S'ils attendent avec "sérénité" la décision de la Cour de cassation dans l'affaire les opposant à l'opérateur économique Abdoulaye Dieng, par ailleurs député libéral, les responsables de la Sdv Sénégal, filiale du Groupe Bolloré, affichent un sentiment d'"injustice" exprimé par le directeur général sortant, Philippe Deneuve, qui se faisait épingler hier une distinction nationale.
Philippe Deneuve part. De directeur général de la société Sdv Sénégal, filiale du Groupe Bolloré, il va retrouver un fauteuil de directeur régional en Afrique du Sud pour représenter les intérêts du Groupe répartis dans dix pays en Afrique australe.
Après 25 ans passés en Afrique de l'Ouest et quatre ans passés au Sénégal, Philippe Deneuve laisse derrière lui un bilan plutôt positif des activités du Groupe, mais aussi des "dossiers contentieux d'actualité", comme il l'a dit lui-même, hier, en marge d'une cérémonie de distinction présidée par le ministre des Sports El Hadj Daouda Faye, qui l'élevait au rang d'Officier de l'ordre national du mérite.
Des dossiers contentieux, disions-nous, dont le plus récent en date est relatif à une affaire opposant la société Sdv Sénégal à l'opérateur importateur de riz, par ailleurs député libéral Abdoulaye Dieng, qui vient d'obtenir de la justice une décision de saisie par huissier, suivie d'un appel interjeté par la Sdv et qui attend cette fois la décision de la Cour de cassation.
Comme l'a définit le directeur général de la Sdv, c'est un dossier difficile à gérer parc que très prenant, "mais lourd de conséquences pour notre devenir dans le pays en cas d'échec", ajoute-t-il tout en exprimant un sentiment d'"injustice".
Si M. Deneuve concède qu'"on peut avoir en tant que société, des problèmes d'ordre administratif, il n'empêche que la justice, elle, doit être équitable", estime-t-il.
Mais, "lourd de conséquences"?… Précisant sa pensée, Philippe Deneuve confie que dans ce dossier où "la Sdv, à l'origine, n'était pas partie prenante", "une injustice pourrait nous amener à reconsidérer notre volonté de continuer à investir au Sénégal." Et d'ajouter que "nous attendons tout de même, avec sérénité, la décision de la Cour de cassation."
Les arguments à ce niveau de la Sdv et donc du Groupe Bolloré, comme le disent ses chiffres, ce sont quelque 5 milliards de FCfa en moyenne d'investissement par an, entre renouvellements et extensions, entre autres charges salariales d'un peu plus de 9 milliards de FCfa, selon les chiffres mêmes fournis par le directeur général de la Sdv, "premier partenaire du Port autonome de Dakar(Pad) avec plus de 60 milliards de FCfa de droits et taxes douanières collectés en 2005", fait encore valoir Philippe Deneuve qui estime par ailleurs que dans ce contentieux, "la Sdv n'a fait que défendre les intérêts de son client et s'est retrouvée dans un contentieux", répète-t-il, "dans lequel, à l'origine, elle n'était pas partie prenante."
Pour mémoire, le contentieux qui oppose le député libéral Abdoulaye Dieng et la Sdv remonte en 1999.
Rocambolesque
Il s'agissait à l'origine d'un contentieux entre Olam (Société de Singapour, négociant en produits agricoles) et l'opérateur économique sénégalais Abdoulaye Dieng. Olam a été condamnée à payer 200 millions à ce dernier. Accompagné d'un huissier de justice, M. Dieng avait alors saisi des marchandises entreposées dans les dépôts de la Sdv, poussant ainsi l'ancien directeur adjoint de la Sdv à porter plainte contre lui et son huissier. Par la suite, M. Dieng s'est vu condamné à restituer la marchandise.
Il se trouve qu'entre-temps, la société Olam n'existait plus et alors qu'on croyait l'affaire close, en 2001, ce dernier fait appel contre le jugement du tribunal, mais se verra débouté. Un second appel ne lui sera pas davantage favorable et en 2004, le voici qui se pourvoit en cassation contre l'arrêt de la Cour d'appel. La Cour de cassation juge l'affaire sur la forme et casse l'arrêt de la Cour d'appel pour "vice de procédure". L'affaire est renvoyée devant la Cour d'appel qui, contre toute attente, condamne par défaut le directeur général adjoint de la Sdv, M. Labarre, à six mois de prison ferme et à 2,5 milliards de FCfa d'amende et à travers lui, la Sdv fût condamnée comme civilement responsable et fait opposition le 30 septembre 2005. La liberté provisoire fût alors accordée à M. Labarre et la décision prise le 6 septembre 2004, annulée.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion