Au sixième jour de la Cour d'assises de Saint-Louis, Coumba Dièye, accusée d'incendie volontaire aux lieux servant d'habitation était au rôle. Née en 1974 à Lappe (Bambey) et mise en dépôt en avril 2003, la dame est retournée a la maison d'arrêt et de correction de Saint-Louis. La cour l'a condamnée à cinq ans de travaux forcés, malgré la remarquable plaidoirie de son conseiller Me Assane Dioma Ndiaye qui a demandé l'acquittement de celle-ci, prenant à contre-pied les réquisitions de l'avocat général Ndiaga Yade, qui avait demandé 10 ans de travaux forcés .
`"Je demande la grâce de la cour, et je regrette mon geste qui est involontaire", telle est la réponse de l'accusée, Coumba Dièye, à la présidente Aissata Raby Wane qui lui a demandé avant la lecture du verdict, si elle avait un mot à dire. Drapée d'un foulard blanc, visage inoffensif, calme et innocent, elle avance à petits pas à la barre, à l'entame du procès, pour s'expliquer sur son geste. "Je n'ai jamais eu l'intention de brûler les cases, c'est par inadvertance que le brin d'allumette est tombé, et les cases ont été brûlées. Je n'ai jamais eu l'intention de faire du mal", se désole l'accusée. Elle s'explique à la cour, "au matin du 02 Avril 2003, vers 8 heures, je suis rentrée dans ma case conjugale, et en cherchant ma lampe, j'ai allumé un brin pour m'éclairer ; et que lorsque je me suis brûlée les doigts, je l'ai jeté à terre, provoquant ainsi involontairement l'incendie de la palissade et de la case ". Deux des trois cases composant la maison, propriété de la dame Amy Ndiaye, furent calcinées de même que deux lits ainsi qu'un matelas en paille. La propriétaire des lieux accuse sa belle-fille d'avoir délibérément mis le feu à sa demeure. Selon elle, suite à une dispute qui avait éclaté entre elles, celle-ci avait menacé de mettre le feu avant de quitter les lieux, car son mari venait de lui en interdire l'accès, après la répudiation dont elle venait d'être l'objet. D'ailleurs, lors de l'enquête préliminaire, l'inculpée déclarait qu'après sa dispute avec sa belle-mère et son mari qui l'a répudiée, elle avait effectivement sorti ses bagages, à l'exception d'un lit en bois, et a mis, sous l'effet de la colère, le feu à la demeure de sa belle-mère. Le témoin oculaire, Abdou Samath Guèye, voisin occupant la case, se trouvant juste en face de celle de Coumba Dièye, l'a vue mettre le feu aux cases. Calme, analphabète, et n'ayant aucun problème avec son entourage, l'accusée n'est pas atteinte d'une déficience mentale comme pouvant la soustraire à une sanction pénale. Dans ses réquisitions, l'avocat général Ndiaga Yade réfutera la thèse de l'accusée, selon laquelle le brin est tombé par inadvertance ; car, à l'en croire, montée de toutes pièces par Coumba Dièye. Il s'interroge, "en pleine journée, comment peut-on allumer une lampe ?" Et Ndiaga Yade de préciser "cela signifie qu'elle était animée de mauvaises intentions, et il résulte que le fait de se quereller avec sa belle-mère l'a poussée à brûler les cases". Il requiert dix ans de travaux forcés. L'avocat de la défense, Me Assane Dioma Ndiaye, ne partage pas le même avis, et demande l'acquittement. Il soutient que la dame devait être traduite au Tribunal correctionnel, et non à la Cour d'assises ; et il prend exemple du puits de Bambey, affaire qui opposait le maire Pape Diouf au ministre Assane Diagne. Pour lui, ces faits sont délictuels ; et de demander l'application de l'article 409 du Code pénal qui prévoit une condamnation, entre deux à trois ans, ce qui signifiera son acquittement, car elle a déjà purgé trois ans en prison. Finalement, la cour l'a condamnée à cinq ans de travaux forcés. Ce mardi, l'affaire à examiner est celle de Dié Ndiaye accusée d'infanticide.
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Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion