venir à Dakar, Saint-Louis ou Ziguinchor, alors que les conditions d’accompagnement ne sont pas réunies. Nous travaillons avec des partenaires pour faciliter l’acquisition d’ordinateurs portables, la mise à disposition d’espace de travail pour que cette université puisse accompagner les jeunes dans leur quête de formation supérieure et dans celles orientées vers des métiers, mais aussi d’une forte possibilité d’insertion et de contribution à l’économie nationale».

Où sera basée cette université virtuelle ?
«Nous travaillons sur la question. Notre souhait, c’est d’avoir une assiette foncière suffisante pour que les projets, qui sont des programmes de mutualisation, puissent se retrouver au même endroit avec le ministère de l’Enseignement supérieur. Nous sommes en concertation avec la Primature, et quand les décisions seront prises, nous les rendront publiques».

Qu’en est-il des dettes des universités. A quand leur apurement ?
«Le gouvernement est en train de faire ce qu’il avait promis, puisqu’à l’issue du comité interministériel sur le financement des universités, il a été retenu, parmi les recommandations, d’abord, l’évaluation des dettes, ensuite, leur certification, enfin, l’apurement. Les universités ont évalué leurs dettes. Actuellement, nous sommes dans la phase de certification. Quand elle sera terminée, le gouvernement donnera une planification d’apurement. De la même façon, la question du rééquilibrage des budgets des universités a fait l’objet d’un certain nombre de recommandations. Pour cette fin d’année, au milieu du mois de novembre, le gouvernement a accordé des rallonges aux universités publiques, à l’Ecole polytechnique de Thiès (Ept), au Coud, au Crous et à la Direction des bourses, pour leur permettre de terminer l’année avec beaucoup plus de quiétude. Là également, lorsque les recommandations seront validées, le gouvernement planifiera son action».

A Ziguinchor, vous avez aussi présidé la 3e édition des journées de mathématiques de l’université. Quelle est la philosophie de ces journées ?
«Ces journées sont très importantes. Vous direz que c’est parce que le ministre que je suis est un mathématicien. Mais non. Comme vous le savez, il n’y a pas d’autre possibilité de développer un pays sans l’utilisation des connaissances, particulièrement de la science et de la technologie. Le fondement de la constitution de ces connaissances est évidemment les mathématiques, qui sont à la fois un langage, des outils et des méthodes. C’est en ce sens que la formation dans les mathématiques est importante dans le préscolaire, à la case des Tout-petits, à l’élémentaire, au moyen et au secondaire. Le fait que le Sénégal dispose de mathématiciens de haut niveau et que de jeunes universités, comme Ziguinchor, commencent à faire leur chemin dans la recherche mathématique internationale, en valorisant le potentiel de ressources humaines dont nous disposons dans ce secteur, le gouvernement se devait d’accompagner cette dynamique. C’est exactement pour marquer ce soutien du président de la République que je suis venu présider la cérémonie d’ouverture de ces journées. C’est aussi l’occasion d’encourager les universités et institutions d’enseignement et de la recherche dans les formations en mathématiques, que ce soient l’Institut africain de mathématiques (Aims) à Mbour, les universités et les institutions d’enseignement supérieur, comme l’Ecole polytechnique, et autres. Je rappelle que le gouvernement a pris conscience de l’insuffisance du nombre de professeurs de mathématiques avec des diplômes de Maths dans notre enseignement moyen-secondaire. Ainsi, il a été institué une Licence professionnelle d’enseignement des mathématiques au niveau national, coordonnée par l’Irempt qui reçoit des étudiants de l’Ucad, des universités de Ziguinchor, Thiès et Saint-Louis. Le gouvernement va aussi encourager la démultiplication de la formation des formateurs au niveau des universités, en plus de la Fastef et de l’Ufr des Sciences de l’éducation et des sports de l’Ugb. Plus nous formerons des professeurs de collèges et lycées dans les mathématiques, la physique, les sciences de la vie et de la terre dans les universités, plus nous aurons des compétences dans nos établissements et développerons des filières d’élite, comme S1 et S3 qui manquent d’élèves. Ce sont les élèves de ces séries qui peuvent aller dans les classes préparatoires et nous valoir l’intégration à l’Ecole polytechnique, aux Mines, aux Ponts, à l’Ecole centrale ou à l’Ecole normale supérieure. Et pourquoi ne pas créer des écoles préparatoires pour nos écoles d’ingénieurs et se présenter aux concours des grandes écoles françaises comme cela se fait au Maroc et en Tunisie ?»

Encore faudrait-il qu’on change la méthode d’enseignement des mathématiques pour ne pas faire peur aux élèves…
«Sans aucun doute, il faut changer la méthode. Mais, il faut, en plus des formateurs de qualité que nous avons, augmenter le nombre, utiliser des moyens pédagogiques adaptés, afin que les élèves soient de plus en plus actifs et mettent la main à la pâte. C’est dire que l’expérimentation  devra trouver sa place dans notre système de formation des scientifiques. Dans beaucoup d’établissements, les salles de Tp sont fermées ou n’ont pas suffisamment d’équipements. Parfois, ils sont mieux équipés que certains laboratoires des universités, mais les professeurs, n’ayant pas reçu une formation adaptée, ont du mal à les utiliser. Je rappelle que c’est dans le préscolaire, à la case des Tout-petits qu’on commence à acquérir la base de l’enseignement des mathématiques. Si l’enfant prend le virus des sciences à ce niveau, il ne le quittera plus. Je veux dire aux élèves et parents que les sciences et les technologies ne sont pas quelque chose d’inné. C’est à travers le travail, la curiosité, un encadrement qui favorise la créativité, l’innovation, l’invention et l’utilisation des Tic qu’on va motiver les jeunes. Je me souviens, à mon époque, les arts, comme la poterie, le jardinage, la menuiserie, étaient autant de moyens de faire travailler les enfants mais aussi d’en faire quelque chose de ludique pour susciter la curiosité et l’envie de créativité. Il est nécessaire de revenir à cette école qui prend l’enfant, son esprit, pas simplement pour lui transmettre des connaissances livresques, mais des compétences. On peut inverser la tendance pour que le Sénégal, tout en étant le pays des Arts et des Lettres, soit aussi celui des mathématiques, des sciences et de la technologie».

A condition d’équiper les laboratoires et les centres de recherche !
«C’est l’une des grosses initiatives que le chef de l’Etat, Macky Sall, a annoncé lors de la cérémonie solennelle de remise du Grand Prix du président de la République. Il a pris l’engagement d’équiper les laboratoires de recherche. Le ministère est en train d’envoyer des fiches d’enquête pour identifier les laboratoires, leurs thématiques de recherche ainsi que leurs besoins en équipements. En mettant en place la Direction générale de la recherche, en réactivant  le Centre national de la recherche scientifique et en créant des plateformes de recherches mutualisées, nous allons susciter l’innovation, la recherche-développement et favoriser l’émergence du pays».

Entretien réalisé par Daouda MANE



3 Commentaires

  1. Auteur

    Equité

    En Décembre, 2012 (20:44 PM)
    Monsieur le Ministre,

    pendant qu'il est encore temps, nous vous demandons de réagir sur le cas de l'étudiant sénégalais décédé à Brest.



    Il est de votre devoir de contacter le Responsable du Service de Gestion des Sénégalais de l'Extérieur basé à Paris pour la prise en charge et les formalités d'usage.



    Nous restons convaincus que vous êtes quelqu'un de positif et nous osons ésperer que le nécessaire sera fait dans les meilleurs délais.
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  2. Auteur

    Pepes

    En Décembre, 2012 (01:13 AM)
    IL FAUT SALUER,ENCORE UNE FOIS LA VISION DE WADE QUI A EU LA LUMINEUSE IDEE DE L'UNIVERSITE DU FUTUR AFRICAIN A SEBIKHOTANE ET EN A COMMENCE LES TRAVAUX...RECONNAITRE UN HERITAGE POSITIF N'AMOINDRIRAIT EN RIEN LA CONTRIBUTION DE CE GOUVERNEMENT!
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    Auteur

    Hacker1

    En Décembre, 2012 (10:15 AM)
    La série S3 est une série à réformer en profondeur. La charge de travail des élèves de cette série est insupportable (minimum 45h hebdomadaires, maths coef 8, PC coéf 8, Construction mécanique coéf 08 + français, anglais et philo sans compter les matières techniques et les travaux manuels....)

    le programme TS3 en CONS est le même que celui de la 4ème année Génie mécanique de l'Ecole Polytechnique... c'est normal que les résultats soient toujours catastrophiques
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