CONTREFAÇON DU SCEAU DE L’ETAT, FAUX EN ECRITURE PUBLIQUE AUTHENTIQUE : Plus d’un milliard et demi Fcfa réclamé au prévenu

Le séjour carcéral de Mamadou Korka Joël Bâ et de sa complice présumée, Seynabou Diallo, a été prolongé par le juge jusqu’au 21 novembre prochain, jour du délibéré. Les prévenus qui ont comparu ce lundi devant le juge des flagrants délits répondaient du chef de contrefaçon du sceau de l’Etat, de faux et usage de faux en écriture publique authentique. Partie au procès, l’agent judiciaire de l’Etat Babacar Bâ a réclamé un milliard six cent millions de dommage et intérêts.

Mamadou Korka Joël Bâ est un enseignant répétiteur chargé par la dame Seynabou Diallo d’aider sa petite fille Ndèye Codou Ndiaye à se perfectionner en mathématique. Mlle Ndiaye est élève en classe de terminale et doit passer le bac pour se rendre aux Etats - Unis en cas de réussite. Elle est alors régulièrement suivie à leur domicile des Hlm par Bâ. Mais à la dernière session organisée au Sénégal, Ndèye Codou échoua, ajournée au premier, avec une note de 2 sur 20 en maths !

Mais sa grand-mère, Seynabou Diallo croit dur comme frère que sa petite fille est victime d’une injustice. Elle fait alors appel à Mamadou Korka Joël Bâ qui lui confectionne un faux relevé d’admission avec la mention assez bien et le cachet de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Pour ce faux, la dame débourse 90.000 FCFA. Mais Bâ revient une semaine après lui signaler une erreur sur le document. Il le reprend pour rectificatif, change la mention assez bien, met  passable à la place. Il réclame pour ce service la somme de 50.000 FCFA. Mai hélas, les démarches effectuées pour obtenir l’attestation du diplôme se révéleront infructueuses.

Seynabou, qui s’était rendue chez un éminent professeur de l’Ucad avec le premier relevé, s’était vu dire que le premier relevé ne présentait pas d’anomalie, mais lorsqu’elle est revenue avec un second relevé pour le même examen, celui-ci marqua son étonnement et lui demanda de faire attention. Mais Seynabou ne s’avoue pas vaincue. Avec ce second relevé du bac, elle débarque chez Sébastian Badji de l’Office de Bac dans le but de se faire délivrer une attestation. L’agent de l’Office du bac vérifie le relevé et décèle des anomalies. Il s’en ouvre à Babou Diakhoumpa qui constate le subterfuge avant de saisir les éléments de la section recherches de la gendarmerie. Cueillie par les pandores, Mme Diallo dénonce Mamadou Korka Joël Bâ qui sera arrêté à son tour.

La perquisition effectuée à son domicile permet la saisie de plusieurs documents compromettants dont de fausses attestations de brevet, de faux relevés de Bac, des cartes d’identité, des cachets et tout un arsenal destiné à la confection de faux. Nonobstant ce faisceau d’indices, Bâ nie être l’auteur des faux et désigne un certain Mouhamed comme étant celui qui les a confectionnés pour 140.000 FCFA décaissés par Seynabou Diallo. Mais ce Mouhamed ne sera jamais retrouvé faute de précision sur son domicile et ses coordonnées. Pour les faux documents trouvés par dévers lui également, Bâ déclare les avoir reçus recevoir d’un certain Mactar Guèye, professeur de son état, demeuré introuvable. Le président du tribunal, les assesseurs et  le procureur insisteront, en vain, pour que le prévenu apporte la preuve de l’existence de ses supposés complices. Ce qui fera dire au représentant du parquet que Mouhamed et Guèye n’existent que dans l’imagination fertile de Mamadou Korka, qui pense ainsi se tirer d’affaire. Il a donc requis un an ferme contre Bâ et trois mois contre Seynabou qu’il considère comme une complice par instigation. Babacar Bâ, l’agent judiciaire de l’Etat ne dira pas le contraire. Le magistrat commis par l’Etat pense que ce procès est celui de la témérité et de l’orgueil, celui de la dame Diallo incapable d’accepter l’échec de sa petite fille au bac. En foi de quoi, il réclame aux prévenus le paiement de la somme de 1.600.000.000 frs en guise de dommages et intérêts. Le délibéré est pour le 21 novembre.