Ayant bien appris à l’ombre de son père Michel Onivogui – le célèbre guérisseur condamné en 2007 à 3 ans pour avoir escroqué et photographié nues ses clientes après avoir abusé d’elles -, son fils Jean A. a repris le flambeau. Tout comme son père, il risque de séjourner en prison. Il a été jugé en compagnie de son assistant (le même que celui de son père) pour avoir escroqué 7 800 000 F à la dame M. Toukou, 60 ans, qu'ils ont photographié nue, de même que sa fille, après avoir couché avec elles.
Tel père, tel fils. L’adage se confirme avec Michel Onivogui et son fils Jean A. Onivogui. Le père et le fils, d’origine guinéenne, ont ces choses en commun : ils sont ««karamoko» (marabouts), escrocs, triplés d’une perversion sans borne. Le père avait d’ailleurs défrayé la chronique au milieu de l’année 2007. Alors établi à la Médina, Michel passait pour un guérisseur redoutable dont toutes les dames parlaient. Exerçant sous l’œil attentif de son fils, le marabout, qui avait deux assistants dont un certain Abdoulaye Sanou, escroquera près d'une centaine de dames et demoiselles en quête de mari, de prospérité... Parvenant à faire croire à leurs clientes naïves qu’il fallait satisfaire toutes les directives des djinns, ils réclamaient fortes sommes d'argent, mais aussi des sacrifices aussi farfelues que difficiles à réaliser : caméléon, chèvre noir, chat noir, etc.
Tout comme son père, le fils charlatan risque trois ans de prison
Si moutons, poulets et consorts agrémentaient en réalité leurs repas quotidiens, ils ne se privaient pas d’exiger de leurs clientes d'autres sacrifices plus intimes. Ils leur faisaient croire qu’il faut de la cyprine (liquide sécrété par les glandes vaginales) pour rendre plus efficaces les pratiques occultes. Et pour l’avoir, ils enjoignaient à leurs clientes si elles sont jeunes et gracieuses, de coucher avec eux. A défaut, ils les faisaient jouir en introduisant dans leurs parties intimes toutes sortes d’objet. Dans leur perversion, le père Michel et ses assistants, dont son fils, ne manquaient pas d’arracher des poils pubiens à leurs clientes (au nom des sacrifices à faire), les photographiaient nues (encore une exigence des djinns) avant de les faire chanter. Courant juin 2007, alors que le fils Jean A. Onivogui était en Guinée, son père Michel et A. Sanou sont épinglés par la police, jugés et condamnés respectivement à 3 et 2 ans ferme.
Il manquait à Jean du sang humain pour que le travail mystique marche
De
retour au Sénégal, Jean reprend le flambeau et se ligue avec A. Sanou,
élargi de prison entre-temps. Et ils reprennent les affaires. Usant des
mêmes procédés que l’ancienne bande, le nouveau duo est parvenu à
escroquer plusieurs dames et à chaque fois que celles-ci menaçaient de
porter plainte, ils brandissaient leurs photos nues pour les réduire au
silence. Un manège qui n'a pas ébranlé la dame M. Toukou, une Guinéenne
âgée de 60 ans. Dépouillée de la somme de 7 800 000 F, celle-ci avait
subi le même sort que ses devancières. A son tour et malgré son âge
avancé, elle a été photographiée nue, tout comme sa fille J. A. Doua,
qui voulait
reconquérir le coeur de son fiancé installé en Europe, qui l'avait
abandonnée après l'avoir engrossée.
Et toutes les deux ont servi à satisfaire les appétits sexuels des deux charlatans. Dénoncés et alpagués, ces derniers ont été jugés, hier, devant le Tribunal des flagrants délits. Mais les deux acolytes ont tenté de nier les faits, se contentant de dire qu'ils étaient liés aux plaignantes par un travail mystique qui a capoté, faute d'avoir trouvé du sang humain, pour accompagner les sacrifices. Le substitut du procureur Baye Thiam, qui a marqué son indignation face à la moralité des prévenus, a requis 3 ans ferme, après que Me Abdourahmane Sow qui a revisité les faits a réclamé 10 millions d'intérêts civils. La défense a plaidé la relaxe pure et simple de Abdoulaye Sanou et le bénéfice du doute pour Jean A. Onivogui. Le verdict sera rendu le 5 février prochain.
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