Chauffeur de taxi de son état, I. Diallo est décrit par le procureur de
la République comme un «violeur en série». Il risque pour cela une peine
ferme de 10 ans, malgré ses dénégations soutenues. Accusé d'avoir violé
puis dépouillé avec violence et usage d'arme, trois jeunes filles, en
l'espace de quatre jours, il a tenté de mouiller son chauffeur suppléant
mais en vain.
Poursuivi pour les délits d'attentat à la pudeur, viol, vols multiples
commis la nuit avec usage d'arme blanche et de véhicule, le chauffeur de
taxi I. Diallo qui a sur le dos trois victimes, dont l'une n'a
finalement pas porté plainte, risque gros. Qualifié par le procureur de
la République de «violeur en série», il encourt une peine ferme de 10
ans si, lors de son délibéré fixé au16 avril prochain, le tribunal suit
la logique du parquet.
Il ressort en effet de la version de sa première victime, M. N.
Seck, que dans la nuit du 22 mars dernier, elle a affrété un taxi pour
rallier les Parcelles assainies. Seulement, en cours de route, le
chauffeur a changé d'itinéraire, au motif d'éviter des déconvenues avec
les policiers. Mais, à sa grande surprise, le taximan a immobilisé son
véhicule dans un terrain vague et obscur jouxtant le mur de l'aéroport,
pour la déshabiller avant de tenter de la violer sous la menace d'un
couteau.
Il faisait de longs détours, prétextant des tracasseries
policières
Refusant l'humiliation, la jeune fille qui est née en 1983 raconte
qu'elle a opposé une vive résistance à son bourreau en criant «au
secours». Apeuré par la présence des vigiles qui venaient à la
rescousse, le chauffeur de taxi n'a pas hésité à éjecter sa victime du
véhicule avant de démarrer en trombe, emportant avec lui le portable, la
chaussure et l'argent de M. N. Seck. Désemparée, celle-ci soutient être
malgré tout parvenue à relever partiellement le numéro de la plaque
minéralogique du véhicule.
Deux jours plus tard, G. Houeto, une Sénégalo-béninoise née en
1980 subissait le même sort. A l'en croire, le 24 mars dernier, elle
avait pris un taxi à destination des Almadies, mais le chauffeur avait
emprunté un autre itinéraire, prétextant éviter les tracasseries
policières. Un détour qu'il a mis à profit pour conduire la jeune fille
sur les mêmes lieux que sa première victime pour lui demander de se
déshabiller. Moins chanceuse que M. N. Seck qui n'a pas été violée, la
Sénégalo-béninoise soutient qu'I. Diallo, qu'elle a du reste
formellement identifié, a abusé d'elle sous la menace d'un couteau avant
de disparaître à bord de son véhicule avec son portable et ses 40 000
francs.
Coin préféré du violeur ; les abords du mur de l'aéroport
Cité à la barre a titre de témoin, le vigile C. Ndiaye, oui
officie à quelques encablures du coin préféré du violeur en série, a
souligné avoir été alerté à plusieurs reprises par les cris de détresse
de victimes. Mais, souligne-t-il, à chaque fois, le conducteur en cause
parvenait à s'échapper. C'est donc dans ces circonstances que, le mardi
24 mars dernier, il a entendu une femme crier : «Au voleur ! Il m'a
agressée». Arrive sur les lieux, le témoin signale avoir trouvé en
sanglots G. Houeto, qui lui a désigné un taxi dont le chauffeur venait
de démarrer en trombe.
Il faut signaler qu'il y avait une troisième victime qui accuse
également I. Diallo de l'avoir violée et abandonnée nue sur le même
site.
Cette dernière, qui a été présentée nue aux policiers qui lui ont
d'ailleurs prêté des habits, s'est ravisée à la dernière minute, au
motif qu'elle avait honte que cette affaire s'ébruite. Finalement
identifié grâce à sa plaque d'immatriculation, I. Diallo a
catégoriquement nié les faits en soutenant qu'il a certes transporté
plusieurs femmes, mais qu'il n'a dépouillé, ni violé personne parmi
elles. Puis, il n'a pas hésité à mouiller son chauffeur suppléant ;
seulement, ce dernier a précisé qu'il officie tous les jours de 15h à
minuit, heure à laquelle il restitue le véhicule au titulaire qui
l'utilise parfois. Si les conseillers des parties civiles, Mes Alassane
Cissé et Massokhna Kane ont réclamé chacun la somme de 3 millions de
francs pour le compte des deux plaignantes, Me Adnan Yakhya de la
défense a plaidé la relaxe au bénéfice du doute. Une demande que
l'avocat du prévenu motive par le fait que non seulement la plaque
d'immatriculation communiquée à la police a été tronquée, mais que le
certificat médical produit dans le dossier fait état d'une défloraison
ancienne. Le délibéré de cette affaire sera connu le 16 avril prochain.
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