Le recteur de l’Ucad, Amadou Aly Mbaye, avait, dans un entretien accordé au quotidien national "Le Soleil", reproché au SUDES/ESR d’entretenir un « conflit procrastiné » contre lui et de s’être radicalisé. Ledit syndicat a répondu dans un communiqué sur tous les points évoqués par le Pr. Mbaye qu’il considère d’ailleurs comme un « ancien recteur ».
« Ces accusations sont non seulement infondées, mais aussi profondément offensantes pour nos camarades qui œuvrent quotidiennement pour l’amélioration de l’enseignement supérieur au Sénégal. Parler de conflit procrastiné est un euphémisme comique quand c’est l’ancien recteur lui-même qui s’accroche à son poste au-delà de son mandat. Qualifier de “radicalisés” ceux qui exigent simplement le respect des textes est une rhétorique dangereuse et malhonnête. La radicalité est bien du côté de celui qui s’arc-boute sur un poste en ignorant la loi et les décrets qui organisent les universités publiques du Sénégal », a répliqué le SUDES/ESR dans cette note parvenue à Seneweb.
Abordant la question du mandat du recteur Ahmadou Aly Mbaye, le syndicat est convaincu qu’il est temps que ce dernier cède son poste, car son mandat est à terme. « Le SUDES/ESR réaffirme avec force que le mandat de l’ancien recteur Ahmadou Aly Mbaye est arrivé à son terme depuis le 22 juillet 2024, conformément à la loi 2015-26 du 28 décembre 2015 relative aux universités publiques du Sénégal. L’obstination à se maintenir en poste, en dépit des rappels à l’ordre du ministère de tutelle et des protestations de la communauté universitaire, constitue un grave manquement aux principes de bonne gouvernance que l’on est en droit d’attendre d’une institution aussi prestigieuse que l’UCAD », affirme l’organisation syndicale dans son communiqué.
Ainsi, les syndicalistes déplorent la volonté de M. Mbaye de se cacher derrière la décision du Conseil d’administration qui, selon eux, est composé d'amis, d’où le refus de ce même conseil de lancer appel à candidatures, conformément au décret 2021-846 du 24 juin 2021 relatif aux modalités de nomination du recteur dans les universités publiques.
Le SUDES/ESR indique que le recteur avait, dans son interview, tenté « une ultime manœuvre désespérée de manipulation de l’opinion nationale et de la communauté universitaire en se réfugiant derrière une instance, le Conseil d’administration (CA), constitué en majeure partie de ses amis ».
Avant de s’interroger sur la composition de ce CA : « Quels sont les critères et le processus qui ont présidé à leur désignation ? L’ancien recteur, en renvoyant le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) et le Conseil d'administration de l’UCAD dos à dos, cherche à jeter le discrédit sur le ministre dont la responsabilité ultime consiste évidemment à constater la carence du CA, à prendre acte de la fin du mandat du recteur depuis le 22 juillet 2024 ».
Par ailleurs, le SUDES-ESR/Section UCAD dit ainsi apporter son soutien au ministre Abdourahmane Diouf et l’encourage « à traduire en acte concret son excellente lecture de la situation et à ne céder à aucune pression visant à faire de l’UCAD une exception de privilèges qui mettrait l’ancien recteur Ahmadou Aly Mbaye au-dessus des lois de la République ».
Sinon, « comment comprendre que toutes les universités publiques du Sénégal, qui étaient dans la même situation de gouvernance que l’UCAD, se soient conformées aux textes et que seuls le CA et le rectorat de l’UCAD fassent une résistance qui frise la rébellion ? », ont-ils demandé.
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