Matam, 1-er oct (APS) - En voulant jouer au bon samaritain, en apportant de l'aide aux populations victimes des inondations à Matam (nord-est), le préfet du département s'est retrouvé dans une cocasse histoire d'arnaque où il a été finalement plumé de la valeur de 1,2 million de francs CFA.
C'est un feuilleton dont les acteurs sont des Sénégalais de Londres, un Abidjanais et les Forces nouvelles, l'ancienne rebellion de Côte d'Ivoire.
Tout commence par un coup de fil reçu d'un certain Bouba Diop depuis l'Angleterre, au nom de la communauté sénégalaise de Londres, qui veut venir en aide aux sinistrés. Cette aide est composée de riz, de cuisinières à gaz, de téléphones portables, de téléviseurs, etc.
M. Diop demande au préfet de prendre le contact d'une personne, un certain Koffi, établi à Abidjan. Finalement c'est ce dernier qui appelle le préfet en lui demandant de débourser la somme de 200 000 francs ou de faire cotiser les populations pour les frais de transports du conteneur à bord d'un avion. Par l'intermédiaire d'un ami, le préfet parvient à décaisser la somme demandée.
Quelques jours plus tard, il reçoit un nouveau coup de fil de Koffi. Son interlocuteur lui explique que le colis n'a pu être envoyé comme prévu. Cette fois-ci l'envoi devra être effectué par route depuis Abidjan via le Mali, lui explique Koffi. Ce qui devra coûter la somme de 500 000 francs à la charge des destinataires plus le paiement d'un pourcentage aux représentants des Forces nouvelles qui contrôlent cette partie du territoire. Le préfet n'envoie que 300 000 francs.
Le préfet était dans l'attente du don quand il reçut un coup de fil du convoyeur du conteneur qui lui annonce une panne de mécanique nécessitant la somme de 100 000 francs. Cette fois il ne mettra pas la main à la poche, demandant simplement au conducteur de s'en ouvrir à ses supérieurs.
Pourtant aucun conteneur n'arrivera en provenance de Côte d'Ivoire. En effet, un coup de fil de M. Womodé des Forces nouvelles lui fait part de la décision du chauffeur de retourner vers Abidjan, ce que n'ont pas accepté les anciens rebelles qui comptent arraisonner le camion.
Et quand le préfet appelle ses anciens contacts, il ne trouve pas de répondant ou simplement on essaie de le faire tournant en rond.
Naïf ou simplement victime de sa bonne volonté d'aider ses administrés, le préfet n'entend plus tomber dans ces histoires. Il veut surtout attirer l'attention de tout le monde pour ne pas tomber dans le même piège. Il a saisi depuis lundi les agents d'Interpol.
OID/ADC/SAB
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