De chercheurs qui cherchaient, le Sénégal est passé à des chercheurs qui trouvent, mais qui ne valorise pas. Un défi auquel veut s’attaquer l’Agence nationale de la recherche scientifique appliquée (ANSRA). Son directeur général, Dr Lamine Sané, qui souhaite nouer un ‘’partenariat privilégié’’ avec l’université Cheikh Anta Diop, a été reçu, le mardi 20 mai, par le recteur, Pr. Alioune Badara Kandji.
L’ANSRA souhaite mettre en place un réseau, un consortium afin de mieux faire connaître ce qui se fait en matière de recherche et d’innovation. Et pour cela, estime son directeur, rien de mieux qu’une collaboration étroite avec l’UCAD qui est la référence en matière de recherche scientifique au Sénégal avec 7 378 articles en 2023 pour 76 812 citations, notamment en sciences de la santé et dans les sciences et techniques.
Le recteur de l’UCAD ‘’souscrit entièrement à l’idée’’ du directeur de l’ANSRA, puisque lui aussi avait en tête la mise en place d’un pôle de recherche entre les différentes institutions à l’échelle nationale, pour avoir plus de cohérence et de visibilité dans ce qui se fait.
Avec 43 établissements qui font dans la recherche plus des instituts dédiés comme l’IFAN et le CERER, sans compter les sept écoles doctorales, l’UCAD dispose de toutes les compétences pour aider le Sénégal à se développer par la recherche. Cependant, constate le recteur, il y a le défi de la vulgarisation et de l’appropriation.
C’est pourquoi, dans sa nouvelle politique, il insiste beaucoup sur la valorisation de la recherche et l’implication des acteurs socioéconomiques dans la définition des priorités. D’où l’idée émise par le recteur d’aller vers la semaine de la recherche et de l’innovation afin d’établir le lien entre chercheurs et secteur économique.
Et c’est justement à ce niveau que le rôle de l’ANSRA est important. Selon son DG, l’agence a pour mission de servir d’interface entre l’univers de la recherche et le monde socioprofessionnel.
Ainsi, l’ANSRA compte se doter d’un fonds de valorisation des résultats de la recherche. « On est en train de cataloguer des modules de formation que l'agence pourrait porter à l'endroit des doctorats, notamment sur les stratégies de recherche de financement, sur les méthodologies de valorisation des résultats de la recherche », souligne Lamine Sané.
Le DG de l’ANSRA explore également l’idée de faire financer des thèses par des entreprises en fonction de leurs besoins. Une à deux entreprises (est) sont disposée(s) à prendre en charge le financement de thèses par rapport à leurs problématiques. Une éventualité qui nécessite l’implication des écoles doctorales qui assure la tutelle académique.
Mais avant cela, il paraît important d’avoir une plateforme nationale de centralisation des thèses soutenues à l’échelle nationale. Un travail que le Centre national de documentation scientifique et technique a presque fini de faire.
Docteur Lamine Sané réfléchit également avec ses équipes à la création d’une manifestation nationale, une sorte de prix du chef de l’État pour la recherche et l’innovation où les meilleurs seront primés afin de susciter de l’émulation et en même temps offrir une tribune de vulgarisation de la recherche et de l’innovation.
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