Ce sont des délits graves pouvant conduire à une peine criminelle qui ont été retenus par le juge d’instruction contre le journaliste Pape Amadou Gaye, directeur de publication du quotidien « Le Courrier du jour ». Notre confrère, inculpé, a été placé sous mandat de dépôt hier.
Le directeur de publication du quotidien « Le Courrier du jour », Pape Amadou Gaye, arrêté la semaine dernière, a été placé sous mandat de dépôt hier par le juge d’instruction et inculpé pour divers délits jugés graves.
Auteur d’un article intitulé « Et l’Armée dans tout ça » dans lequel il dresse un tableau sombre de la situation nationale avant d’interpeller la Grande muette, le journaliste risque gros, vu la gravité des charges retenues à son encontre par le magistrat instructeur du premier Cabinet, le juge Sémou Diouf.
Pape Amadou Gaye est inculpé de démoraliser l’Armée pour l’inciter à la rébellion contre les institutions, d’avoir commis des actes et manœuvres portant atteinte à la sûreté de l’Etat et susceptibles de troubler la tranquillité publique, nous confie son avocat. Le juge d’instruction a aussi retenu contre le patron du « Courrier du jour » le délit d’offense au chef de l’Etat. Ces préventions tombent sous le coup des articles 70, 80 et 248.
Par conséquent, Pape Amadou Gaye risque une peine lourde s’il est reconnu coupable, à en croire Me Ciré Clédor Ly, son avocat. La peine encourue est de cinq à dix ans de réclusion criminelle, nous précise-t-il. « C’est la réclusion criminelle. C’est une peine afflictive et infamante », poursuit-il.
Selon Me Ly, « dès que l’article 70 est visé, c’est une procédure criminelle », le placement sous mandat de dépôt devient obligatoire. Et c’est ce qui est arrivé hier à notre confrère qui a vu le rêve d’une liberté provisoire s’envoler devant les rigueurs des dispositions de la loi.
« La défense ne peut rien faire. Dans ce genre d’affaire, les avocats sont liés, les procureurs sont rois ». Pape Amadou Gaye a été interpellé jeudi dernier par les éléments de la Division des investigations criminelles et les locaux de son journal, à en croire le rédacteur en chef, ont été scellés depuis lors, empêchant le journal de continuer à paraître.
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