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DRAME DU DEFICIT DE CRECHE A DAKAR : Absa Diallo perd les deux bébés de ses triplés

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DRAME DU DEFICIT DE CRECHE A DAKAR : Absa Diallo perd les deux bébés de ses triplés

C'est la tristesse dans le village de Niacourab, communauté rurale de Sangalkam. La dame Absa Diallo, qui avait accouché vendredi matin dernier, à la maternité de Keur Massar, de triplés prématurés, a perdu les deux bébés par défaut de crèche. Après de nombreux déplacements dans certains hôpitaux, on lui oppose une fin de non-recevoir ; et c'est finalement à Abass Ndao que le bébé qui restait à été admis.

Gorgui Sow son mari raconte son odyssée  
 
"Vers 5h du matin, ma femme se plaignait de douleurs au niveau des reins, aussitôt j'ai compris qu'elle était à terme, et j'ai demandé à sa petite sœur de l'accompagner à la maternité de Keur Massar", explique-t-il. "C'est là-bas qu'elle a accouché de triplés, deux garçons et une fille, avec l'assistance de la sage-femme. Sa sœur est revenue au village vers 11h, m'informer, et aussitôt je me suis rendu sur les lieux, et la sage-femme m'a demandé de payer pour la salle ; et je suis retourné pour compléter le paiement, parce que j'avais toute cette somme avec moi", ajoute-t-il. "Après avoir payé, Mme Dieng, la sage-femme, m'a dit d'amener les bébés à Dakar pour les placer en crèche, parce que c'était des prématurés, si j'ai les moyens. Je suis  retourné au village, et un voisin, Mor Sarr Bâ, m'a prêté son véhicule ; j'ai ainsi débuté à l'hôpital Roi Baudin, là-bas c'était pas possible parce qu'il y avait des travaux à la maternité.  Je me suis rendu à Abass Ndao où l'on m'a signifié qu'il n'y avait plus de place disponible, et on m'a indiqué une clinique à côté de l'université Cheikh Anta Diop ; là aussi, c'était la même chose. Je ne savais plus quoi faire, j'ai alors appelé mon voisin du village, et il nous a dit de nous rendre à la clinique Maïmouna de Rufisque ; chose faite, mais c'était le même problème, il n'y avait pas de crèche. Après, nous nous sommes rendus à l'hôpital Youssou Mbargane Diop de Rufisque, à la maternité, c'était la même réponse, pas de couveuse, et l'un des bébés était déjà mort en cours de route. Je ne savais plus quoi faire, nous sommes rentrés pour attendre le lendemain, afin de sauver les deux autres, mais au moment où nous quittions le village pour nous rendre à Albert Royer, l'autre bébé est décédé au niveau du poste de santé". Tel est le parcours du combattant du malheureux père.

La sage-femme dément

Joint au téléphone, la sage-femme de la maternité de Keur Massar, balais d'un revers de la main les informations livrées par le mari de Absa Diallo. Selon elle, tout ce qu'il fallait faire, a été fait à son niveau. "J'ai bien assisté la dame, je lui est prescrit des ordonnances pour tous les trois nourrissons et elle, c'est son mari qui n'a pas voulu attendre que l'ambulance que j'avais appelée vienne les évacuer sur Dakar", explique-t-elle. Mais par rapport à cette réponse, on peut se poser la question de savoir, s'il est normal, en tant que professionnelle de la santé, de laisser partir une femme qui a accouché de triplés prématurés, malgré la pression de son mari.

Le patron du Sutsas intervient

Informé par un proche de la famille de Absa Diallo, le secrétaire générale du Sutsas, Mballo Dia Thiam, prend les choses en main. Après avoir appelé le patron de l'hôpital Albert Royer, le bébé qui restait est finalement admis à Abass Ndao, avec le soutien de ce dernier. Saisi de cette affaire le matin en tant qu'administratif, il s'est démené pour venir en aide à cette famille très démunie. De l'avis des accompagnants, à chaque minute, il appelé pour voir où ils se trouvaient, et entre temps il avait déjà pris toutes disposition pour que le bébé qui restait puisse être sauvé. Malgré son poids très faible, il a été placé en crèche à Abass Ndao, avec la bénédiction du patron de l'hôpital.

Le déficit d'infrastructures sanitaires décrié

La responsable de la commission santé et action sociale du conseil rural de Sangalkam, n'a pas manqué de déplorer le déficit de structures sanitaires au niveau du département de Rufisque. De l'avis de Astou Wade, il est inconcevable pour un département comme Rufisque qu'il n'existe même pas un hôpital pouvant prendre en charge des cas comme celui de la dame Absa Dia. Selon elle, Youssou Mbargane Diop n'est même pas un hôpital, mais un centre de Santé qui ne peut pas prendre en charge les problèmes de santé des 300 000 âmes qui vivent dans le département de Rufisque. En tant qu'élue, elle lance un appel pressant aux autorités pour la construction d'un hôpital à Rufisque. Elle s'engage par ailleurs à demander au conseil rural de soutenir la dame Absa Diallo, pour ses soins, après son difficile accouchement. Au dernières nouvelles, les deux bébés décédés ont été finalement inhumés à Niacourab où cet accouchement de Absa Dia constitue le principal sujet de discussion.



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