Le corps sans vie d'un jeune garçon âgé de 16 ans environ a été retrouvé, avant-hier matin, dans la cour d'une maison abritant une quinzaine de jeunes talibés. La victime non encore identifiée a été admise à la morgue de l'hôpital A. Le Dantec. En attendant le rapport d'autopsie, les limiers de Grand-Yoff ont ouvert une enquête.
Un jeune garçon qui meurt dans la cour d'une maison habitée à majorité par de jeunes talibés, sans que personne ne puisse expliquer les circonstances de son décès, encore moins porter un nom sur son visage, c'est le scénario du curieux drame qui s'est produit, avant-hier, non loin du Camp pénal de Liberté 6.
De l'avis de sources concordantes, le jeune garçon âgé de 16 ans environ a été aperçu par un des occupants de la maison appelé Pa Niang, vers 7 heures du matin, couché sur le ventre, aux abords des toilettes. Pa Niang a ainsi avisé le maître coranique Malick Ndiakh, qui dirige une quinzaine de jeunes talibés, histoire d'identifier le garçon et éventuellement de s'enquérir de sa situation. Une fois au chevet de l'enfant, ils ont constaté qu’une bave s'échappait abondamment de sa bouche. Ils ont tenté d'interpeller le garçon pour avoir le coeur net sur ce dont il souffrait. Peine perdue, celui-ci ne sera pas en mesure d'articuler le moindre mot. Alors, dans le souci d'identifier le malade, le maître coranique a vite fait la revue de ses talibés et s'est rendu compte que personne ne manquait à l'appel. Il en a déduit que le jeune garçon ne faisait pas partie de ses élèves. Mieux, renseignement pris, le gamin était également inconnu des autres locataires de la maison.
Le gamin avait abondamment bavé
Voyant que l'état du jeune garçon ne s'améliorait pas, Pa Niang et le maître coranique se sont rendus d'un pas alerte au camp de Gmi Sékou Mballo, à quelques encablures de là, pour aviser ceux-ci. Ce sont les limiers du camp qui alerteront les sapeurs-pompiers de la zone, mais également leurs collègues du poste de police de Grand Yoff. Seulement à l'arrivée des soldats du feu au chevet du gamin, celui-ci avait fini de rendre l'âme. À leur suite, les hommes du commissaire Bodian, procédant aux constats d'usage, n'ont retrouvé par-devers la victime la moindre pièce à même d'édifier sur son identité. C'est alors que le corps sera acheminé à la morgue de l'hôpital A. Le Dantec pour autopsie. Pendant ce temps, les limiers ont entamé une enquête de proximité qui leur a permis de se rendre compte que la maison était dépourvue de porte à même d'être fermée à clé et que pouvait y entrer où sortir qui veut. Ainsi, vu que la victime est inconnue des lieux, la thèse qui a priori s'impose «est qu'il s'y est certainement introduit pour passer la nuit en se fondant dans la masse de talibés, ceci, si nous parvenons à prouver qu'il ne fait pas partie des talibés qui résident dans cette maison», soulignent nos sources. Quid alors des causes réelles de sa mort ? Nos interlocuteurs qui n'ont pas voulu s'aventurer outre mesure, ont dit attendre de recevoir les conclusions du médecin légiste, qui pourrait lever certaines équivoques et donner un coup de fouet à l'enquête, si l'on sait, notent-ils, qu'aucune trace manifeste de violences n'a été relevée sur le corps de la victime.
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