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RETOUR SUR LES LIEUX DU DRAME DE LA SICAP AMITIÉ III : Canettes de bière, gants ensanglantés et mouches hantent la demeure

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RETOUR SUR LES LIEUX DU DRAME DE LA SICAP AMITIÉ III : Canettes de bière, gants ensanglantés et mouches hantent la demeure

La tête fracassée et maculée de sang, allongé de tout son poids sur son lit. C’est dans cet état qu’Idriss Sokhoum, un neurologue tchadien a été retrouvé dans son appartement sis à la Sicap Amitié III, voilà plus de trois jours. La scène insoutenable a été découverte par la domestique de la victime. Celle-ci, qui avait vite fait de sonner l’alerte, a été entendue au commissariat de Dieuppeul pour les besoins de l’enquête. Un retour sur les lieux du drame nous a permis de constater que la scène du crime a été sécurisée par les enquêteurs, également la présence de quelques-uns de ses proches compatriotes. Par ailleurs, sur la façade de la maison, des gants ensanglantés et des canettes de bière estampillées Royal Dutch et Guness étaient rangées dans une poubelle. Ce sont, selon la propriétaire des lieux, les dernières bières qu’ont partagées la victime et son ami, présumé meurtrier. Reportage. 

L’endroit est isolé certes, mais il fait face aux murs arrière de l’Ecole Nationale de Police. Précisément derrière le champ des tirs. Un terrain vague se trouve à quelques mètres de la maison où la victime logeait. Devant l’échoppe qui fait face au terrain, des jeunes hommes en conciliabules nous indiquent le chemin. À droite, puis à gauche, nous voilà devant le pas d’une porte en fer forgé. À l’intérieur, dans une cour dallée de carreaux cassés, se tient un jeune homme, deux femmes sont assises sur des chaises en plastique. Ce sont des compatriotes de même village que le défunt. Au courant de l’objet de notre visite, ils s’emmurent dans un silence, préférant nous renvoyer à la propriétaire des lieux. Celle-ci, vêtue d’une camisole bleue, l’air abattue, s’avance lentement vers nous, avant de nous diriger vers l’appartement d’Idriss Sokhoum. Pointant un doigt vers une porte close, la dame nous apprend que la police avait scellé les lieux, interdisant l’accès. Choquée par le drame, elle confie : «c’était un fils pour moi, depuis qu’il loge ici, il me suit médicalement, pourtant, j’ai un fils médecin. Sa dernière fille qui est née récemment porte mon nom. D’ailleurs sa femme vivait ici avec lui, elle est rentrée, il y a tout juste quelques semaines au Tchad, car Idriss devait se rendre en France le 26 de ce mois dans le cadre de sa formation en neurologie. Il a fait 5 ans au Sénégal dont deux ans dans cet appartement que je lui louais à 90.000F. Pendant tout ce temps, il n’a jamais eu de problèmes avec qui que ce soit. Vraiment son meurtrier est sans pitié, «di na alku» (il sera maudit)».  

Un canular pour ferrer la domestique

Sur ces mots, elle nous dirige vers un seau servant de poubelle, dans laquelle sont disposées des canettes de bières estampillées Royal Dutch et Guness. «Regardez ce sont les bières qu’ils buvaient ensemble avant sa mort. Pour vous dire qu’ils se connaissaient. D’ailleurs, le samedi et le dimanche avant le jour des faits, il a passé ses journées ici. Et quand il partait après l’avoir tué, il m’a dépassé, en me disant : «Maman, je reviens demain». Loin de me douter du crime, je suis retournée vaquer à mes occupations. C’est par la suite que la domestique est arrivée et a découvert le corps sans vie d’Idriss. Auparavant, le visiteur indélicat l’avait envoyé à la pharmacie pour acheter soit-disant du café, juste pour l’éloigner et accomplir sa sale besogne. Je reste persuadée qu’il l’a drogué, car Idriss était assez costaud. Ce qui n’est pas le cas du meurtrier», soutient-elle. Dans le seau contenant les canettes, il y avait également des gants en plastique ensanglantés. Une odeur capiteuse plombait l’air, en plus des mouches qui ont pris d’assaut la fenêtre qui donne dans la cour.

Idriss aidait les étudiants tchadiens en difficulté

Dans cette atmosphère de désolation, ses compatriotes tchadiens observaient un profond silence, comme pour rendre un dernier hommage à un des leurs. Toujours sous le coup de l’émotion, ils témoignent de la générosité du brillant neurologue sorti major de sa promotion. «Nous sommes issus du même village. Je peux dire que c’est un oncle pour moi. Idriss était quelqu’un de très généreux. Il aidait financièrement les étudiants tchadiens en difficulté», lâche une des femmes, le cœur meurtri.

MARIA DOMINICA T. DIÉDHIOU & ADAMA COULIBALY (stagiaire)



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