(Correspondance) - L’affaire de la fille des Hlm de Rufisque continue de défrayer la chronique. Et les limiers de la ville de Mame Coumba Lamb, après avoir mis la main sur Fatou Seck, aujourd’hui incarcérée au camp de détention de Liberté 6, ont réussi à entraîner les complices de la fille dans les filets de la police, présentement transférés à la Mac de Rebeuss. Il s’agit de Pape Diop, l’homme qui a tout orchestré et de Pape Mbow, fils de policier et gérant d’un télécentre, mais aussi maître chanteur.
Pape Diop dit ‘Diop’, un as de l’informatique, est un handicapé. C’est lui qui a photographié les parties intimes de la fille qui vit dans le même quartier. Il a reconnu les faits devant les policiers. Et il est allé plus loin, car il a aussi confirmé qu’il a entretenu un coït soutenu avec la fille.
D’ailleurs, de sources proches de la police, le jeune Diop est le maestro du scénario. C’est bien lui qui a convaincu la fille d’envoyer ces photos à un ami qui se trouve en Espagne et qui désirerait épouser une Sénégalaise. La fille accepte de se faire photographier et Diop l’amène chez lui pour des séances de photos. Auparavant, il a satisfait sa libido sur Fatou Seck qui n’en est sans doute pas à ses premières expériences. Il prend les photos et promet de les envoyer à l’ami. Les photos ont-elles été envoyées ? On n’en saura pas grand-chose. En tout cas, Fatou Seck est convaincue que Diop ne les a pas envoyées. Mais ce dernier soutient les avoir transmises, via le net, à l’ami qui vit en Espagne. Aujourd’hui encore, personne ne connaît le nom exact de cet ami émigré. Ni Diop, ni Fatou Seck qui n’a jamais vu cet homme. Ce qui laisse croire à une vaste farce, orchestrée par Pape Diop. Les enquêteurs ont cependant eu écho que les photos incriminées sont parvenues en Italie où elles circulent.
Pape Diop sera d’ailleurs le premier à être incarcéré dans cette affaire et il encourt le maximum de la peine prévue. Bara Mbow, lui, gère un télécentre aux Hlm. Il profitera de son outil informatique pour faire chanter Fatou Seck. Dans un premier temps, il dira à celle-ci qu’il voulait l’aider, car un de ses correspondants a intercepté les photos et est prêt à les divulguer sur le net. Cette personne dont il a déclaré aux enquêteurs ne connaître ni le numéro de téléphone, ni l’e-mail, réclame, lui dira-t-il, 500 à 700 mille francs pour ne pas diffuser les photos. Lors d’une seconde ‘négociation’, Bara Mbow a exigé un rapport sexuel à la place des photos sur le net. Fatou Seck va repousser toutes les propositions. Une bonne partie de ce scénario a été montée avec le concours de la police, qui a d’abord joué le jeu avec Bara avant de l’interpeller.
Bara, Pape Diop et Fatou Diop ont ainsi tous été incarcérés. En attendant leur procès, les trois jeunes sont sous le coup de la loi sur la cybercriminalité, promulguée en 2008. Elle stipule que sera puni d’un emprisonnement de 6 mois à 7 ans, d’une amende de 500 mille à 10 millions de francs ou de l’une de ces deux peines, quiconque aura fabriqué ou détenu en vue d’en faire commerce, distribution, location, affichage ou exposition, offert même à titre gratuit, même non publiquement sous quelque forme que ce soit directement ou par moyen détourné. Le maximum de la peine sera prononcé lorsque les faits ci-dessus visés ont un caractère pornographique. Cette affaire est la deuxième concernant le sexe, après le viol commis par un policier en faction à la mosquée keur Serigne Touba, au quartier Léona Champ de course. Un des trois cités est déféré en attendant son jugement. Les policiers veillent sur la mosquée mouride très litigieuse où des mourides en furie ont démoli, il y a quatre mois, onze maisons en pleine nuit. Ils ont été arrêtés le temps d’un procès, puis libérés. Les traces des casses sont toujours visibles dans le quartier, alors que la communauté mouride y prie une fois par an.
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