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SIDY LAMINE NIASSE REPOND AU FILS DE NIASSE : "J’ai pitié pour ce gosse de divorcé que son père manipule"

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SIDY LAMINE NIASSE REPOND AU FILS DE NIASSE : "J’ai pitié pour ce gosse de divorcé que son père manipule"
Le démenti qu’il a servi au journal Le Populaire pour préciser que la captive dont le fils de Moustapha Niasse dit être sa maman n’aura pas suffi à Sidy Lamine Niasse. De retour d’un voyage au Maroc, il persiste : « Ma maman est Chérif, la captive est la mère de mes demi-frères. » Ça sent la guerre de familles ! Dans cet entretien qu’il nous a accordé, Sidy Lamine Niasse, visiblement affecté par cette déclaration revient sur les relations entre son frère Ahmed Khalifa Niasse et le leader de l’Afp Moustapha Niasse. Il les qualifie de « politiciens opportunistes » qui utilisent toute une famille religieuse pour régler leurs comptes. Non sans avouer qu’il a pitié du « gosse de divorcé que son papa manipule pour attaquer des tierces personnes. »

SOURCE : WALF GRAND-PLACE

Walf Grand-Place : En soutenant que c’est la mère de vos demi-frères qui est une captive, ne posez-vous pas les germes d’un autre conflit familial ?

Sidy Lamine NIASSE : J’ai fait une précision qui a été précédée par un black-out. J’avais décidé de ne plus en parler parce que l’affaire ne me concerne pas, elle regarde plutôt Ahmet Khalifa Niasse. Même si nous sommes frères issus d’une même mère, Aminata Aïdara. Dans un premier temps, je me suis dit qu’il ne faut pas en parler et j’ai consulté beaucoup de personnes dans ce sens. D’ailleurs, j’ai appris la nouvelle par le biais de notre confrère Ahmed Bachir Kounta qui a voulu aussitôt réagir. Mais je l’ai convaincu que cela n’en valait pas la peine. C’est une histoire politique, une réaction-action. À la lecture de l’article, j’en ai déduit que c’est Moustapha Niasse qui est derrière son fils Cheikh Tidiane Niasse. Les armes du crime sont là. D’ailleurs, le fait d’avoir fait la confusion sur le prénom de ma mère qu’il appelle Maïmouna et dire qu’elle est une captive ne peut provenir que de Moustapha Niasse. C’est lui qui se trompe toujours sur le prénom de ma mère. Et j’en profite pour préciser, encore une fois, que ma mère ne s’appelle pas Maïmouna. Elle se nomme Aminata. Je disais que Maïmouna, c’est la captive de Idawali, donc de la famille de ma mère. Elles étaient deux femmes. L’une était donnée à mon père et elle s’appelait Oumaïmou et l’autre Maïmouna était donnée à mon oncle Baye Niasse.

J’ai compris en voyant que le langage et l’échange de civilités que j’ai eus avec Moustapha Niasse s’est reflété dans cette histoire. Car, je me dis que l’enfant (Ndlr : Cheikh Tidiane Niasse) ne connaît pas cette histoire. Et Moustapha Niasse même ne maîtrise pas tellement cette histoire parce qu’il n’est pas de la famille. Par conséquent, il n’est pas sensé connaître certains détails que les membres de la famille détiennent. Ensuite, j’ai vu la « lettre » à laquelle il fait allusion, elle est authentique. Mais elle est un secret d’Etat. La lettre était à la présidence de la République depuis Senghor et Moustapha Niasse a pu être au courant de son existence par ce biais, en tant que directeur de cabinet du président Senghor. C’est une preuve de plus que seul Moustapha Niasse peut être à l’origine de l’évocation de son contenu, et surtout en ce moment parce qu’elle est versée dans les archives politiques de la présidence de la République. Au fait, l’homme d’Etat Niasse s’est montré quelque part indiscret. Raison pour laquelle, j’ai dit qu’il faut rétablir la vérité sans entrer dans la polémique. C’est pourquoi j’ai dit que la dame est une captive et que la lettre est authentique. Concernant les origines familiales de Moustapha Niasse, la lignée authentique n’est pas celle évoquée par le même Moustapha Niasse, un jour, à Pire devant Ousmane Tanor Dieng, l’ambassadeur Moustapha Cissé, actuel khalife de Pire , et tant d’autres. La lignée évoquée par l’enfant [le fils de Moustapha Niasse, Ndlr] n’est pas non plus connue par la famille maraboutique que j’ai évoqué jusqu’au 7e aïeul. En partant de Mamath Nguadieu, le père de El hadji Abdoulaye le fondateur, fils de Bakary, fils de Lamine, fils de Samba, fils de Dieyla, fille du roi du Djoloff. Dieyla a été donnée à un Arabe guerrier qui s’appelait Ridha. Ce n’est pas cette lignée qu’ont remontée Cheikh Tidiane Niasse et son père Moustapha Niasse. C’est un autre élément de preuve que nous ne sommes pas de la même famille.

En faisant ce déballage sur des secrets de familles et sur des origines familiales, ne craignez-vous pas de poser les germes d’un grave conflit familial au sein des Niassènes ?

Je dis non. Parce que cette histoire est connue. Et les concernés [Ndlr : ses demi-frères] ne sont pas complexés, aussi bien les fils que les filles des dames captives. Ils ne sont non plus marginalisés. Je m’explique. Par exemple, mon demi-frère, qui est le fils d’une des dames captives, est aujourd’hui un Imam. Il dirige des prières auxquelles j’assiste aux côtés d’autres. Et on ne lui a jamais dit qu’il ne dirige pas la prière parce qu’il est d’une ascendance de captifs. Il dirige même les grandes cérémonies de gamou. Et personne ne fait objection à ce qu’il dirige la prière. Pas plus qu’on ne lui dit « mets-toi derrière parce que ton origine ne te prédispose pas à diriger une prière ». Je vous surprendrais même en disant qu’il est « khalifable » (peut être un Khalife). Jamais on lui dira non parce qu’il y a des nobles. Pour nous, c’est le père qui compte. Un autre exemple, une de nos tantes, sénégalaise, wolof, que nous appelions « tante », nous rétorquait devant ses propres fils, nos aînés, plus érudits que nous et beaucoup plus aisés matériellement : « non, je ne suis pas votre tante, je suis votre esclave, l’affranchie de votre père. » Et elle le disait avec fierté, avec le courage de quelqu’un qui assume ses origines et s’essaie de les transcender. C’est ce qui explique que, dans la société musulmane, des fils de captifs soient devenus des chefs. Je vous dirais que même les enfants du fondateur de la Tidjaniya, Cheikh Ahmed Tidiane Chérif, furent des fils et de filles de captives affranchies. Je vais vous confier ceci : Ahmeth Khalifa Niasse aime clamer qu’il est chérif et que notre mère est ceci ou cela. Contrairement à moi, qui pense que ce n’est pas cela qui fait l’homme. On doit prouver de quoi on est capable, plutôt que de se référer à un passé. C’est la réalité. On ne néglige pas cette donne, mais elle n’est pas l’essentiel. Je lui toujours rétorqué, lors des grandes manifestations, que la lignée des Niasse est plus forte pour nous que la lignée des chérifs. Puisque nos siens qui sont de la Mauritanie sont des chérifs. Mais, ils sont venus pour être des simples talibés. Donc, mon oncle maternel, un maure de teint blanc, est l’Imam de la Zawiya des Niassènes. Pourtant, il est un simple adepte de Baye Niasse. Ne parlons pas surtout de chérif devant Baye Niasse. En somme, ce qui compte pour nous, c’est le fait de porter le nom Niasse. Ensuite, il faut être de la famille d’El hadji Abdoulaye Niasse et avoir un comportement correct. À cela, s’ajoutent des connaissances et une bonne formation, même si on porte le nom Niasse. Alors que, si on ne remplit pas ces critères, l’on ne peut diriger les grandes cérémonies ni diriger les adeptes. Si on n’a pas le savoir requis – capacité de s’exprimer correctement en donnant des références - l’on ne peut non plus occuper la première place même si on est l’aîné. Ainsi, il y a des Niassènes adeptes et des Niassènes marabouts. Et parmi les Niassènes marabouts, il y a des Niassènes tout court. Or, dans la famille, l’égalité a été exercée. Mon oncle Baye Niasse avait marié des nobles, c’est-à-dire des fils du Bourba Sine et Saloum. Khalifa Niasse, l’actuel maire de Kaolack, sa mère est une cousine, une parente de Valdiodio Ndiaye. Mais au même moment, il a marié des captives, des castées Tëugue (forgeronnes) et autres. C’est pour ainsi dire que seule l’égalité compte. Et devant les enfants des uns et des autres, il n’y a pas de distinction pour dire tel est un fils de tel noble ou de tel chérif. Ce ne sont pas seulement les Niassènes qui ne prennent pas en considération les castes et les captives. Prenons le cas d’El hadji Omar Foutiyou Tall, de Cheikh Ahmadou Bamba, Elh Malick Sy… Ils l’ont tous combattu en se mariant avec des castées. Mais c’est une donnée sociologique, qui résiste au temps. Puisqu’elle est présente dans nos sociétés. Mais, il faut reconnaître que tous les hommes sont égaux. Mais tout ce déballage, c’est parce que Moustapha Niasse a été poussé à bout. Les répliques de son fils sont légitimes non ? Entre Moustapha et Ahmet, c’est toute une histoire qui a commencé depuis longtemps. Les deux ont cheminé ensemble depuis Senghor en 1973. Ahmet Niasse avait commencé à travailler avec Me Abdoulaye Wade et avait fait le déplacement avec Wade pour voir Senghor. En ce moment, Moustapha Niasse était à Mogadiscio avec Senghor. Et le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Assane Seck, n’avait pas assisté à la réunion. C’est seulement après la rencontre que Senghor lui a dit que Me Abdoulaye Wade m’a parlé de « parti de contribution ». Mais je perds mon latin puisque je ne comprends pas ce que signifie un « parti de contribution ». Un parti est de l’opposition ou ne l’est pas. C’est dire que même Assane Seck n’avait pas assisté à la rencontre. Mais Moustapha Niasse, lui, avait assisté à la rencontre entre Senghor, Me Wade et Ahmet Niasse. Après cela, Wade et Ahmet sont allés ensemble en Irak, puis en Arabie saoudite pour effectuer le pèlerinage avant de revenir au Sénégal faire le congrès de Kaolack. C’est après le décès de Baye Niasse en 1975 que Senghor a dit qu’Ahmet est très bouillant et que cette famille est très forte. Alors, il fallait trouver un allié. Et c’est Babacar Bâ, ministre des Finances de l’époque qui avait marchandé Ahmet. Ils l’ont formalisé avec une somme de 50 millions de francs par le biais d’un projet de route entre Malem Hodar-Koungheul que l’entreprise Jean Lefebvre avait gagné, mais en passant tout de même par Ahmet qui devait faire gagner le marché moyennant une commission de 50 millions ! Avec cet argent Ahmet a acheté des véhicules, a battu campagne et a fini par épater, je dirais même impressionner, Senghor. C’est un fin manœuvrier, Ahmet. Et toutes ces activités, il les menait avec Moustapha Niasse. Le tandem ne s’est défait que quand le problème du dauphinat s’est posé entre Abdou Diouf et Babacar Bâ et que Senghor a fini par porter son choix sur Abdou Diouf. Moustapha Niasse était dans le camp d’Abdou Diouf et Ameth s’est frustré et est parti avec Babacar Bâ. Ainsi, il a utilisé l’Islam, ce qui lui a valu le surnom d’« Ayatollah de Kaolack ». Tout cela pour vous expliquer que mon frère n’était pas un musulman convaincu, ni intégriste, mais un politicien tout court. Et c’était le début de la guerre entre lui et Moustapha Niasse. Et ce dernier sortit alors la fameuse Lettre de Baye Niasse. Quand on l’a arrêté au Niger, il s’est exilé en Libye. Avant de revenir au bercail (…) Tout ce temps passé, les deux hommes se sont retrouvés dans l’Alternance, au sein de l’Alliance des forces de progrès. Pour vous prouver qu’ils sont deux disciples de Senghor qui se connaissent et qui ont eu de l’argent de la même manière. C’est-à-dire en usant des relations que l’Etat offre. Ils ont les mêmes méthodes de traiter les gens. Ils sont en train d’emballer toute une famille. Mais la famille est bien soudée. Chacun sait qui il est.

Vous réagissez à un tort qu’on vous aurait causé, ne devriez-vous pas vous attendre à d’autres attaques qui installeraient ainsi une spirale ?

Quand Moustapha Niasse est sorti du pouvoir en 1985, et que tout le monde lui tirait dessus le qualifiant de lutteur en allant se bagarrer avec Djibo Leïty Kâ, seul Wal Fadjri avait titré « A qui le tour ? » parce que c’est un règlement de comptes. En ce moment Moustapha était à New York et son collaborateur Cheikh Kébé l’avait informé que seul le journal qui lui été objectif c’était Wal Fadjri. Il s’en est étonné en disant que « je m’attendais de bien de tout le monde, sauf de Sidy Lamine Niasse ». Dès son retour à Dakar, Moustapha m’a reçu avec feu Pierre Babacar Kama. Il pensait que j’avais fait cela pour des raisons alimentaires. Ainsi, il a essayé de me manipuler pour tirer sur Jean Collin en me disant que c’est ce dernier qui manipule le pays. Mais j’ai refusé. C’est dire que je ne suis pas un rancunier, un haineux. Cela est valable pour Ahmet, quoique je n’ai jamais connu de lui un bien. Aujourd’hui, quand il s’est agi de rétablir la vérité en disant que Moustapha Niasse n’appartient pas à la famille, certains vont croire que je prêche. J’avais même voulu porter une plainte, mais je me suis demandé à qui profite le crime. Mon combat, c’est de rétablir la vérité.

Connaissez-vous personnellement Cheikh Tidiane Niasse, le fils de Moustpaha Niasse qui affirme que votre mère est d’origine captive ? Je le connais très bien. C’est un enfant qui a des problèmes. C’est le fils de la première femme de Moustapha, Sagar Athie, qui habite la Médina et avec qui il avait divorcé. Une rupture qui causa d’ailleurs beaucoup de problèmes aux enfants. Cheikh Tidiane a toujours eu des problèmes avec son père. Car, quand Cheikh Tidiane fait des sorties pareilles, son père lui donne les moyens parce qu’étant politique. Moustapha Niasse l’avait négligé en France, mais depuis 2000, il lui a donné les moyens. Et depuis lors, il y a la pression de l’autre partie de la famille. La première femme est castée et il est venu marier une noble. Cela pose problèmes pour l’enfant et pour Moustapha. C’est un gosse qui a beaucoup de problèmes. Et j’ai vraiment pitié de lui, car il ne mérite pas cela. Avec un petit appui de son père, il pouvait jouer un rôle. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Si aujourd’hui le gosse fait des sorties pareilles, c’est parce qu’il n’a pas demandé des conseils. Car les gens savent beaucoup de choses sur lui et que moi je ne voudrais pas révéler certains choses.



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