JAXAAY 2 : Une femme enceinte tabassée et déshabillée dans la rue

Une scène pour le moins insolite s'est déroulée le 11 octobre dernier, vers 15 h, à l'unité 11 /13 des Parcelles assainies de Jaxaay 2. Bineta Ndiaye Guèye, en état de grossesse avancée, a été rouée de coups et déshabillée nue par ses voisines Fatou Baldé et Aïssatou Diallo, mère de cette dernière. Le tort de Bineta est qu'un de ses enfants a battu le fils de Fatou Baldé.

Tabasser une femme enceinte et la déshabiller totalement en plein jour dans la rue. Voilà, le supplice que les nommées Fatou Baldé et sa mère Aïssatou Diallo ont infligé à leur voisine de quar­tier, Bineta Ndiaye Guèye. Elles ont été toutes deux déférées au parquet de Rufisque par la police de Jaxaay pour coups et blessures volontaires au préjudice de Bineta.

11 octobre dernier, vers 15 h, la dame Bineta Ndiaye Guèye demande à ses enfants, Serigne Mbacké Samb, 11 ans, et Yacine Samb, 6 ans, d'aller lui moudre du mil. Quelques instants après, un jeune garçon accourt vers la jeune femme et l'informe que son fils, Serigne Mbacké Samb, est en train de se battre dans la rue avec un voisin. Sur ce, elle demande alors à sa petite sœur d'aller intervenir et ramener sa progéniture à la maison.

Alors que Bineta, en état de grossesse avancée se prélasse dans sa chambre et attend le retour de ses enfants, une fille nommée Fatou Baldé, accompagnée de sa mère, Aïssatou Diallo, à la tête d'une foule, fait irruption dans la chambre. L'un des assaillants, une fille, tenait au collet l'un des enfants de la jeune femme en pleurs et le tirait de force. Outrée par ce geste, Bineta se relève aussitôt de la natte et interpelle la fille qui, pour toute réponse, se met a débiter des grossièretés à l'endroit de la dame au motif que le fils de cette dernière a tabassé le sien.

Mais, voulant éviter la bagarre, Bineta lui présente des excuses et promet de «corriger» son rejeton si celui-ci récidive. Aussi, supplie-t-­elle la jeune fille et sa mère de sortir de la chambre le temps de lui permettre de se rhabiller. Ceci, tout en continuant à leur adresser de plates excuses. Cependant, ces propos accommodants n'ont pas pour autant douché les ardeurs de Fatou qui refuse catégoriquement de s'exécuter. Et comme excitée par l'attitude conciliante de la dame, Fatou lâche le jeune garçon et se rue sur cette dernière toujours allongée sur le lit, aidée, en cela par sa mère, Aïssatou Diallo. Elles lui déchirent ensuite les habits et la déshabillent nue avant de la traîner dehors. Dans leur furie, elles saccagent des carreaux de la maison et reversent un seau d'eau par terre avant de jeter dehors la bonbonne de gaz de leur victime.

Alertés par le vacarme, des voisins accourent et rhabillent la jeune femme avant de forcer les protagonistes de celle-ci de sortir de la maison. «Je ne leur ai rien fait de mal. Elles me reprochent d'avoir laissé mes enfants malmener les leurs. Ce qui n'est pas le cas. Elles m'ont injuriée, tabassée et déshabillée nue devant les gens. En outre, Aïssatou Diallo, la mère de Fatou Baldé, a même menacé de s'en prendre de nouveau à mes enfants tout en incitant ses petits-enfants à en faire pareil contre ma progéniture. J'ai été au dispensaire où, après des soins, on m’a délivré un certificat médical de 10 jours d'incapacité temporaire de travail », déclare Bineta qui, dans sa plainte, souhaite une application rigoureuse de la loi contre ses agresseurs.

Fatou Baldé, l’une des mises en causes, a nié les faits et déclare avoir été plutôt repoussée et jetée dehors par la plaignante, alors qu’elle et sa mère étaient venues juste dans la chambre pour l'informer de la bastonnade de son enfant contre le sien. Fatou indique n'avoir à aucun moment levé la main sur la plaignante ni saccagé les biens de celle-ci. « C’est plutôt elle qui a déclenché les hostilités en me repoussant violemment ainsi que ma mère dehors. Et lorsqu'elle a voulu se battre avec nous, nous avons préféré sortir de la maison», affirme Fatou. Tout comme celle-ci, Aissatou Diallo, sa mère, confirme et soutient avoir été surprise des accusations «non­ fondées» de la plaignante.

Malgré tout, Fatou Baldé et sa mère Aïssatou Diallo ont été envoyées en prison pour coups et blessures volontaires.