Dans une interview exclusive, Maguette Niang, directeur général de Sen’Eau, répond aux accusations récurrentes contr l’entreprise. Il met en lumière les efforts déployés pour améliorer l’accès à l’eau potable à Dakar, les défis auxquels la société fait face et l’importance d’un partenariat technique avec Suez. Au cœur des controverses, Niang souligne la nécessité de rétablir la vérité et de dissiper les doutes sur les activités de Sen’Eau.
Que pensez-vous des accusations de la presse concernant des informations dans le rapport intermédiaire ?
Ce qu'ils ont exploité, c'est un rapport intermédiaire dans lequel certaines informations ont été retirées parce que, simplement, ils ont pris nos réponses par rapport à ces questions-là. Depuis le début de notre contrat en 2020, et encore plus maintenant, nous avons fait face à des actions qui ont pour but de semer le doute au niveau des autorités. Il faut rappeler que l'appel d'offres a connu beaucoup de soubresauts. Finalement, l'État a décidé de confier le contrat à un partenaire technique, Suez.
Lorsque l’on parle de Suez, certains pensent qu'il faut éviter d’en parler, mais c'est tout le contraire. Suez est le numéro deux mondial dans le domaine de l'eau potable. C'est ce partenaire technique qui a mis en place les usines KMS 1, 2 et 3, qui sont
essentielles pour l'approvisionnement en eau à Dakar. À l'époque, l'État du Sénégal avait réellement souhaité avoir un partenaire technique capable de l'accompagner, car à la fin du contrat avec l'ancien fermier, des difficultés techniques avaient été constatées.
essentielles pour l'approvisionnement en eau à Dakar. À l'époque, l'État du Sénégal avait réellement souhaité avoir un partenaire technique capable de l'accompagner, car à la fin du contrat avec l'ancien fermier, des difficultés techniques avaient été constatées.
Ce dernier, qui n'était pas un expert technique, mais plutôt financier, avait déjà signé une convention avec Suez pour bénéficier de leur expertise. Ainsi, affirmer que Suez est un problème pour nous, c’est ne pas comprendre l’importance de ce partenariat qui nous permet d’accomplir les missions confiées par l’État. En cinq ans, nous avons réussi à réduire les quartiers à problèmes en matière d'eau potable à Dakar, passant de 92 à seulement quatre. Cela est dû à l'eau de Keur Momar Sarr 3 ainsi qu'aux améliorations techniques apportées.
Aujourd'hui, en tant que Dakarois, vous pouvez constater qu'il y a moins de problèmes d'eau dans vos quartiers. C'est une véritable fierté et cela a été possible grâce à la modernisation de notre système de production et de distribution d'eau.
Prenons, par exemple l'usine du Point B, qui est essentielle pour distribuer l'eau à Dakar. À l'arrivée de Sen’Eau, cette usine avait des problèmes techniques graves qui nous empêchaient de l’arrêter. Cependant, en deux ans, nous avons complètement réhabilité l'usine. Chaque forage et unité de production est désormais connecté à ce système. C'est cela, l'apport de Suez au Sénégal.
Quels sont vos commentaires concernant les critiques sur l'audit préliminaire ?
L'audit, nous l'avons reçu sous forme provisoire. Nous avons formulé des observations, certaines ont été retenues, d'autres non. Nous avons découvert que certaines observations, qui avaient été enlevées du rapport final, étaient publiées dans les médias. Cela nous amène à penser qu'il y a des personnes qui veulent nuire à notre réputation. De plus, il est important de noter que le rapport ne concerne pas seulement Sen’Eau, mais aussi Sones. Étonnamment, il n'y a pas un mot à propos de Sones dans ce rapport. Lorsqu’on a un rapport de l'Arcop, qui couvre les deux entités, il serait pertinent de citer les deux.
Cependant, se focaliser uniquement sur des extraits concernant Sen’Eau et les éléments qui suscitent des doutes dans l'esprit des Sénégalais pose problème. Il est évident que cela s'inscrit dans une volonté d'instrumentaliser le rapport, alimentée par certains syndicats et individus qui pensent pouvoir remplacer Sen’Eau. C'est la raison pour laquelle nous nous retrouvons dans cette situation actuelle.
Comment répondez-vous aux accusations de "pillage" de la part des groupes parisiens via les conventions signées avec votre maison mère ?
Quand on évoque le terme "pillage", cela renvoie à l'idée de rapatriement de fonds du Sénégal vers la France. Pour clarifier cela, il est important de définir ce qu’est une convention réglementaire et d’en faire l'historique. Lorsque l'État sénégalais a choisi Suez comme partenaire technique, les discussions ont été orientées vers un contrat d'affermage qui ne diffère pas beaucoup de ce qui existait auparavant.
Dans le cadre de ces négociations, il était convenu que Suez devrait fournir un transfert de savoir-faire et de compétences. Par exemple, Suez devait mettre à disposition un certain nombre d'expatriés. Ces discussions comprenaient le nombre d'expatriés requis, leurs rémunérations ainsi que d'autres détails opérationnels. Cela a été formalisé dans le contrat.
Les accusations de "pillage" semblent se baser sur des incompréhensions de ce que représente cette convention. Le transfert de compétences et savoir-faire a un coût, et cela a été clairement discuté avec l'État. Au fil du temps, le nombre d'expatriés a diminué. Actuellement, nous passons de sept à deux expatriés d'ici 2025.
Il est vrai qu’il y a des charges, notamment 3,9 milliards de charges qui sont publiées dans nos comptes. Cela fait partie des accords négociés avec Suez en matière de transfert de savoir-faire. Ce montant inclut tout ce qui a été mis en place pour cela, y compris les licences, le support technique et les experts qui viennent dans des domaines particuliers. Les services que nous offrons aujourd'hui en matière d'eau potable ne sont pas comparables à ceux d'avant et cela a nécessité des investissements et un savoir-faire que nous n'avions pas.
Pourquoi est-il important de rétablir la vérité sur les activités de votre société ?
Depuis 2020, il y a eu beaucoup de calomnies organisées contre notre société. Nous pensons qu'il est temps de rétablir la vérité et de rappeler que notre objectif est de fournir un service de qualité aux Sénégalais. Notre meilleure publicité est la satisfaction de nos clients lorsque leurs factures sont justes et qu’ils sont bien informés sur leur consommation. Nous fournissons un service essentiel à la population sénégalaise et notre objectif est de garantir des factures justes et transparentes. Lorsqu'il y a des problèmes, nous sommes toujours prêts à les résoudre en interne. Je tiens à rétablir la vérité sur nos actions et à rappeler que nous sommes là pour servir le bien public, sans intention de nuire à nos concitoyens.
Comment évaluez-vous la perception publique de Sen’Eau et des accusations portées contre l'entreprise ?
La perception publique est souvent influencée par les informations diffusées dans les médias. Malheureusement, certaines de ces informations sont biaisées et ne représentent qu'une partie de la vérité. Cela peut créer une image négative de notre
entreprise. Nous avons vu que certaines critiques sont souvent basées sur des extraits du rapport d’audit qui ont été soigneusement sélectionnés pour alimenter un narratif particulier.
entreprise. Nous avons vu que certaines critiques sont souvent basées sur des extraits du rapport d’audit qui ont été soigneusement sélectionnés pour alimenter un narratif particulier.
Nous devons donc travailler sur la communication autour de nos activités. Il est essentiel d’expliquer nos réalisations et les défis que nous avons surmontés au cours de ces dernières années. Nous avons fait d’énormes progrès en matière d'approvisionnement en eau et il est important que la population en soit consciente.
À cet égard, nous avons l'intention d'organiser des campagnes de sensibilisation pour informer le public sur nos efforts et les résultats que nous avons obtenus. Nous voulons établir une relation de confiance avec la communauté et montrer que nous sommes engagés à améliorer la situation de l'eau au Sénégal.
Quelles mesures ont été mises en place pour améliorer l'accès à l'eau potable au Sénégal, en particulier dans vos zones de distribution ?
Depuis notre prise de fonction, l’une de nos missions principales a été d’améliorer l’accès à l’eau potable, ce qui est clairement établi dans notre lettre de cadrage. L'objectif est de réduire le nombre de quartiers qui manquent d'eau à Dakar. En cinq ans, nous avons réduit ce nombre de 92 à seulement quatre. Prenons simplement un exemple.
Au début de notre contrat, 92 quartiers à Dakar faisaient face à des problèmes d'approvisionnement en eau et il était courant de constater un manque d'eau. Vous le savez tous : l'eau n'était pas disponible 24 heures sur 24. Aujourd'hui, il ne reste plus que quatre quartiers dans cette situation et cela est dû à deux raisons majeures.
D'une part, nous avons mis en service la nouvelle usine de Keur Momar Sarr 3 et, d'autre part, nous avons développé une expertise technique qui nous a permis de déployer des outils efficaces pour acheminer l'eau vers Dakar. C'est une immense
fierté pour nous, car notre première mission, comme l'indique notre lettre de cadrage, est de garantir l'accès à l'eau potable. Nous sommes en bonne voie pour atteindre cet objectif.
fierté pour nous, car notre première mission, comme l'indique notre lettre de cadrage, est de garantir l'accès à l'eau potable. Nous sommes en bonne voie pour atteindre cet objectif.
Aujourd'hui, en tant que Dakarois, vous pouvez constater que les problèmes d'eau ont considérablement diminué dans vos quartiers. Grâce à la modernisation de notre système de production et de distribution, nous avons réussi à améliorer la situation.
Si vous êtes déjà passés devant ce que nous appelons l'usine du Point B, sachez qu'il s'agit de l'installation qui distribue l'eau à Dakar. L'eau provient de Keur Momar Sarr et du lac de Guiers, puis elle est propulsée par deux surpresseurs, car elle ne peut pas se rendre seule à destination. C'est à partir du Point B que nous distribuons l'eau à toute la ville.
Quelles mesures comptez-vous prendre pour améliorer la gestion de l'eau au Sénégal, en comparaison avec les pratiques des pays développés ?
Nous allons engager des discussions avec les autorités. Au Sénégal, si l'on compare avec les pays développés, le niveau de réserve d'eau est très différent. Par exemple, en France, il est interdit de pomper de l'eau pendant la journée, en raison des coûts élevés liés à la consommation d'énergie. Cela signifie qu'ils pompent la nuit, remplissent les réservoirs et distribuent l'eau durant la journée. Si nous avions un système de réserves similaire ici au Sénégal, nous pourrions adopter cette politique de gestion des ressources, permettant de mieux réguler le pompage de l'eau.
Lorsque vous vous rendez à La Mecque, vous remarquerez un réservoir d'une capacité d'un million de mètres cubes. Si nous avions des réservoirs similaires, nous n'éprouverions pas de difficulté pendant les coupures d'eau. Nous pourrions ainsi distribuer et pomper l'eau de manière plus efficace. Cependant, cette infrastructure n’a pas encore été mise en place par l'État, bien qu'il soit en train de travailler à sa réalisation. Dans les projets, les solutions pour améliorer l'approvisionnement en eau sont intégrées dans un plan global visant à résoudre ces problèmes.
Nous souhaitons encourager chaque client à disposer de son propre réservoir et à les aider à en acquérir un. En effet, l'eau est généralement fournie la nuit, période durant laquelle la consommation est faible. Nous sommes donc contraints de réduire
la pression dans nos installations pour gérer cette situation.
la pression dans nos installations pour gérer cette situation.
Quelle est votre vision pour l'avenir de Sen’Eau dans les prochaines années ?
Notre vision pour l'avenir de Sen’Eau est claire. Nous voulons continuer à améliorer l'accès à l'eau potable et garantir la durabilité de nos infrastructures. À long terme, notre objectif est d'être un modèle de gestion des ressources en eau en Afrique de l'Ouest.
Pour cela, nous avons déjà mis en place plusieurs initiatives, y compris des investissements dans des technologies modernes et des processus innovants pour la gestion de l'eau. Nous voulons également renforcer notre collaboration avec des partenaires techniques comme Suez, qui apportent leur expertise pour nous aider à atteindre nos objectifs.
Pour cela, nous avons déjà mis en place plusieurs initiatives, y compris des investissements dans des technologies modernes et des processus innovants pour la gestion de l'eau. Nous voulons également renforcer notre collaboration avec des partenaires techniques comme Suez, qui apportent leur expertise pour nous aider à atteindre nos objectifs.
Enfin, il est impératif d'impliquer la communauté dans notre démarche. Nous voulons que les populations locales soient partie prenante de la gestion des ressources en eau. En les informant et en les sensibilisant, nous pourrons établir un cadre de
coopération qui profitera à tous.
coopération qui profitera à tous.
Comment évaluez-vous la situation actuelle de l'approvisionnement en eau à Dakar, notamment en ce qui concerne les coupures et les fuites dans le réseau ?
Il est vrai que, pendant longtemps, nous n'avons pas ressenti ou constaté de coupures d'eau. Cependant, récemment, des problèmes ont commencé à se faire entendre. Il est indéniable que nous avons fait des progrès.
Il est important de noter que nos installations de production d'eau se trouvent toutes à Keur Momar Sarr, ce qui alimente Dakar. Lorsque des fuites surviennent sur le réseau, il est vrai que nous communiquons principalement à ce sujet.
Malheureusement, quand une fuite se produit sur les conduites qui acheminent l'eau, il devient nécessaire de couper l'approvisionnement pour effectuer les réparations.
Ce week-end, nous avons réalisé des travaux de réparation. Je pense que vous n'avez pas vraiment ressenti l'impact, car nous avons réussi à limiter l'interruption à 48 heures. Pour ma part, j'ai dû faire face à un arrêt de 72 heures. En ce qui concerne les étages, au deuxième, je ne peux pas garantir qu'il y ait de l'eau. Au premier, il n'y en avait pas. Nous avons de l'eau à partir de minuit, mais cela pose problème. J'ai eu une discussion à ce sujet, car une personne m'a demandé de ne pas insister.
Comment se fait la surveillance des consommations pour la facturation ?
Nous utilisons des systèmes de surveillance acoustique pour suivre les consommations. En plus de cela, notre nouveau logiciel, appelé Arseno, prend automatiquement des photos des compteurs lorsque la consommation est élevée.
Ces photos sont archivées et un avis est envoyé au client. C’est un processus systématique qui permet aux clients de vérifier leur consommation.
Pouvez-vous nous expliquer comment fonctionne le nouveau système de facturation acoustique que vous avez mis en place ?
Bien sûr ! Nous avons introduit des dispositifs acoustiques qui permettent une surveillance en temps réel de notre consommation. Cela signifie qu’en tant que service, nous nous engageons à facturer uniquement ce qui est réellement consommé. De plus, nous avons mis en place un nouveau logiciel, Arseno, qui prend automatiquement des photos des compteurs chaque fois qu'il détecte une consommation élevée. Ces photos sont archivées et un avis est envoyé aux clients
pour les informer de leur consommation. Par ailleurs, nous avons un processus systématique de vérification des paramètres, ce qui nous permet de détecter toute anomalie.
En somme, notre objectif est d’assurer la transparence et d’éviter toute facturation injustifiée, car nous sommes un service public et notre mission n’est pas de voler nos concitoyens.
Est-ce que le système de facturation est fiable et transparent ?
Absolument ! En tant que service public, notre objectif n’est pas de facturer des consommations non effectuées. Nous ne sommes pas là pour tromper les Sénégalais. Installer des compteurs qui comptent plus vite que ce qui est consommé serait du vol et cela va à l'encontre de nos principes en tant que musulmans.
Que répondez-vous aux accusations selon lesquelles 60 % des réclamations concernent des factures excessives ?
En fait, ce chiffre est erroné. Il est important de clarifier que ce ne sont pas 60 % des clients qui contestent leurs factures. Nous traitons environ un million de factures tous les deux mois et seulement 100 000 d'entre elles font l'objet de contestations. Cela ne représente pas une situation généralisée. Si vraiment 60 % de nos clients avaient des problèmes de facturation, cela se saurait. Nos audits montrent que lorsque nous vérifions ces réclamations, 60 % du temps, elles se révèlent infondées. Cela prouve que notre système fonctionne correctement.
Il est impensable que 600 000 personnes aient des problèmes de facturation sans que cela ne se fasse pas entendre partout. En réalité, il n’y a qu'une contestation pour 100 000 clients et dans 60 % des cas, les factures contestées sont justifiées.
Peut-on s’attendre à des augmentations du prix de l’eau ?
La politique de l'eau au Sénégal est déterminée par l'État. Actuellement, le tarif de l'eau n'a pas changé pour les consommateurs domestiques depuis 2015, bien qu'il y ait eu des ajustements pour l'administration. Les nouvelles autorités ont envisagé une augmentation des tarifs en raison de divers facteurs, y compris la hausse des coûts de l'électricité. Cependant, des études ont montré que des ajustements peuvent être faits sans trop de répercussions pour les consommateurs.
Comment gérez-vous les critiques des syndicats concernant le licenciement d'Oumar Ba ?
Il est important de clarifier qu’Oumar Ba n’a pas été licencié ; il est toujours avec nous. Il y avait une demande de licenciement en cours auprès de l'inspection du travail, mais cette demande a été retirée. Nous croyions fermement que dans une entreprise, il est crucial d’organiser le travail et de s’assurer que chacun joue son rôle sans devenir un activiste. Les syndicats ont le droit de défendre les droits des travailleurs, mais il est inacceptable qu'ils utilisent les médias pour transmettre des informations qui ne sont pas véridiques. Nous avons la responsabilité de suivre les procédures internes et de gérer le dialogue social de manière constructive, ce qui a d'ailleurs été réalisé à travers notre comité de dialogue social où les syndicats ont une voix importante.
Que dites-vous des syndicats qui considèrent que cette affaire est une atteinte aux droits syndicaux ?
Nous avons un comité de dialogue social ici à la Sen’Eau, présidé par un membre du syndicat. Ce comité a fait un travail extraordinaire pour restaurer la paix sociale dans l’entreprise. Les syndicats ont un rôle à jouer dans les revendications, mais nous avons aussi la responsabilité de maintenir l'ordre et de suivre les procédures internes. C'est un espace où nous pouvons aborder les préoccupations des employés, discuter des demandes et trouver des solutions ensemble. Ce comité est unique, car il est dirigé par un membre des syndicats, ce qui montre notre volonté d'encourager un dialogue ouvert et transparent. Nous pensons qu'il est essentiel de créer un environnement où chacun peut s'exprimer librement tout en respectant les objectifs de l'entreprise.
Pourquoi le directeur général reste-t-il en poste malgré les changements dans le nouveau gouvernement ?
Le directeur général de la Sen’Eau est désigné par la direction de Suez et non par l’État sénégalais. Le président du Conseil d'administration (PCA) est choisi par les autorités sénégalaises, mais le directeur général reste sous la responsabilité de Suez. Si les autorités sénégalaises veulent changer le DG, elles doivent passer par la Suez. Nous faisons simplement notre travail et notre priorité est de fournir un service public de qualité, sans chercher à nous promouvoir personnellement. Le président du Conseil d'administration, Pape Gorgui Ndong, est une désignation sénégalaise. Ce système permet d'équilibrer les intérêts locaux et les exigences internationales, tout en garantissant que nous restons concentrés sur la qualité de notre service. Les autorités peuvent avoir une influence pour nous faire partir, mais notre travail reste centré sur l’efficacité et la satisfaction du client.
Quel est le plan pour engager les Sénégalais dans ces projets ?
L'engagement avec les Sénégalais est essentiel. Deux Sénégalais ayant étudié en Suisse et travaillé dans des pays avancés s'implémentent au Sénégal pour développer des solutions adaptées. L'objectif est de créer des solutions locales telles que des préparations de service développées par des Sénégalais. Pour garantir notre autonomie, il est crucial que le Sénégal développe ses capacités techniques.
Actuellement, beaucoup d'équipements, y compris les compteurs, proviennent de l'extérieur. Pour devenir véritablement autonomes, nous devons investir dans la recherche et le développement local. Cela comprend la fabrication d'équipements et l'innovation technologique, ce qui permettra d'améliorer la qualité, l'accessibilité et la disponibilité de l'eau.
Quelle est l'importance de la souveraineté technique pour le Sénégal ?
L'État du Sénégal doit développer une autonomie technique en matière de gestion de l'eau. Cela inclut la production locale de compteurs et d'autres équipements essentiels, afin de réduire la dépendance vis-à-vis des importations.
Il existe des innovations telles que l'électroportabilité de l'eau, qui remplacent les systèmes traditionnels. Le Sénégal utilise des technologies locales pour optimiser l'utilisation des ressources en eau.
Quelles sont les perspectives pour la gestion de l'eau d'ici 2040-2050 ?
La vision est de faire du Sénégal un leader dans la gestion de l'eau en Afrique. Cela nécessite un engagement immédiat vers le développement, la recherche et l'innovation pour garantir la qualité de l'eau, son accessibilité et sa disponibilité.
L'objectif est d'atteindre une situation où les Sénégalais peuvent vivre sans craindre des pénuries d'eau, grâce à un système d'approvisionnement solide et durable. Sen’Eau s'engage à devenir l'entreprise préférée des Sénégalais dans les cinq prochaines années. Nous sommes conscients que la satisfaction des usagers est primordiale. Ainsi, nous cherchons à résoudre les problèmes d'accès à l'eau tout en assurant une communication transparente sur nos services. Il est important de créer un lien de confiance entre les usagers et le fournisseur de services.
Nous sommes en phase de transition vers des projets structurants qui devraient résoudre considérablement nos problèmes d'approvisionnement en eau d'ici 2040-2050. En collaboration avec un partenaire technique comme Suez, qui a une expérience éprouvée en France, nous visons à atteindre un point où il n'y aura jamais de pénurie d'eau. Cela nécessite non seulement des compétences techniques, mais aussi une volonté politique de l'État pour garantir la durabilité de l'approvisionnement en eau
20 Commentaires
Donc taisez vous
Reply_author
En Octobre, 2024 (22:50 PM)Compteur Volé
En Octobre, 2024 (21:09 PM)Reply_author
En Octobre, 2024 (21:14 PM)Bathie
En Octobre, 2024 (21:09 PM)Le Sénégal peut gérer son eau sans SUEZ..
Et ce que vous ne dites pas, les investissements lourds sont pris en charge par SONES, donc par l'Etat du Sénégal...C'est le SENEGAL qui s'endette pour financer les infrastructures liées à l'eau...Et SUEZ (Sen'EAU) vend l'eau et empoche les revenus tirés de ce business!
Suez n'apporte aucune valeur ajoutée! GOLO (Goorgorlu sénégalais) BEY, BABOUN (FRANCE+TIRAILLEURS) DUNDEH!
IL faut que le Sénégal nationalisé son eau et orienté les bénéfices vers l'accès à l'eau!!
Gorsi
En Octobre, 2024 (21:45 PM)Si regime ne sanctionne pas ces pratiques mafieux il n aura de deuxieme mandat
Lebaolbaol Tigui
En Octobre, 2024 (21:52 PM)Si le nouveau régime ne nationalisé pas SEN'EAU, C'est qu'ils rentreront dans le capital....On les attend au tournant...
Malick Sow
En Octobre, 2024 (22:59 PM)Le Sénégal a besoin de compétences comme vous.
Merci pour ta gestion et bonne continuation.
Vérités
En Octobre, 2024 (02:19 AM)1/ Suez est numéro 2 mondial : oui mais plutôt en construction d’usines, pas en gestion de l’exploitation. Or c’est dans ce domaine que l’Etat du Sénégal cherchait un partenaire.
2/ Suez, conformément à sa spécialité, a construit les usines de KMS 1, 2 et récemment 3. Déjà les premières usines ont connu de graves anomalies, en partie à l’origine la casse de la conduite qui avait engendré la grande pénurie d’eau à Dakar il y a quelques années. Mais le plus grave actuellement, c’est que Suez, après avoir construit l’usine de KMS3, en est devenue immédiatement l’exploitant. Donc l’usine a été financée par le Sénégal, Suez l’a réalisée et a été payée pour cela par l’Etat, et voilà qu’à la fin, elle l’exploite pour en tirer les profits. Un cas unique au monde! D’habitude, en plus de la concession complète qui n’est pas notre sujet, on a deux cas de partenariat public/privé : (i) le privé finance, construit et exploite, à ses risques et périls, et au bout du contrat il cède gratuitement les ouvrages vu qu’il aura déjà récupéré sa mise. Durant le contrat il paie à l’Etat un certain nombre de droits et taxes. Ou bien (ii) l’Etat finance, fait construire les ouvrages par un privé avec une période de garantie, et confie l’exploitation à un 2e privé différent de celui qui a construit. Ce 2e privé exploite les ouvrages et partage les recettes avec l’Etat, en plus de payer des taxes ordinaires. Durant le contrat, une partie des entretiens incombe à l’exploitant. En cas d’anomalies précoces, celui-ci va les forcément les signaler, et le constructeur sera recherché en responsabilité. C’est ce dernier cas qui est appelé affermage, l’exploitant est le Fermier. Or pour le cas actuel du Sénégal, on a confié l’exploitation à celui qui a construit les ouvrages et qui a été payé par l’Etat pour les travaux. Donc en devenant constructeur et exploitant, il a le beurre et l’argent du beurre. Et en cas de malfaçons ou d’autres vices durant la phase d’exploitation, qui va les dénoncer ? Probablement pas lui qui a construit les usines et qui donc devrait corriger à ses frais ou endommager l’Etat. Ainsi il a le beurre, l’argent de beurre et la fermière! C’est ça la différence avec le 1er contrat d’affermage, Suez avait construit et un autre Fermier gérait l’exploitation. Mais avec la gouvernance Benno, tout a été donné à Suez sur un plateau d’argent.
3/ Le DG se vante de l’amélioration de la desserte : c’est vrai, mais le mérite en revient essentiellement à la SONES qui a financé la construction d’une nouvelle usine, de gros réservoirs, de nouveaux forages, de stations et de surpresseurs. En plus d’une 3e conduite de refoulement et le renouvellement de beaucoup de grosses conduites de distribution principalement à Dakar. Donc c’est la SONES qui porte Suez, comme au départ, du reste. Et SONES c’est l’Etat du Sénégal, donc l’argent du contribuable, à savoir les consommateurs, ou même ceux qui ne sont pas bénéficiaires, si le secteur n’est pas financièrement équilibré ou autonome (auquel cas l’Etat sera obligé de faire une subvention déguisée par exemple en augmentant les tarifs de l’administration).
4/ Le DG parle de difficultés de l’ancien Fermier par rapport au Point B. Pourtant il a fait toute sa carrière chez cet ancien fermier qui l’a formé durant plus d’une décennie, jusqu’à devenir directeur de la clientèle. Donc il est bien placé pour savoir que les problèmes du point B étaient bien connus, l’ouvrage étant en fin de cycle à l’époque, et l’ancien fermier avait prévu de le moderniser s’il était reconduit. Idem pour beaucoup d’autres innovations, mais l’ancien fermier n’avait plus de contrat à longue durée permettant de lever les fonds nécessaires à leur financement. En effet l’Etat, pour pallier ses propres retards dans la conception de l’appel d’offres, n’accordait à l’ancien fermier que de petites périodes de prolongations. Durant ces courtes périodes, la SONES accusait un important retard d’investissement dans la production, ce qui obligeait l’ancien fermier à une coûteuse gestion d’une pénurie dont il n’est pas responsable, mais dont il se gardait de communiquer contre l’Etat du Sénégal. Ce n’est que quand l’Etat est finalement devenu prêt, que SONES a pu combler son retard d’investissement, qu’il a remplacé celui qui faisait de son mieux malgré les difficultés qu’il supportait avant, malgré sa meilleure offre, pour accorder à un nouveau fermier 15 ans. Ce qui lui permet d’avoir toute la visibilité ainsi que les crédits nécessaires pour réaliser les investissements que l’on souhaite. Quant à l’assistance technique de Suez pour l’ancien fermier, elle était techniquement à périmètre réduit, et aussi très éphémère, le responsable de cette incursion inopinée et inopportune ayant été largement désavoué. Le DG, qui était membre de la direction de l’ancien Fermier, le sait très bien.
5/ L’ancien Fermier était un partenaire financier : faux, au départ c’était Bouygues, le plus grand opérateur technique de France, puis sa filiale Saur Afrique. Donc des géants techniques ont géré au départ, avant de se retirer progressivement après transfert de compétences techniques et la solide formation des cadres et techniciens sénégalais. Et si l’on suit le raisonnement du DG, c’est le chemin pris par Suez, donc rien de nouveau.
6/ Existence de Lobbys : qui sont-ils ? Dans quel intérêt ? Le DG devrait plutôt nous dire pourquoi le FONSIS porte toujours toutes les actions nationales dans le capital du nouveau Fermier. Qui sont les privés nationaux qui doivent se partager 20% du capital ? Est-ce que le FONSIS doit supporter, à leur place, les grosses pertes accumulées en 4 ans ? Est-ce en attendant des jours meilleurs pour leurs rétrocéder leur actions, gardées bien au chaud, quand elles promettront des dividendes ? Pourquoi le personnel n’a-t-il pas libéré ses parts ? Y’a t’il des prêtes noms ? D’ailleurs c’est un cas d’école, une société dans laquelle est actionnaire le personnel d’une autre société censée la contrôler.
En somme, ce nouveau contrat d’affermage est celui de touts les paradoxes, un cas à exposer dans les écoles supérieures.
Sénégalais
En Octobre, 2024 (05:54 AM)Franchement
En Octobre, 2024 (08:56 AM)Encore que ce DG s'est substitué aux propriétaires du concessionnaire pour porter leur combat malheureusement, contre ses propres concitoyens sénégalais. Un vrai nègre de service quoi
Bibi33
En Octobre, 2024 (12:03 PM)Véridique
En Octobre, 2024 (21:49 PM)VOULOIR S'ENRICHIR SANS CAUSE
VOULOIR S'ENRICHIR SANS CAUSE
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