Mbour : Trempés dans une affaire d'homosexualité, les 3 prévenus risquent 7 ans ferme

Séquestration, extorsion de fonds, association de malfaiteurs et vol. Tels sont les quatre chefs d'inculpation qui pèsent sur ces trois prévenus sont poursuivis. Tout est parti d'Internet, l'un des prévenus a pu explorer le site d'un Français du nom de Denis d'Ussel, homosexuel notoire. Après un échange pour le moins chaleureux, le Français est convié par le Sénégalais à venir « explorer » le tourisme homosexuel au pays de la Teranga. Ainsi , tout est orchestré pour accueillir l'homosexuel dans les meilleures conditions possibles. Une villa, à l'abri de tout soupçon, est alors louée ; et c'est dans cette maisonnée à Mbour que Denis d'Ussel a été séquestré, les trois prévenus lui réclamant 10.000.000 francs, seule condition pour ne pas le dénoncer à la police sénégalaise. L'affaire éclate à Mbour, avant d'atterrir à la barre du tribunal où le procureur a requis 7 ans ferme contre les prévenus. Egalement, la partie civile a demandé la restitution du montant, et n'a réclamé qu'un franc symbolique en guise de dommages et intérêts. Le jugement sera rendu le 21 mai prochain.

Les trois prévenus, à savoir Idrissa Guiro, Bathie Sèye et El-hadji Mouss Ngom, étaient côte à côte avec le propriétaire de ladite maison, Marcel Sipriant Badiane qui, lui, a comparu libre. Le premier cité est le cerveau de l'opération, c'est lui qui a contacté la victime par Internet, et a accepté les conditions posées par Denis d'Ussel. A savoir, qu'une fois au Sénégal, ce dernier devait être son amant. Denis d'Ussel sera accueilli à l'aéroport et conduit à Mbour, comme prévu. Ils sont restés ensemble quelque temps, avant que Guiro ne fasse appeler ses deux acolytes, Bathie Sèye et El-hadji Moussa Ngom. Mais le hic, c'est que le sieur Guiro n'a pas respecté le deal, d'être l'amant du Français. Et ce dernier, déçu, a déposé une plainte contre les prévenus pour séquestration, extorsion de fonds, association de malfaiteurs et vol. Les mis en cause seront arrêtés par la police sénégalaise, après que celle-ci a été saisie par Interpol.

L'affaire est dans un premier temps renvoyée par le tribunal, qui exigeait la comparution du plaignant. En vain. Les prévenus ont comparu en son absence. Interrogé s'il reconnaissait les faits, le sieur Idrissa Guiro est passé aux aveux, expliquant qu'il avait reçu le virement de 15.000 Euros de la part de Denis d'Ussel, qui lui avait ouvert un compte à la SGBS à Mbour, où il a fait le trait. Il ajoute par ailleurs avoir fait appel à ses deux amis pour qu'ils l'aident à convaincre le Français de lui remettre le montant précité. Soutenant avoir refusé d'être l'amant de Denis d'Ussel, se disant commerçant et non homosexuel. « Notre seul but était d'avoir de l'argent, et non autre chose », a confié Guiro. Badiane a confirmé avoir loué un appartement aux prévenus et au Français. Bathie aussi a confirmé ces propos. Quant à El-hadji Moussa Ngom, il expliquera au tribunal qu'il se trouvait à Malango, situé à Fatick, pour rencontrer son marabout ; et que c'est là qu'il appelé Guiro pour réclamer son argent. « Ce dernier m'a dit qu'il y avait un Français qui devait lui remettre un montant de 15.000 Euros. C'est ainsi que je suis venu à Mbour les trouver, d'ailleurs j'ai croisé Denis à la Plage , en lui suggérant d'assister Guiro, mais je ne suis mêlé ni de près ni de loin à des affaires d'homosexualité », dira-t-il. Le conseil de la partie civile, Me Pascal Gomis, dira au tribunal que voilà des hommes âgés de 30 à 34 ans, qui se disent commerçants, mais trempent dans des affaires louches pour se remplir les poches. Ils ont séquestré l'homosexuel pour qu'il leur remette 15.000 Euros ; contraint, Denis a sollicité l'assistance de sa sœur, qui a fait un virement dans le compte de Denis. Tous les documents sont là », a exhibé Me Gomis. « C'est grâce à Interpol qu'ils ont été appréhendés, ces gens sont trop dangereux. Ils l'ont séquestré durant 9 jours dans une maison, où il a été maltraité, battu, victime d'extorsion de font et de vol. Denis d'Ussel ne demande que la restitution du montant de 15.000 Euros ; et pour les dommages et intérêts, il ne réclamé qu'un franc symbolique »plaidera-t-il.

Le procureur dira dans son réquisitoire que les faits sont très graves. Après avoir décrit les circonstances dans lesquelles les faits ont eu lieu, il a requis 7ans ferme les trois prévenus, et la relaxe pour Badiane. Les conseils des prévenus, Pape Sow, Abdourahmane Sow, Biram Sassoum Sy et Théophile Kayossi, ont plaidé la relaxe de leurs clients, faute de preuve. « Denis d'Ussel n'a jamais souhaité se présenter à la barre, car c'est un homosexuel notoire, les prévenus l'ont menacé de dénoncer son homosexualité à la police, et il sait que cela est interdit au Sénégal, par manque d'être sexuellement satisfait il a déposé une plainte contre les prévenus qui tentaient de lui prendre l'argent, tout en refusant de coucher avec lui. Aujourd'hui pour être riche, il faut deux choses : l'homosexualité et la franc-maçonnerie », dira Pape Sow. « Nous demandons leur relaxe pure et simple », ont plaidé les avocats. Me Antoine Mbengue, qui défendait les intérêts de Badiane, s'est réjoui du réquisitoire du procureur, qui a requis la relaxe de son client. Le jugement sera rendu le 21 mai prochain.