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BAVURES A TAMBACOUNDA - Des innocents arrêtés, brutalisés, tabassés puis blessés avec des armes ?

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BAVURES A TAMBACOUNDA - Des innocents arrêtés, brutalisés, tabassés puis blessés avec des armes ?

Dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 août dernier, deux braquages sont perpétués dans deux axes routiers à Tambacounda. Sur l'axe Tamba-Kidira, des véhicules et camions gros porteurs maliens ont fait les frais des malfaiteurs. Au même moment, l'axe routier Tamba-Kédougou est visité par des assaillants armés jusqu'aux dents. D'importantes sommes d'argent et des matériels sont emportés. La gendarmerie procède à l'interpellation de deux individus dans cette même nuit, vers les coups de 2 heures du matin, supposés être ces braqueurs. Ils sont écroués à la brigade de gendarmerie de Kidira puis déférés au parquet de Tambacounda, avant d'être libérés et placés sous contrôle judiciaire. A leur sortie, les deux prévenus ne cachent pas leur amertume et leur déception face aux comportements des gendarmes. Tabassées, brutalisées et même blessées, les deux personnes que nous avions rencontrées, entourées de leur famille, crient encore leur innocence. Ils demandent que justice soit rendue dans cette affaire.

Dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 août dernier, les deux axes routiers Tamba-Kidira/Tamba-Kédougou sont la cible des bandits armés. Armés jusqu'aux dents, ces malfaiteurs ont élu domicile pendant deux tours d'horloge. Sur l'axe Tamba-Kidira, c'est à l'aide des troncs d'arbres, de gros cailloux posés sur la nationale que les malfaiteurs ont pu immobilisé tous les véhicules de 23 heures à 01 heures du matin sous une pluie battante, entre les villages de Sinthiou Fissa et Bêlé à 25 km de Kidira. Plus de 100.000 FCFA sont emportés et des matériels de véhicules, faisant aussi un blessé grave. Au même moment, l'axe routier Tamba-Kédougou est visité. Et le même scénario que le premier se produit. Les gendarmes sont informés avant de rappliquer sur les lieux pour constater les dégâts. Une information leur parvient qu'il s'agit des frères Sanghotte, Abdourahmane, né en 1977 et Oumar, lui âgé, de 17 ans domicilié à Youpé Pathé. Les pandores vont à l'assaut des deux frères à leur domicile, et les arrêtent vers les coups de 2 heures du matin, en plein sommeil. Ecroués à la brigade de gendarmerie de Kidira, ils sont déférés au parquet de Tambacounda. Ils commettent un avocat en la personne de Maître Ciré Clédor Ly. Une requête est introduite auprès du juge. Abdourahmane et Oumar Sanghotte sont libérés et placés sous contrôle judiciaire. Le lendemain, le regroupement des chauffeurs monte de Tambacounda au créneau pour dénoncer le manque de sécurité sur les axes routiers

La colère des transporteurs de la gare routière de Kothiary

Au cours d'un point de presse, le lendemain des braquages, dans l'après-midi, arborant des brassards rouges, le regroupement des transporteurs monte au créneau. Les transporteurs des deux gares routières de Kothiary et de Liberté observent quelques heures d'arrêt de travail pour dénoncer la situation dont ils sont victimes, situation qui a fini de décourager plus d'un usager de la route. Pour le président du regroupement des chauffeurs de la gare de Kothiary, « il est temps que les autorités agissent pour mettre fin à cette situation d'insécurité qui prévaut sur les axes routiers. A défaut, les chauffeurs se réservent le droit de se défendre eux-mêmes, en se procurant des armes à feu », déclare Aly Ndao, très amer face à cette situation. Pourtant, les populations de la région orientale avaient commencé à souffler ces derniers temps, suite au renforcement des unités d'interventions de la gendarmerie qui ont conduit aux arrestations de nombreux individus supposés être des chefs de gang. Mais l'accalmie n'a duré que quelques mois, car les coupeurs de route n'ont apparemment pas déchanté, loin de là. Un nouveau défi interpelle les pandores hommes en bleu, avec la réouverture des postes de gendarmerie qui étaient gelés, et face l'activation d'un plan trimestriel de sécurisation des personnes et des biens, histoire de faire retrouver le sommeil des populations.

Arrêtés en plein sommeil, humiliés, tabassés, blessés, Abdourahmane et Oumar crient leur innocence

16 heures trente, au quartier Plateau de Tambacounda, en cette journée du lundi, le soleil est au rendez-vous malgré les fortes précipitations reçues la veille dans la capitale orientale, dans cette maison où nous sommes conviés à un point de presse, la maison est remplie de monde. Proches, parents, amis se sont massivement déplacés pour voir les enfants, Abdourahmane et Oumar, qui viennent de faire les frais des pandores, après leur libération, placés sous contrôle judiciaire. Des dames, jeunes filles se lèvent pour nous saluer en pulaar. Tous les regards sont fixés sur les journalistes, présents à ce point de presse. La maison est calme, malgré la présence de beaucoup de monde. Les mines sont tristes. Un vieux du nom de Malal Sanghotte, la soixante, commence à nous parler comme le papa des deux garçons. Abdourahmane Sanghotte, qui a subi la loi des pandores, prend la parole pour nous expliquer clairement les faits qui ont abouti à son arrestation « Nous avions été mis au parfum du décès de notre oncle, Ngoury Sanghotte, à Léwa Jolfoubé dans la matinée du dimanche 26 août dernier. Après avoir mobilisé des motos que nos parents nous ont envoyées de l'étranger. Nous avions décidé de quitter notre village pour aller assister aux funérailles. L'enterrement a eu lieu vers 18 heures dans ce village. Nous nous sommes restés jusque tard dans la nuit », déclare Abdourahmane, qui poursuit que «  de retour à Léwa Jolfoubé, nous avons croisé les gendarmes à Youpé Hamady, en patrouille sans rien nous dire. Nous avons continué notre chemin à bord de nos motos cross jusqu'au village », sert-il.

Les pandores seraient-ils bien informés, où l'indicateur avait-il une dent contre les fils des émigrés ?

Les minutes passent dans cette interview, Abdourahmane Sanghotte continue son discours : « Vers 2 h-3 heures du matin, au moment où j'étais plongé dans les bras de Morphée, on tape à ma porte. Aussitôt j'entends quelqu'un dire mon nom : Abdourahmane Sanghotte, en pulaar « yaltou » (sort). J'ouvre ma porte, et je tombe sur un indicateur du nom de Seydou Oléle Kâ en compagnie des gendarmes », dit-il. « Une fois le seuil de ma porte franchi, un gendarme m'enchaîne avec son arme sur la tête. Apeuré et se tordant de douleur, je cours pour réveiller mon père. Je suis poursuivi jusque dans la chambre de mon père. J'ai reçu toutes sortes de coups avec les armes que détenaient les pandores », ajoute-il. La tête recouverte d'un sparadrap, ce dernier pointe du doigt, aux journalistes, sa blessure. « Toute ma famille a été tabassée. Même l'indicateur s'en est pris à la femme de mon grand frère, Dieynaba Sanghotte, lui donnant quelques coups de bâtons », raconte-t-il. « C'est ainsi que nous avons été embarqués à bord d'un véhicule, avec mon frère Oumar, pour être acheminés à Kidira, où nous avons subi toutes sortes de tortures par ces gendarmes. Face à toutes ces tortures, nous nous remettions à Dieu pour que justice soit faite dans cette affaire où nous continuons à crier fort à notre innocence ». Sans tarder, un coup de fil retentit, c'est un proche qui appelle de l'étranger pour s'enquérir des nouvelles des enfants. S‘apprêtant à vider les lieux, Abdourahmane nous explique que ses 90.000 francs ont été récupérés par un gendarme, qui a refusé de les lui rendre », se désole t-il



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