POUR SOI-DISANT FAIRE RETROUVER À UN CHEF DE FAMILLE SA VIRILITÉ : La dame de 57 ans se fait passer pour «Djinné Mariama»

Certains hommes sont vraiment prêts à tout pour retrouver leur virilité. Une obsession qui fait l'affaire des arnaqueurs et autres escrocs, de la trempe de la dame Aissatou Baïlo Sow et ses complices. Pour soutirer de l'argent à leurs victimes, ces derniers n'ont pas hésité à recourir à la dame de 57 ans, pour la faire passer pour «Djinné Mariama».

Si ses complices ont déjà été jugés et condamnés à deux ans, la dame Aissatou Baïlo Sow qui était en cavale depuis lors, n'a fait face au juge du tribunal des flagrants délits qu'hier. Poursuivie pour les délits d'association de malfaiteurs, escroquerie et détention d'armes (un calibre 06 mm), elle a écopé d'une peine d'un an ferme. Quant à la partie civile qui n'a pas comparu à la barre, certainement par pudeur, le tribunal a réservé ses intérêts civils. Il faut dire que contrairement aux aveux circonstanciés qu'elle avait faits devant les policiers enquêteurs, la quinquagénaire a changé de fusil d'épaule à la barre, en niant catégoriquement les faits qui lui sont reprochés.

 «J'ai signé le procès-verbal de police sous la contrainte». Quoi qu'il en soit, il faut signaler que la dame est un repris de justice, puisqu'en plus d'avoir déjà été condamnée pour abus de confiance, elle a également été détenue, il y a de cela une dizaine d'années, pour outrage à magistrat. Il ressort en effet de ses déclarations faites à la police, que c'est au courant du mois de février 2010 que Mouhamed Dramé, qui est le cerveau de cette affaire, l'a abordée dans la rue en se présentant à elle comme un marabout. Selon elle, c'est bien plus tard que ce dernier lui a présenté Adama Ba, Abdoulaye Sy et Moussa Ba comme ses collaborateurs avec qui il travaille sur une affaire à laquelle il voulait l'associer. L'affaire en question concernait une séance occulte au cours de laquelle il allait faire des prières au profit d'un client qui voulait retrouver sa virilité. 

C'est ainsi donc, souligne-t-elle aux enquêteurs, que Mouhamed Dramé lui a proposé de jouer le rôle de «Djiné Mariama», moyennant de l'argent après l'opération, car le client devait payer la somme de 500.000 francs pour retrouver sa virilité. Avouant avoir accepté le rôle, la dame soutient que ses complices l'ont conduite dans la forêt de «Benténier», sise à Mbour. Et dans la mise en scène prévue, elle devait s'asseoir par terre et parler au client en se présentant comme «Djinné Mariama» et lui révéler que son voeu était accepté, mais qu'il devait au préalable s'acquitter de beaucoup d'offrandes et déposer par terre, l'argent emballé dans un tissu blanc. S'expliquant sur le pistolet qui a été trouvé dans sa chambre, ainsi que l'arsenal de mise en scène de cette arnaque, elle a déclaré que cette arme est la propriété de Mouhamed, arme qu’il a dissimulée dans sa chambre à son insu. Si l'avocat de la défense a plaidé la bienveillance de la loi, en évoquant l'âge de la prévenue, cette dernière a finalement écopé d'une peine ferme d'un an.