Guédiawaye-Nimzath: Il agresse l'amant de sa femme, et le poursuit avec un poignard

Ayant soupçonné son ami Aliou Bâ d'entretenir des relations coupables avec sa femme, Ousseynou Ndioum n'a pas hésité à lui tendre une embuscade. Mordu à l'oreille droite, puis poursuivi par le mari, armé d'un poignard, l'amant n'a dû son salut qu'à l'agilité de ses jambes. Un long cri, des galops, des appels incessants au secours rythmèrent alors la course-poursuite entre les deux « amis »…

Nous sommes à Guèdiawaye, au quartier Nimzath. La bagarre qui oppose M. Aliou Bâ et Ousseynou NDioum, les deux vieux potes, continue d'alimenter les conversations. Et pourtant, ce n'est pas la première fois que Ndioum et Bâ en viennent aux mains pour les mêmes faits. Le tribunal s'était saisi d'une affaire analogue au mois de mai dernier, et avait condamné Ousseynou NDioum. Le mari avait pris un mois de prison ferme avec sursis, et une amende de 100.000 francs. Malgré cette condamnation, Ousseynou n'en continuait pas moins de surveiller son ami, qu'il soupçonne de rôder autour de son épouse. Les faits vont lui donner raison. En effet, officiant comme veilleur de nuit dans la nouvelle case des Tout petits de la place, Ousseynou Ndioum manque de s'évanouir, lorsque à l'aube du samedi 22 juin 2006, alors qu'il rentrait tranquillement à son domicile, il aperçoit son épouse en compagnie de Aliou Bâ, riant à gorge déployée. Furieux, il effectue un long détour pour se positionner au coin d'une rue, attendant ainsi son ami de pied ferme pour lui régler son compte. Ce dernier ne tarde pas à se manifester, après avoir pris congé de la dame. Sans tarder, Ousseynou lui saute dessus et engage une rude bataille avec l'amant de sa femme. Roué de coups, Aliou chancelle avait de se retrouver au sol. Occasion rêvée pour le mari qui, sans crier gare, se penche sur son visage pour le mordre à l'oreille droite. Ameutés par le long cri de l'amant, les voisins rappliquent immédiatement sur les lieux, et réussissent à séparer les deux amis. Ousseynou Ndioum, qui tenait vaille que vaille à en découdre avec son ami, exhibe alors une poignard pour tenir en respect les voisins, puis se dirige d'un pas décidé vers Aliou. Ce dernier, pour ne pas mettre sa vie en péril, pivote sur lui, avant de piquer un sprint d'enfer à travers les rues de Nimzath, poursuivi par le mari. Plus rapide, Aliou Bâ réussit à semer son poursuivant au bout de quelques mètres de course. Quelques heures plus tard, l'amant débarque au commissariat de Guèdiawaye, un certificat médical de 21 jours d'incapacité temporaire de travail à la main. Prenant à témoin les policiers, Aliou Bâ, encore sous le choc, déclare d'une voix tremblante : "Il soutient partout qu'il me tuera un jour ou l'autre, à cause de sa femme qui, pour moi, n'est rien d'autre qu'une amie, c'est-à-dire (Sama djiguène la rekk). Je jure que je n'ai aucune liaison avec sa femme". Cueilli par les flics, Ousseynou Ndioum n'a pas nié les faits. "Ce jour-là, quand je l'ai croisé, il était en compagnie de ma femme. Dès qu'il m'a vu, il a tenté de s'enfuire. Je sais qu'il fait la cour à mon épouse depuis longtemps, malgré mes avertissements répétés. Je veux qu'il cesse de tourner autour de ma femme". Ousseynou Ndioum a été finalement déféré au parquet, pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité de travail de 21 jours sur son ami.