Modou Fall, ce jeune homme de 19 ans qui s’était échappé à deux reprises de la chambre de sûreté du commissariat central de Dakar, fait encore parler de lui. En effet, l’as de l’évasion a, depuis sa cellule de Rebeuss, adressé à un notable de Touba une lettre, dans laquelle il lui propose un véhicule 4x4 et une Laguna, s’il l’aide à sortir de taule. Ce qu’il demande à Ame Diouf, c’est de plaider sa cause auprès du khalife général des Mourides, qui, à son tour, intercéderait en sa faveur du côté du ministre de la Justice, Madické Niang. Le bonhomme croupit en prison depuis le 16 février dernier.
On ne sait pas par quelle magie, mais « l’as de l’évasion » a adressé, depuis la prison où il se trouve, une lettre à un grand notable mouride, Ame Diouf. Dans sa missive, il propose à ce dernier un « alléchant » marché, s’il l’aide à sortir de prison. « Je suis prêt à te donner deux de mes véhicules dont un 4x4 et une Laguna, si le ministre la Justice, Madické Niang, me tire d’affaire », promet-il à Ame Diouf. Mais, pour cela, il faut vous en ouvrir au khalife général des Mourides, pour qu’il me vienne en aide. Car il suffit tout juste que le saint homme lui fasse la demande, pour que le garde des Sceaux me sorte de prison », écrit Modou Fall. Poursuivant, il ajoute : « ma situation est devenue trop complexe du fait de mes deux évasions de la chambre de sûreté du commissariat central de Dakar ». Même si on ignore pour l’instant, le sort réservé au deal qu’il propose à Ame Diouf, il n’en demeure pas moins que plusieurs questions restent sans réponses. Car certains se demandent encore comment Modou Fall a réussi à écrire cette correspondance depuis sa cellule ? A-t-il bénéficié de la complicité de gardes pénitentiaires ? Autant d’interrogations importantes, si l’on sait que, lors de sa dernière évasion du commissariat central de Dakar, il avait mouillé certains policiers, ce qui a été à l’origine de suspicions de toutes sortes.
L’histoire d’un as de l’évasion
Malgré son jeune âge, Modou Fall est une personne extrêmement futée. Car, lors de la reconstitution des faits de sa première évasion, au commissariat central de Dakar, le bonhomme qui s’était montré très bavard avait mis en cause certains policiers, affirmant leur avoir remis une forte somme d’argent pour faciliter son évasion. Avant de faire volte-face, pour disculper les policiers qu’il avait mouillés. Modou Fall sait en tout cas comment s’y prendre quand il s’agit d’évasion. Il s’était échappé de la Maison d’arrêt et de correction de Ziguinchor. Cerveau du cambriolage au Lagon 1 qui visait des techniciens chinois de Dangote, il avait été balancé par ses complices et receleurs arrêtés par la Division des investigations criminelles. Sous le coup d’un avis de recherches, il a été, plus tard, mis aux arrêts puis placé sous mandat de dépôt à la Mac de Ziguinchor. Mis au parfum de son arrestation, des éléments de la Dic s’apprêtent à se rendre dans la partie Sud du pays, mais leur surprise fut grande, quand ils ont été informés de l’évasion du prisonnier. Comment ? Là aussi mystère ! Ayant quitté Dakar, Modou Fall pose ses valises à Mbour, où il va se livrer à plusieurs cambriolages, avant de tomber entre les mains du commissaire central. Immobilisé, il apparaît sous l’identité d’un certain Cheikhouna. C’est d’ailleurs, sous ce nom qu’il est enregistré en cellule, avant de prendre la belle, une première fois. La Dic se met, à nouveau, à ses trousses, le prend et ne peine pas à l’identifier. Déféré au parquet, au terme de sa garde-à-vue, Modou Fall bénéficie d’un retour de parquet et retourne au commissariat central, en attendant de faire face, le lendemain, au maître des poursuites. Dans la nuit précédant son inculpation, il se taille pour une énième fois.
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