DRAME FAMILIAL A THIES : Elle ébouillante sa co-épouse avec de l’acide et de l’amidon

Une scène de jalousie pour le moins rocambolesque est au cœur de toutes les discussions au quartier Randoulène Nord de Thiès. Pour se venger de sa co-épouse, Aminata Faye, âgée de 22 ans, n’a rien trouvé de mieux à faire que de l’ébouillanter avec une solution comprenant de l’eau bouillie, de la gomme amidon et de l’acide. Elle a été déférée au parquet hier.

Les faits se sont déroulés dimanche dernier 6 Août 2006 dans le domicile conjugal où vivent ensemble depuis 2 ans, les deux co-épouses. La victime Maguette Gaye est la première épouse et Aminata Faye, la seconde. Entre les deux femmes, c’était toujours des scènes de jalousie indescriptibles. D’ailleurs, il y a 7 mois, une vive altercation les avait opposées. Il s’en était suivi une bagarre au terme de laquelle, Maguette Gaye avait mordu Aminata Faye à l’oreille gauche. L’affaire avait atterri à la barre du tribunal où le juge avait infligé une peine ferme d’un mois de prison à Maguette Gaye. Après son élargissement, elle avait demandé à son mari l’autorisation de rejoindre ses parents en attendant qu’ un climat d’apaisement et de sérénité règne dans la maison. Après 7 mois passés chez ses parents, Maguette Gaye est revenue dans le domicile conjugal dans la nuit du samedi 5 Août dernier. Le dimanche matin, ne se doutant certainement de rien, elle a commencé à nettoyer à grande eau sa chambre, restée fermée durant toute son absence. C’est à ce moment, selon sa version, que sa co-épouse est sortie de la cuisine avec un bol fumant contenant de l’eau bouillie, de la gomme amidon et de l’acide. Elle lui verse brutalement la solution sur le corps, à partir du dos. La victime, totalement prise de cours, glisse et tombe. Le « bourreau » continue sa sale besogne en lui versant le reste sur la figure. Et c’est le mari Mamadou Dieng, mécanicien de son état, assis non loin du théâtre des opérations, qui s’est précipité pour récupérer la victime et la conduire à l’hôpital pour des soins intensifs. Le certificat médical établi par le médecin traitant est assorti d’une incapacité temporaire de travail (Itt) de 21 jours. C’est sur la base d’un tel document que Maguette Gaye est allée au commissariat central pour porter plainte. Selon le témoignage du mari, le matin, il a lui-même donné la dépense quotidienne à Aminata Faye tout en lui demandant de lui préparer son petit déjeuner. Elle est allée à la boutique séance tenante. A son retour, elle est entrée dans la cuisine. Ayant longtemps attendu, le mari est allé vérifier ce qu’elle faisait. Elle lui fera savoir qu’elle était en train de préparer quelque chose, sans aucune autre précision. Ne se doutant de rien, il est allé tranquillement se rasseoir sur sa chaise. C’est après, précise-t-il, qu’il a vu Aminata sortir effectivement de la cuisine avec le bol en question pour verser le contenu sur le corps de Maguette Gaye, Selon le mari, Aminata Faye a bien préparé son coup pour avoir d’abord bien fermé sa porte avant d’agir. C’est ainsi qu’après avoir accompli son forfait, elle a pris la fuite pour aller se réfugier chez ses parents. Après avoir conduit la victime à l’hôpital, Mamadou Dieng a déclaré avoir vu dans la cuisine un sachet vide de gomme amidon. Mais aussi l’acide, qui se trouvait dans la batterie de voiture gardée dans la cuisine, était vide. Face à l’enquêteur, la mise en cause a convoqué la légitime défense pour se tirer d’affaires. Selon elle, c’est bien Maguette Gaye qui l’a menacée avec le bol fumant et elle s’en est agrippée et le contenu s’est déversé sur elle. Cependant, sa version est loin de convaincre les limiers. Non seulement les témoignages de son mari lui sont défavorables, mais aussi le boutiquier du coin a avoué que Aminata Faye s’est bel et bien présentée chez lui pour acheter de la gomme amidon mais malheureusement son stock était épuisé. En attendant, Aminata Faye a rejoint la prison via le Parquet où elle a été déférée hier pour coups et blessures volontaires. Et si cela ne dépendait que de son mari, elle ne bénéficierait d’aucune circonstance atténuante car le mari, visiblement ébranlé, a demandé que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur pour la simple raison qu’il ne cautionnera jamais le mal, d’où qu’il vienne. L’officier de police judiciaire, Chérif Souffi Daff, est du même avis. Pour lui, les gens ont tendance à banaliser les scènes de jalousie, mais le cas d’espèce est purement un acte meurtrier et il convient de faire en sorte qu’il ne fasse des émules.